Le débat télévisé réunissant mardi soir la totalité des onze candidats à la présidentielle a été marqué par les interventions "dérangeantes et sincères" des "petits" qui ont fait le "show", mais cela ne devrait pas faire bouger les lignes, estime mercredi la presse.
Pour Libération en une: "les petits candidats bousculent le débat".
Et Laurent Joffrin d'expliquer: "C'était l'attraction du débat: l'apparition en pleine lumière des hommes et des femmes de l'ombre dans cette présidentielle." "Ils ont crevé l'écran", avec une parole "intempestive, dérangeante, sincère souvent".
De "véritables showmen, des révélations", s'enthousiasme Bernard Stéphan, de la Montagne. "Il y a le député berger du Béarn Jean Lassale, le promoteur du Frexit François Asselineau et l'étrange Jacques Cheminade qui récemment a annoncé vouloir un +jour industrialiser la lune+", détaille-t-il.
Les téléspectateurs ont ainsi pu voir "un autre visage de l'opinion. Celle que l'on entend peu. Déroutante, contradictoire, brouillonne elle ne manquait pas d'une désarmante sincérité parfois. Nous n'étions plus habitués", relève Denis Daumin, dans La Nouvelle République du Centre-Ouest.
Daniel Muraz, du Courrier Picard, a également ressenti et apprécié, "ce message en partie décalé, rafraîchissant". Un discours "faisant entendre une parole alternative trop peu présente dans le débat médiatique habituel", déplore-t-il.
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"En guest stars"
"Pour les +petits+, c'était hier soir peut-être la seule occasion d'affronter directement les +grands+ dans une stricte égalité de temps de parole", note Hervé Favre de La Voix du Nord.
Et dans l'espoir "de se faire une place dans l'esprit des téléspectateurs" les "petits" ont "souvent martelé leurs fondamentaux", reconnaît Grégoire Poussielgue, des Echos.
Pour eux, cette soirée était "une tribune inédite, pour une fois, ils étaient là en + guest stars+, et ce rôle semblait leur convenir", assure Pascal Coquis, des Dernières Nouvelles d'Alsace. La preuve, renchérit Georges Valance, de l'Eclair des Pyrénées, ce sont eux qui "ont le plus animé la soirée, alors que les autres se sont affrontés avec des fleurets mouchetés."
Pour Yann Marec, du Midi Libre, "c'est des +petits+ qu'est venue la lumière." Bernard Maillard, du Républicain Lorrain, a vu lui "flotter un revigorant parfum de lutte des classes." "Ils ont profité de la question de la moralité de la vie publique pour chatouiller le trio des favoris des sondages. Le vrai coup de chaud" de la soirée, s'emporte Philippe Marcacci, de l'Est Républicain.
Enfin, si certains ont regretté un débat "parfois confus" qui "a croulé sous le nombre", comme l'explique Jean-Claude Souléry, dans La dépêche du Midi, tous pensent que cette confrontation "ne modifiera pas les grands équilibres" comme l'écrit Daniel Muraz, du Courrier Picard. "Pas sûr que les lignes aient bougé", pense aussi Christophe Bonnefoy du Journal de La Haute-Marne.
Dans Le Parisien, Donnat Vidal Revel a vu "un débat parfois pénible" et se dit "peut-être que cette émission aura été inutile" avant de conclure sur une note plus optimiste : "quand même avoir sous les yeux les onze candidats à l'élection présidentielle était assez fascinant."
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Tous étaient gaulliste hier, mais faisaient ils leurs cette fameuse phrase de lui qui parlait d'un peuple sûr de lui et dominateur ? Parce que c'est là où se trouve le hic pour une France libre et indépendante.
15 h 24, le 05 avril 2017