« Pourquoi le Liban doit-il résister seul face à Israël ? » s’interroge Hariri

En visite en Égypte hier, le Premier ministre Saad Hariri a souligné dans une interview télévisée que les armes du Hezbollah restent un grand sujet de désaccord entre le président de la République, Michel Aoun, et lui, et a estimé que le parti chiite n'a pas vraiment mis le pays à l'écart du terrorisme lorsqu'il a décidé d'intervenir en Syrie. M. Hariri a par ailleurs déclaré connaître l'identité des assassins de son père, Rafic Hariri, sans pour autant chercher à se venger.

Questionné sur les positions du président Aoun en faveur des armes du Hezbollah, M. Hariri a confié : « Voilà un des sujets de désaccord avec certaines parties libanaises. » « Je pourrais en faire un problème, le président aussi. Mais nous avons décidé de mettre de côté les sujets sur lesquels nous ne sommes pas d'accord, que ce soit en politique ou en matière de stratégie et de ne pas paralyser le pays à cause de cela », a souligné Saad Hariri lors d'une intervention hier sur la chaîne égyptienne On E HD. En visite officielle en Égypte en février dernier, le président Aoun avait déclaré à une chaîne égyptienne que les armes du Hezbollah étaient « nécessaires ».

« Les collines de Kfarchouba et de Chebaa sont encore occupées mais ce n'est plus la grande occupation qu'il y avait auparavant. Pour certains, c'est l'armée libanaise qui doit défendre le pays. Nous devrions être capables de le faire », a souligné le Premier ministre.

À la question de savoir si le Hezbollah est, comme ce dernier l'affirme, celui qui a mis le Liban à l'écart du terrorisme en s'engageant en Syrie, Saad Hariri a répondu : « Ce n'est pas vrai. Voilà le principal sujet de désaccord politique entre le Hezb et nous (...). Quand vous vous empêtrez dans la crise syrienne, vous entraînez votre propre pays dans les problèmes. »

Questionné sur le travail du Tribunal spécial pour le Liban et sur les assassins de son père, M. Hariri a lancé : « Je sais qui a tué mon père, mais j'ai pris la décision de ne pas me venger. » « Le Tribunal spécial pour le Liban fait son travail et Rafic Hariri respectait la loi et les institutions judiciaires », a-t-il ajouté.

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« Une affaire régionale »
« Le Hezbollah est une affaire régionale et non pas uniquement libanaise. Qu'Israël ne vienne pas blâmer le Liban. La tentative de faire porter la responsabilité au Liban est une décision erronée de la part de l'État hébreu », a dit le Premier ministre, avant d'ajouter : « Tous les Arabes doivent résister face à Israël. Pourquoi le Liban doit-il assumer cette responsabilité tout seul ? » À la question « Sentez-vous une influence iranienne au Liban ? », M. Hariri a répondu : « Je mentirais si je disais non, mais cela ne veut pas dire que cette influence est dominante. »

Questionné sur l'avenir de la Syrie et de son président, Bachar el-Assad, M. Hariri a dit : « Le peuple syrien est celui qui décidera qui sera à la tête de son État. »

Interrogé sur la loi électorale, le chef du courant du Futur s'est montré rassurant. « Que les Libanais soient tranquilles. Nous allons avoir une nouvelle loi électorale bientôt. Peut-être qu'il y aura un retard technique, mais nous ferons des élections », a-t-il dit.

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