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À La Une - reportage

En Iran, des leaders réformateurs héros invisibles d'un meeting de Rohani

Dans son discours, le président iranien a dit ne pas avoir "oublié ses promesses". "Soit elles ont été appliquées, soit on m'a empêché de les tenir".

"Moussavi! Karoubi! Khatami!", les noms des trois leaders réformateurs iraniens aux libertés de mouvement et d'expression restreintes, ont été scandés samedi à Téhéran par 15 à 20.000 personnes venues assister à un meeting du président Hassan Rohani. Photo AFP / ATTA KENARE

"Moussavi! Karoubi! Khatami!", les noms des trois leaders réformateurs iraniens aux libertés de mouvement et d'expression restreintes, ont été scandés samedi à Téhéran par 15 à 20.000 personnes venues assister à un meeting du président Hassan Rohani.

Allié des réformateurs et modéré, M. Rohani brigue un second mandat de quatre ans lors de l'élection du 19 mai et a tenu son premier grand rassemblement à Téhéran, dans un stade de la banlieue ouest.
Tous ceux qui sont venus croient très fort à sa victoire: un public jeune dans son écrasante majorité, filles et garçons mélangés, enthousiastes et optimistes. Des artistes et des sportifs connus aussi.

Les jeunes portent des foulards et des bandanas violets et verts, agitent des drapeaux de mêmes couleurs, celles des modérés et des réformateurs.
Puis, une immense clameur s'élève quand, sur les écrans géants installés dans le stade apparaissent les portrait de Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, les deux candidats réformateurs malheureux à l'élection présidentielle de 2009.
La foule hurle leurs noms, leurs prénoms.
Les deux hommes ont été les leaders du mouvement vert de 2009, quand des dizaines de milliers de personnes défilèrent pour protester contre la réélection contestée du président populiste et ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.
Ces manifestations avaient été violemment réprimées par les forces de sécurité et avaient valu par la suite, en février 2011, à MM. Moussavi et Karoubi d'être assignés à résidence à Téhéran. Ils sont toujours soumis à cette restriction de mouvement.

La foule venu au meeting de Hassan Rohani montre la même ferveur pour le "père" du mouvement réformateur iranien, Mohammad Khatami, ancien président de 1997 à 2005 et dont les portraits sont brandis au côté de ceux de Moussavi et Karoubi et le nom scandé à pleins poumons.
S'il est à peu près libre de ses mouvements en Iran, il lui est interdit de voyager à l'étranger et la presse n'a le droit de reproduire ni son image ni ses déclarations.

Pendant la campagne pour l'élection présidentielle de 2013, qu'il avait remportée grâce au soutien des réformateurs, Hassan Rohani avait promis de lever l'assignation à résidence de MM. Moussavi et Karoubi s'il était élu.
Promesse non tenue, mais ses partisans ne lui en tiennent pas rigueur. "C'était au-delà de ses pouvoirs", estime Javad, licencié en droit de 30 ans.

 

(Pour mémoire : Virulentes attaques pour le dernier débat présidentiel en Iran)

 

'Tout ce qu'il a pu'
Il souligne qu'une levée de l'assignation à résidence "doit être une décision de l'ensemble des pouvoirs" qui dirigent la République islamique d'Iran, notamment le guide suprême Ali Khamenei, le pouvoir judiciaire et les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite d'Iran.
"Il a fait tout ce qu'il a pu et on espère qu'il y parviendra au cours des quatre prochaines années", affirme Javad.

Dans son discours, Hassan Rohani a dit ne pas avoir "oublié ses promesses". "Soit elles ont été appliquées, soit on m'a empêché de les tenir", affirme-t-il.

C'est un tonnerre d'applaudissements lorsqu'il lance: "Saluons la liberté, saluons les réformes, saluons la modération, saluons le sage leader (Ali Khamenei), saluons Mohammad Khatami".
"Ce que dit Rohani, c'est ce que nous avons dans le cœur", s'enthousiasme Hossein, 28 ans, cadre dans le secteur des énergies renouvelables.
Pour lui sa réélection face à ses deux principaux adversaires conservateurs, le religieux Ebrahim Raissi et le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, ne fait aucun doute.

Une des affiches rappelle le soutien apporté par l'ex-président modéré Hashemi Rafsandjani (1989-1997) peu avant sa mort en janvier à l'âge de 83 ans.
Les jeunes supporteurs du président sortant hurlent et bougent avec entrain au son de chansons de campagne rythmées, diffusées à fond par une puissante sonorisation.
Sur les drapeaux et les affiches qu'ils brandissent, se répète à l'envi le slogan de campagne de Rohani: "A mi-chemin, on ne revient pas en arrière".

 

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"Moussavi! Karoubi! Khatami!", les noms des trois leaders réformateurs iraniens aux libertés de mouvement et d'expression restreintes, ont été scandés samedi à Téhéran par 15 à 20.000 personnes venues assister à un meeting du président Hassan Rohani.
Allié des réformateurs et modéré, M. Rohani brigue un second mandat de quatre ans lors de l'élection du 19 mai et a tenu son...

commentaires (2)

UN EXEMPLE DE DEMOCRATIE À MEDITER CHEZ LES WAHABITES , ALLIES DES OCCIDENTAUX , POURTANT Et à mediter chez les sympathisants de ces wahabites .

FRIK-A-FRAK

11 h 50, le 14 mai 2017

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Commentaires (2)

  • UN EXEMPLE DE DEMOCRATIE À MEDITER CHEZ LES WAHABITES , ALLIES DES OCCIDENTAUX , POURTANT Et à mediter chez les sympathisants de ces wahabites .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 50, le 14 mai 2017

  • LISEZ BIEN L,ARTICLE... C,EST CA LA DEMOCRATIE QU,ON NOUS CHANTE ET LE PAYS QU,ON NOUS VEUT SUIVRE ! UNE TYRANNIE DES PLUS OBSCURES ET DES PLUS ABJECTES DANS LE MONDE QUI N,A SON EQUIVALENTE QUE DANS LA KOREE DU NORD... AUSSI CELLE-LA AU MOINS N,EST PAS DANS LE CLUB DE L,OBSCURANTISME...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 38, le 13 mai 2017

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