Le Premier ministre libanais Saad Hariri a effectué vendredi un déplacement au Liban-Sud, au lendemain d'une tournée organisée par le Hezbollah en zone frontalière libano-israélienne, destinée à des journalistes de plusieurs médias libanais, qui a suscité de vives réactions. M. Hariri était accompagné du ministre de la Défense, Yaacoub Sarraf, et du commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun. La délégation gouvernementale était arrivée au quartier général de la Finul en hélicoptère.
Attachement à la 1701
"L'armée libanaise défend le Liban loin de toute approche sectaire ou régionale", a déclaré M. Hariri à l'issue d'une rencontre à Naqoura avec le commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), le général Michael Beary. "Nous mettons tout en œuvre pour renforcer l'entraînement et l'équipement de l'armée et des forces de sécurité", a-t-il ajouté, indiquant qu'"aucun pouvoir au Liban n'est au-dessus de celui de l'Etat".
"La déclaration ministérielle, sur laquelle l'ensemble des formations politiques se sont entendues, nous rend sereins", a-t-il également déclaré.
Interrogé sur la tournée organisée par le parti chiite, M. Hariri a déclaré : "Ce qui s'est produit hier est quelque chose qui ne nous concerne pas, en tant que gouvernement, et que nous n’acceptons pas". Et de poursuivre : "Le Hezbollah ne me convaincra pas sur certains sujets et je ne le convaincrai pas, mais en tant que représentants de l'Etat, nous faisons ce que nous avons à faire", a-t-il dit, ajoutant qu'il ne craignait pas une guerre.
"Donc je suis venu ici pour souligner que notre rôle en tant que gouvernement est de respecter la résolution 1701 et de préserver la stabilité", a-t-il ajouté, soulignant que le rôle de la Finul est "essentiel". Il faisait référence au texte adopté par le Conseil de sécurité de l'ONU en août 2006, après une guerre meurtrière de 33 jours entre l'Etat hébreu et le Hezbollah.
(Lire aussi : Pour les USA, le Hezbollah « reste un groupe terroriste qui porte atteinte à la sécurité du Liban »)
"Trêve permanente"
Interrogé sur les violations israéliennes du territoire libanais, le chef du gouvernement a déclaré que le Liban avait déposé un dossier sur ces questions au Conseil de sécurité de l'ONU. "Nous sommes les garants de la paix au Liban-Sud", a-t-il indiqué. M. Hariri a dans ce contexte demandé aux Nations unies de soutenir ses efforts en vue de conclure une trêve permanente avec Israël et mettre fin aux "violations permanentes" du territoire libanais. "Je prie le secrétaire général des Nations unies de soutenir les efforts visant à obtenir, aussi vite que possible, un état de cessez-le-feu permanent. Cette situation n'a que trop duré et mon gouvernement est déterminé à faire avancer ce projet", a-t-il dit.
La résolution 1701 stipule notamment la cessation totale des hostilités, le retrait de toutes les forces israéliennes du Liban et le déploiement en parallèle de l'armée libanaise et de la Finul du côté libanais de la frontière. Elle étend également l'autorité du gouvernement libanais à tout son territoire et interdit à toute force paramilitaire, incluant le Hezbollah, de se trouver au sud de la rivière Litani. Un contentieux oppose toujours les deux pays sur l'occupation par l'armée israélienne du secteur des fermes de Chebaa.
Vendredi, le long du parcours emprunté par les journalistes depuis la ville méridionale de Naqoura, étaient positionnés des combattants du Hezbollah en tenue de combat, le visage camouflé de rayures vertes et noires et arborant les drapeaux jaunes du mouvement. Certains avaient en main des fusils automatiques, d'autres des RPG.
Alors que le Hezbollah répète qu'il représente la "résistance" face à Israël, M. Hariri a répliqué "être venu au Sud et sur la Ligne Bleue (ligne d'armistice) avec le ministre de la Défense et le commandant en chef de l'armée pour dire aux forces armées libanaises qu'elles sont la seule force légitime chargée de défendre la frontière".
Ces derniers mois, les spéculations vont bon train sur la possibilité d'une nouvelle guerre entre Israël et le Hezbollah, près d'une décennie après leur dernière confrontation. Les 34 jours de guerre en 2006 avaient entraîné la mort de 1.200 personnes au Liban, pour la plupart des civils, et 160 Israéliens en grande majorité des soldats.
Un nouveau conflit pourrait être encore plus meurtrier. Le chef d'état-major israélien Gadi Eisenkot a averti récemment que "la prochaine guerre aura plusieurs cibles: l'Etat libanais et les groupes terroristes opérant sur son territoire et sous son autorité". Israël avait retiré ses forces du Liban-Sud en 2000, après 22 ans d'occupation.
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14 h 53, le 22 avril 2017