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Liban - Éclairage

Le Hezbollah attendrait les sanctions US avant de se prononcer sur la loi électorale

Le comité ministériel de suivi de la loi électorale formé le 10 avril dernier – présidé par le Premier ministre Saad Hariri et formé de MM. Gebran Bassil, Ali Hassan Khalil, Ayman Choucair, Youssef Fenianos, Mohammad Fneich et Pierre Bou Assi – tient aujourd'hui sa seconde réunion au Grand Sérail pour dresser un bilan des contacts effectués durant le week-end écoulé avec les différentes forces politiques dans le but de parvenir à un projet de loi garantissant la saine représentation de toutes les composantes, et à même de rassurer les composantes druze et chrétienne du pays. Selon certaines informations, Saad Hariri aurait mis au point une nouvelle formule, qui serait le résultat de ses contacts et d'un rapprochement des points de vue. À travers cette formule, M. Hariri souhaiterait mettre toutes les formations politiques face à leurs responsabilités. Car le temps presse. Le président de la République, Michel Aoun, a bien souligné que les élections législatives auront lieu cette année et qu'une nouvelle loi électorale serait adoptée. Il a également précisé qu'il n'y aurait ni vide au niveau du législatif ni prorogation du mandat de la Chambre.

À la veille de la réunion du comité ministériel, avant la séance du Conseil des ministres demain mercredi au Grand Sérail, et avant la réunion de la Chambre le 15 mai, les spéculations vont bon train sur la formule de loi électorale à adopter ainsi que sur le mécanisme à mettre en place pour éviter le vide. D'autant que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a estimé que le pays est au bord du gouffre, tandis que le ministre Ali Hassan Khalil a souligné que le vide à la Chambre serait étendu à l'ensemble des institutions.

Jusqu'à présent, un accord sur une nouvelle formule reste inexistant, chaque partie campant sur ses positions. Le Hezbollah, qui avait annoncé depuis des mois qu'il n'y aurait d'élections que sur base du cocktail proportionnelle intégrale-Liban circonscription unique, appelle aujourd'hui toutes les parties à s'entendre sur une formule, refusant le principe du vote, c'est-à-dire l'imposition d'un projet quelconque. Le Hezb continue de proposer la proportionnelle et appelle à une négociation après avoir rejeté toutes les autres formules, aussi bien celle de la préqualification que celle du scrutin mixte. C'est à sa manière qu'il tente d'imposer la proportionnelle.

Selon des milieux politiques gravitant dans l'orbite du 14 Mars, les forces qui formaient autrefois ce rassemblement seraient proches d'accepter la proportionnelle intégrale sur base de 15 circonscriptions avec vote préférentiel au niveau du caza sur base communautaire. Toutes les autres formules auraient été abandonnées, de même que les conditions autrefois posées pour accepter la proportionnelle (l'adoption d'une stratégie défensive pour imposer le monopole de la violence légitime, la mise en application de la décentralisation administrative, la création d'un Sénat, le retour du Hezbollah de Syrie, le démantèlement des Brigades de la résistance...). Toutes les parties réfractaires à la proportionnelle il y a quelques mois ont désormais changé d'avis, même si ce processus n'a pas encore débouché sur un accord, sans quoi la formule aurait déjà vu le jour.

 

(Lire aussi : Alliances politiques : la confusion règne !, le décryptage de Scarlett HADDAD)

 

 

Au palais de Baabda, le président Aoun, lui, se veut rassurant devant ses visiteurs. Il n'y aura pas de vide, conformément aux textes constitutionnels, dit-il. Ce qui fait dire à des constitutionnalistes que les élections auront inéluctablement lieu sur base de la loi de 1960 (révisée), du moins tant qu'il n'y a pas d'accord sur une nouvelle formule, le Liban ne pouvant demeurer sans Parlement. Le vide risquerait bien aussitôt de frapper alors l'ensemble de la vie institutionnelle. L'on en reviendrait alors aux revendications d'une Constituante comme nécessité nationale pour régénérer le système politique.

S'il existe un consensus contre le vide et la prorogation, pourquoi la loi électorale est-elle encore dans les limbes ? Les raisons seraient extérieures et liées à des développements attendus, comme les nouvelles sanctions américaines qui devraient frapper durement des noms associés financièrement au Hezbollah sans qu'ils ne fassent partie de l'appareil du parti. La formation chiite attendrait donc que ces sanctions tombent avant de déterminer ses positions sur un ensemble de questions, dont la loi électorale. Ce dossier pourrait bien constituer un moyen de pression pour lui – à l'instar de la stabilité et la sécurité du Liban – face à l'attaque qui le prend pour cible.

Or, la stabilité du Liban reste une ligne rouge infranchissable, ce que toutes les parties savent à la perfection. Quand bien même le Hezbollah pourrait chercher à faire miroiter la perspective d'une déstabilisation... dans le but d'obtenir ce qu'il veut, à savoir la proportionnelle, c'est-à-dire le moyen d'empêcher l'alliance Courant patriotique libre-Forces libanaises d'obtenir le tiers de blocage à la Chambre des députés.

 

 

 

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commentaires (5)

KHALLI NCHOUF YIA HABIBI CHOU BEDDON MINNA BIL AWAL HAL AMERKANE OU MIN ARRER 3AL ENOUN...

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 53, le 09 mai 2017

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Commentaires (5)

  • KHALLI NCHOUF YIA HABIBI CHOU BEDDON MINNA BIL AWAL HAL AMERKANE OU MIN ARRER 3AL ENOUN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 53, le 09 mai 2017

  • Combien de prétextes qui n'ont rien à faire avec le Liban Monsieur Hassan Nasrallah trouvera-t-il encore pour retarder une solution du problème de la loi électorale ? Et pourquoi les "responsables" libanais le laissent-ils ainsi prendre tout un pays en otage ? Au fait...Monsieur Hassan Nasrallah...est-il vraiment libanais dans ses paroles et actions ? Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 24, le 09 mai 2017

  • On nous rabâche toujours les mêmes arguments , ceux qui avaient été utilisés pour l'election du Phare Aoun , à savoir on attend ceci ou celà en Syrie, ou en Russie ou aux USA pour son élection. De même pour l'acceptation de Hariri au poste de 1er Ministre et de son gouvernement OÚ on avait même insinué que le règlement de la crise du Yémen ou de Bahreïn allait nous faciliter les choses . Mr P.A-A, vous n'auriez pas autre chose à nous proposer que l'attente d'éventuelles sanctions us sur d'éventuels libanais privés pro hezb resistant pour arriver à générer une nouvelle loi ? Le Liban a l'heure actuelle est arrivé à réfléchir pour lui même et par lui meme, grace à ses armes et sa combativité anti bactéries wahabites, la proposition du hezb résistant est bonne, peut être pas parfaite , mais aussi bonne ou mauvaise que toutes les autres , on va pas passer sa vie a dire non non non , pour finir par nous dire oui oui oui ......

    FRIK-A-FRAK

    10 h 26, le 09 mai 2017

  • Nous pondre un tel pavé pour finir avec des accusations sans preuve est un crime!! Comme si ca faisait les affaires du hezbollah que le Liban soit destabilisé. Ya pas si longtemps on nous disait que le Liban etait en danger au Liban en cas de destabilisation etant deja "embourbé" en syrie et que cela constituait un risque, et là par magie ca devient une opportunité, toujours sans preuve.

    Chady

    09 h 45, le 09 mai 2017

  • JOUER AVEC LA STABILITE ET LA SECURITE DU PAYS EST UN CRIME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 51, le 09 mai 2017

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