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Culture - L’édito

#France 2017 : Dalida

Je suis reine du disco et l'ami de Pierrot aussi / Je suis toutes les femmes / Et ma vie de star finit dans le noir : rarement CV aussi court aura été à ce point global, honnête et percutant ; rarement quelques mots auront aussi bien pitché cette bipolarité mondialiste et absolue. Dalida s'est constamment battue pour que cette bipolarité soit heureuse, équilibrée et productive. Pour qu'elle rassemble, fédère et réconcilie, en elle, toutes les femmes qui, additionnées, superposées, multipliées, ont fini par faire d'elle une nouvelle Ève universelle, une Babel apaisée, sereine et audible. Avant qu'elle ne décide de tout stopper.

Cheveux noirs et cheveux blonds ; orientale et occidentale ; l'arabe et l'hébreu, le japonais et l'espagnol ; l'éclat de rire qui tuerait d'amour un mur de prison et un spleen abyssal, nénuphar glouton et impitoyable ; la générosité comme personne et l'égotisme profond ; François Mitterrand et Luigi Tenco ; la sentimentale et la femme fatale ; Iolanda Gigliotti l'égérie de Balmain et Saddika Oum Hassan pour Youssef Chahine, etc. :

Dalida était à la fois, à chaque instant, ce refuge où chacun(e) pouvait panser ses plaies ; cette salle de prière œcuménique, où chrétiens, musulmans, juifs, athées et autres pouvaient se recueillir et faire le plein de force ; cette alcôve satinée au cœur de laquelle tous les couples possibles et imaginables pouvaient s'aimer, suer pour ne pas vivre seuls ; cette bibliothèque où les visiteurs d'un soir, d'un après-midi ou d'une nuit pouvaient lire à la fois Céline, Barbara Cartland, Freud ou Teilhard de Chardin, et cette piste de danse sur laquelle beaux et moches, jeunes et vieux, bobos et ploucs pouvaient oublier les noirceurs du monde un verre à la main.

Dalida était un creuset dans lequel grandissaient et s'embellissaient tous les métissages possibles et imaginables ; un pont entre tellement de rives ; le point de convergence et de rassemblement de citoyens obligés, en et avec Dalida, à vivre ensemble, à s'écouter, à dialoguer, à s'accepter dans l'étendue de leurs divergences. Parce qu'elle était un de leurs plus vibrants dénominateurs communs, indépendamment du bulletin de vote qu'ils glissaient dans l'urne à chaque élection. Indépendamment de leurs colères.

Indépendamment de leurs haines, diverses et variées. Dans un monde, dans une France, où l'autre en général, l'oriental, l'Arabe en particulier, fait (terriblement) peur ; dans un monde, dans une France, où tous les extrêmes (le jihadisme et l'extrême droite) entretiennent et hypertrophient ces peurs et ces divorces qu'ils veulent définitifs, l'Italo-Égyptienne, devenue tellement Marianne, manque infiniment. Et si, une fois tous ses (petits) problèmes réglés, le Libano-Français Ibrahim Maalouf prenait le relais ?

 

 

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LA FEE DES MILLE ET UNE NUIT... MAIS QUE VIENT FAIRE VOTRE DERNIERE PHRASE DANS LE MONDE DES NYMPHES ?

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 13, le 06 mai 2017

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Commentaires (1)

  • LA FEE DES MILLE ET UNE NUIT... MAIS QUE VIENT FAIRE VOTRE DERNIERE PHRASE DANS LE MONDE DES NYMPHES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 13, le 06 mai 2017

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