Iran : les forces armées critiquent le président Rohani

Le porte-parole de l'état-major des forces armées d'Iran, le général Massoud Jazayeri, a critiqué les propos du président Hassan Rohani candidat à la présidentielle du 19 mai, tenus vendredi sur le programme balistique iranien.

"Nous demandons une nouvelle fois aux candidats à la présidentielle de ne pas intervenir sur les questions sensibles militaires et de défense", a déclaré le général Jazayeri, sans toutefois citer M. Rohani. "L'existence de bases souterraines balistiques est un élément important de dissuasion face aux ennemis jurés de la révolution islamique et du peuple iranien", a-t-il ajouté.

Lors d'un débat télévisé avec les cinq autres candidats à la présidentielle vendredi, M. Rohani, un modéré soutenu par les réformateurs, a accusé les conservateurs d'avoir tenté de saboter l'accord nucléaire avec les grandes puissances conclu en juillet 2015.

Dans une rare critique envers les Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite d'Iran, il a regretté leur décision d'avoir montré les images de bases souterraines de missiles balistiques et d'avoir écrit des messages anti-israéliens sur des missiles au moment où l'accord nucléaire entrait en vigueur en janvier 2016.
"Nous avons vu comment ils ont montré les bases souterraines et écrit des slogans sur des missiles (...) pour perturber l'accord" nucléaire, a lancé M. Rohani.

L'Iran soutient que les tests de missiles balistiques ne sont pas interdits par l'accord conclu en juillet 2015 avec les grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), mais ils ont néanmoins ravivé les tensions avec Washington. L'accord nucléaire vise à garantir le caractère strictement pacifique du programme nucléaire iranien en échange de la levée partielle des sanctions internationales imposées à Téhéran.

Les deux principaux candidates conservateurs, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf et le religieux Ebrahim Raissi, ont affirmé qu'ils appliqueront l'accord en cas d'élection. "L'accord nucléaire est un document national et nous devons tous le respecter", a déclaré M. Raissi lors du débat. Il y a quelques jours, M. Ghalibaf avait fait une déclaration similaire.