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Liban - Loi électorale

À Baabda, Geagea limite les choix : entente élargie ou vote au Parlement

Lors d'un entretien, Michel Aoun et le chef des FL ont évoqué la privatisation de la production d'électricité.

Michel Aoun s’entretenant avec Samir Geagea au palais de Baabda, hier. Photo ANI

La question de la privatisation de la production d'électricité ainsi que la nouvelle loi électorale étaient au menu de la rencontre, hier au palais de Baabda, entre le président de la République, Michel Aoun, et le chef des Forces libanaises, Samir Geagea.

« Tous les groupes parlementaires sont d'accord sur le fait qu'il faut une nouvelle loi électorale », a déclaré M. Geagea à l'issue de l'entretien. Les débats se poursuivent, mais s'ils n'aboutissent pas à un accord, il faudra que les députés se rendent au Parlement « pour voter l'un des projets ou propositions de loi soumis à la Chambre ». « Je ne vois pas d'autre solution », a-t-il ajouté.

« Ce qui importe au président Aoun, c'est qu'il y ait un consensus sur une nouvelle loi électorale parce que la loi actuelle (de 1960) n'est pas une option », a souligné le chef des FL, avant de poursuivre : « Nous n'accepterons pas la tenue d'élections législatives sur la base de la loi de 1960. » M. Geagea a également rappelé que son parti est en faveur d'une loi fondée sur le mode de scrutin mixte.

Le chef des FL a, en outre, répondu aux propos du président de la Chambre, Nabih Berry, rapportés lundi et selon lesquels il a dit préférer la loi de 1960 à une nouvelle prorogation de la législature. « Je suis pour le vote au Parlement et contre le texte de 1960 », a dit le chef des FL, assurant par la même occasion que « personne ne pourra susciter des problèmes » entre M. Berry et lui. « Nous refusons tout retour à la loi de 1960 et il nous importe de nous entendre sur une nouvelle loi. Mais que pourrons-nous faire si nous n'arrivons pas à un accord et s'il ne nous reste que le choix de voter au Parlement? » s'est interrogé M. Geagea.

 

(Lire aussi : Berry évoque la Constituante : incitation ou menace ?)

 

Le leader des FL a donc limité les choix des protagonistes à une alternative : conclure une entente nationale élargie autour d'un texte à même de satisfaire tout le monde ou à défaut voter l'un des projets soumis à la Chambre. Interrogé par L'Orient-Le Jour, un cadre des FL explique la position de sa formation : « Nous sommes optimistes quant à un dénouement heureux, dans la mesure où le système démocratique appliqué au Liban fournit les solutions adéquates à ce genre de problème. » « C'est à la faveur de cette logique de respect de la démocratie que nous voulons donner encore une chance aux diverses formations politiques pour s'entendre sur un texte électoral. En cas d'échec, il faut que les députés étudient les dix-sept projets soumis à la Chambre et adoptent l'un d'eux », indique ce responsable, avant de poursuivre : « Nous n'accepterons pas que les législatives se tiennent conformément à la loi actuellement en vigueur, et nous estimons que les formations politiques ont encore le temps de s'entendre sur un nouveau texte (le délai réglementaire expirant le 20 mars), tout comme les députés peuvent remplir leur devoir et débattre des projets qui leur sont soumis. »

Tout en assurant que les FL ne désirent aucunement entrer en polémique avec le chef du législatif, le cadre FL fait savoir que l'entretien Aoun-Geagea était une occasion pour le leader des FL de renouveler son soutien « absolu » au chef de l'État et d'affirmer que l'accord de Meerab (liant le CPL aux FL) tient toujours, notamment à la veille des législatives de 2017.

 

(Lire aussi : Plaidoyer pour un mode de scrutin uninominal fondé sur 112 petites circonscriptions)

 

Les FL déterminées sur l'électricité
Autre dossier abordé par MM. Aoun et Geagea, celui de l'électricité. « Cela fait 30 ans que nous essayons d'avoir de l'électricité au Liban, le mieux est de nous engager sur une autre voie », a expliqué, à l'issue de son entretien avec le président, le leader des FL, réclamant la privatisation de la production. « Il est essentiel de privatiser l'électricité car nous devons nous orienter vers des solutions rapides et plus productives », a encore dit le chef des FL, qui a estimé que la situation actuelle est « inacceptable ». Il a précisé qu'il entreprend des contacts avec toutes les parties pour obtenir leur soutien en vue de la privatisation de l'électricité. « Le Premier ministre, Saad Hariri, est de notre avis », a-t-il assuré.

Une source proche de M. Geagea a indiqué à L'OLJ qu'en ce qui concerne la privatisation de la production d'électricité, condition préalable à un vote FL du projet de budget 2017 attendu en fin de semaine, le chef des FL bénéficie de l'appui du président de la République. Dans les mêmes milieux, on fait valoir que si les FL font de la privatisation de la production d'électricité leur cheval de bataille, une éventuelle décision en ce sens serait à mettre au crédit du mandat Aoun. Les Forces libanaises iront jusqu'au bout à ce sujet, assure cette source, selon laquelle une tournée auprès de toutes les formations politiques pour leur expliquer la position du parti est actuellement envisagée.

 

 

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