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Culture

Toros Siranossian : « Le public était le seul à rester fidèle à Dalida »

Le producteur Toros Siranossian raconte à « L'Orient-Le Jour » Dalida au Liban, côté pile et côté face...

Dalida et ses fans libanais devant le théâtre Piccadilly à Hamra. Archives L’Orient-Le Jour

Le producteur Toros Siranossian, surnommé au Liban « le kamikaze du spectacle », se souvient très bien de Dalida : il l'a amenée six fois au pays du cèdre.

« C'était entre les années 65 et 85. Avec Charles Aznavour, elle était l'artiste la plus populaire et la plus aimée au Liban. Toujours attendue avec la plus grande impatience, elle soulevait des foules de fans et d'aficionados. On la considérait un peu des nôtres et le rendez-vous avec elle était incontournable. Du Casino du Liban à Deir el-Kalaa, et de Jbeil au stade de Jounieh, autant de spectacles qui ont fait les belles soirées libanaises. »

« La dernière fois, elle était venue reprendre un spectacle énorme qui était à l'affiche durant un mois au Palais des Congrès à Paris, poursuit Siranossian. C'était en 1985, et pour l'amener, une importante logistique avait été déployée. Entourée de plus d'une cinquantaine de musiciens, Dalida avait même rapporté toute la scène, le décor et les instruments. Plus de quatre tonnes avaient été transportées par camions de Paris jusqu'à Athènes puis en cargo jusqu'à Lattaquié. L'artiste devait se produire d'abord dans cette ville, puis à Damas, avant de venir au Liban. Le concert était épique et digne des grands shows ».

Toros Siranossian signale à ce propos que la chanteuse était d'une modestie et d'une générosité exemplaires. « Elle avait un contact magnifique avec le public et ne tenait pas compte des heures fixées par le contrat ». Ainsi, si les modalités précisaient une heure et demie de concert, l'artiste rajoutait toujours une demi-heure de plus. C'était probablement une femme en manque d'amour qui aimait que son public lui en témoigne.

 

(Lire aussi : #France 2017 : Dalida, l'édito de Ziyad MAKHOUL)

 

Et c'est peut-être aussi pourquoi, un jour, elle a chanté Mourir sur scène, car ce public-là était le seul à lui être resté fidèle. « Ainsi, le jour où sa cote a baissé, Dalida a définitivement quitté la scène... de la vie », suppose Toros Siranossian, qui connaissait bien son côté star et la personne derrière les coulisses.

Il se souvient bien, aussi, de l'autre face de Dalida, celle qu'elle ne montrait pas au public. « Une fois sans fard, l'artiste changeait complètement de personnalité. C'était une personne colérique et j'ajouterais même vaniteuse, avoue le producteur sans ambages. Elle pouvait piquer des colères énormes si ses caprices n'étaient pas exécutés à l'instant. Ainsi, une fois, elle a exigé de moi que je lui loue une Mercedes modèle de l'année alors que j'avais une Mercedes toute neuve qui datait de deux ans. Une autre fois, aussi, retournant d'Alep dans un bus, l'un de ses musiciens a refusé de monter dans le bus pour prendre un taxi. Avant d'entrer en scène, elle a exigé de moi que je lui paye immédiatement le prix du taxi, "sinon je ne chanterai pas", m'avait-elle menacé. Malgré tous ces petits désagréments et d'autres encore qui ont jalonné notre collaboration, elle a avoué un jour à Samir Nasri que si un jour elle devait retourner au Liban, elle ne travaillerait qu'avec moi. » Elle n'est plus jamais retournée, la guerre libanaise ayant pris des proportions effrayantes...

 

 

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