« Avec l'élection d'un président de la République, la stabilité institutionnelle du Liban est assurée. » C'est ce qu'a affirmé hier la ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, devant le chef de l'État, Michel Aoun, lors d'une visite officielle de 24 heures, la première à être effectuée par un responsable italien depuis l'élection présidentielle du 31 octobre dernier.
Accompagnée dans sa tournée de l'ambassadeur Massimo Marotti et d'une délégation, Mme Pinotti a insisté sur « la disposition de son pays à aider le Liban à alléger le fardeau que pose la présence massive des réfugiés ». Sur ce point, M. Aoun a fait part à son interlocutrice de la position du Liban qui « appelle au retour sûr des réfugiés syriens dans les régions sécurisées du pays ». Le chef de l'État a par ailleurs salué le rôle que joue le contingent italien au sein de la Finul et « les sacrifices qu'il fait » pour maintenir la stabilité au Liban-Sud et appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Arrivée dimanche soir à Beyrouth, la ministre italienne de la Défense a également été reçue par le président de la Chambre, Nabih Berry, qui a dénoncé les violations répétées par Israël du territoire libanais. À cela s'ajoutent, selon M. Berry, « les visées israéliennes » sur les richesses maritimes du Liban et « la zone économique ». Il a, dans ce cadre, appelé Mme Pinotti à « jouer un rôle efficace pour que les Nations unies assument leurs responsabilités face aux menaces israéliennes (...) et consacrent les droits libanais dans la zone économique ». Les discussions ont également porté sur « l'importance de la mission de la Finul pour la stabilité du Liban-Sud et de la région ».
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Le volet sécuritaire et la lutte contre le terrorisme ont été évoqués lors de la rencontre de Mme Pinotti avec son homologue, Yaacoub Sarraf. La ministre a insisté dans ce cadre sur la nécessité de renforcer les relations bilatérales dans les différents secteurs, de la sécurité au commerce, en passant par le secteur économique et celui du développement.
Après une tournée à la base du contingent italien, à Chamaa, dans le caza de Tyr, Mme Pinotti a clôturé sa visite au Liban par un point de presse à l'aéroport de Beyrouth au cours duquel elle a, en réponse à une question, mis l'accent sur « la nécessité de maintenir la stabilité et la sécurité au Liban-Sud » et de faire en sorte d'« éviter une escalade entre le Liban et Israël ».
Interrogée sur la position de l'Italie au sujet des armes du Hezbollah, Mme Pinotti a affirmé qu'« il n'y a pas de position officielle à cet égard ». « Le Hezbollah est une composante des forces politiques présentes au Liban », a-t-elle ajouté, affirmant que, dans le cadre de sa mission au sein de la Finul, le contingent italien se conforme aux dispositions de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment pour ce qui est du « désarmement ».
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Monsieur Nabih Berry, au lieu de pleurnicher devant Mme R. Pinotti sur "les visées israëliennes sur les richesses maritimes du Liban et la zone économique"... qu'avez-vous, ainsi que le gouvernement, entrepris pour exploiter ces richesses depuis leur découverte ? Décidément, c'est une maladie qui atteint tous nos responsables en ce moment: aller se plaindre et quémander, même en France, en Allemagne et certainement à Bruxelles demain ! Irène Saïd
17 h 34, le 04 avril 2017