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À La Une - Election

Virulentes attaques pour le dernier débat présidentiel en Iran

Rohani accusé par ses adversaires conservateurs de corruption et de mauvaise gestion.

Le maire de Téhéran, Mohammad Baqer Qalibaf, le président iranien sortant Hassan Rohani et Ebrahim Raissi, candidats à la présidentielle iranienne. Photo Tasnim News et President.ir

Le troisième et dernier débat télévisé entre les six candidats à la présidentielle iranienne du 19 mai a été marqué vendredi par de virulentes attaques et des accusations de corruption et de mauvaise gestion.

Le président Hassan Rohani, qui brigue un second mandat de quatre ans, a haussé le ton cette semaine en affirmant que le choix du scrutin était entre plus de liberté et la répression, mais ce débat a été centré sur les questions économiques. M. Rohani a affirmé qu'il "voulait allouer 15 milliards de dollars (environ 13,7 mds d'euros) pour les investissements et (...) 3,5 milliards (environ 3,2 mds d'euros) pour aider les plus pauvres".

Il a accusé ses adversaires conservateurs de manquer d'expérience pour diriger le pays et de vouloir faire revenir au pouvoir les gens de "l'ancien gouvernement" de l'ultraconservateur de Mahmoud Ahmadinejad (2005 - 2013).

"Comme l'ancien gouvernement, ils veulent distribuer de l'argent" pour acheter les votes, a affirmé M. Rohani. "Je m'engage à lever toutes les sanctions non nucléaires au cours des quatre prochaines années et ramener la grandeur de l'Iran et du peuple iranien", a-t-il lancé à la fin du débat.

Les conservateurs affirment que le gouvernement Rohani a été floué par les Occidentaux, en particulier les Etats-Unis, qui n'ont pas levé toutes les sanctions contre l'Iran, après l'accord passé en 2015 entre les grandes puissances et Téhéran sur son programme nucléaire et qui est entré en vigueur en janvier 2016.

L'un des principaux candidats conservateurs, le religieux Ebrahim Raissi, a en outre affirmé que contrairement aux affirmations du gouvernement, l'Iran avait obtenu seulement 500 millions de dollars (environ 458 M d'euros) d'investissements étrangers alors que le gouvernement évoque entre un et trois milliards de dollars. Ce qui est très loin, de l'aveu même de M. Rohani, des 50 milliards de dollars (environ 46 mds d'euros) d'investissements étrangers dont l'Iran a besoin pour avoir une croissance de 8%.

 

(Lire aussi : Rohani, favori de la présidentielle, malgré un bilan mitigé)

 

Accusations de corruption
M. Raissi et l'autre candidat conservateur, Mohammad Bagher Ghalibaf, maire de Téhéran, ont par ailleurs accusé le gouvernement d'avoir abandonné les pauvres.
"Vous êtes le gouvernement des 4%" les plus riches de la société, n'a cessé de répéter M. Ghalibaf. "Le pays est confronté à une grave crise économique, avec le chômage, la récession et l'inflation (...) La priorité est la création d'emplois", a lancé M. Ghalibaf. "Vous devez dire ce que vous avez fait pendant ces quatre dernières années (...) Un arbre qui n'a pas donné de fruits n'en donnera jamais", a-t-il ajouté.

M. Raissi a jugé pour sa part que la pauvreté avait augmenté, touchant désormais selon lui un tiers de la population. "Il faut augmenter l'aide directe aux pauvres (...) Il faut relancer l'industrie du bâtiment et l'agriculture pour soutenir la production nationale (...)", a dit M. Raissi.

Il a aussi accusé le gouvernement du président Rohani d'avoir attendu le début de la campagne électorale pour augmenter par trois l'aide directe à 14 millions de personnes. "Vous devez agir contre la corruption. Vous êtes au courant de ce que font vos proches dans les domaines financiers, bancaires et économiques. Vous le savez très bien. Pourquoi vous n'agissez pas ? Parce que vous en profitez aussi", a lancé pour sa part M. Ghalibaf.

Avec M. Raissi, il a par ailleurs accusé le président Rohani de protéger des membres de sa famille impliqués, selon eux, dans des affaires de corruption. M. Rohani a contre-attaqué en affirmant qu'il avait empêché la publication d'un dossier compromettant sur M. Ghalibaf en 2005.

 

 

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