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Liban - Loi électorale

Berry évoque la Constituante : incitation ou menace ?

Les formations politiques poursuivent leurs concertations en quête d'un nouveau texte.

Nabih Berry en compagnie d’Élias Bou Saab. Il avait également reçu une délégation du Parti démocrate libanais de Talal Arslane. Photo ANI

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a mis en garde hier contre une Constituante qu'imposerait un éventuel vide parlementaire. S'exprimant dimanche devant ses visiteurs à Aïn el-Tiné, le chef du législatif a déclaré sans détour : « Le vide parlementaire torpillerait l'accord de Taëf et mènerait à une Constituante. » M. Berry a même été jusqu'à exprimer son appui au texte de 1960, s'il devait choisir entre celui-ci et une nouvelle prorogation de la législature.

Les propos de M. Berry revêtent une importance capitale dans la mesure où il a évoqué pour la première fois la Constituante, à laquelle s'oppose une écrasante majorité de formations politiques. Cette déclaration intervient également au lendemain d'un discours du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, dans lequel il avait menacé de remettre sur le tapis la proposition de loi dite orthodoxe (qui prévoit l'élection des députés par les électeurs de leur communauté).

Ce tableau fait dire à un observateur politique bien informé qu'« à travers ses récents propos, le président de la Chambre a voulu répondre aux propos de M. Bassil portant sur la proposition de loi orthodoxe ».
À L'Orient-Le Jour, cet observateur souligne que M. Berry a également répondu aux propos du chef de l'État, Michel Aoun, tenus récemment en Conseil des ministres. Lors de la séance gouvernementale du 25 janvier dernier, M. Aoun avait déclaré sans détour : « Entre la prorogation et le vide, je choisis le vide. » Selon l'observateur précité, « le chef du législatif a voulu assurer que le vide n'est pas envisageable, dans la mesure où personne ne voudrait mener le pays vers une Constituante ».

Commentant le timing des propos du leader du mouvement Amal, l'observateur susmentionné explique que « M. Berry exerce une pression sur les protagonistes politiques pour aller de l'avant dans l'adoption d'un nouveau code électoral, d'autant que le temps presse et que le délai réglementaire pour s'entendre sur une nouvelle formule arrive à expiration prochainement (20 mars) ». Dans les mêmes milieux, on met l'accent sur un point important : « Nabih Berry a tenu à adresser un message politique au chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt. » « Le président de la Chambre voudrait rassurer le leader druze de son soutien au texte de 1960, à l'heure où M. Joumblatt est désormais en faveur de la formule mixte, à l'instar du courant du Futur et de l'alliance CPL-FL », note-on.
Dans les milieux politiques, certains vont même jusqu'à estimer qu'à travers sa menace de la tenue d'une Constituante, M. Berry a renvoyé les débats autour de la loi électorale à la case départ, tentant ainsi de cerner de toutes parts le mandat Aoun, à l'heure où le cabinet Hariri planche sur l'étude du budget 2017.

De son côté, le mouvement Amal semble vouloir réduire la portée politique des propos de Nabih Berry et assure que les rapports entre Baabda et Aïn el-Tiné sont bons. Une source proche de la formation de M. Berry indique dans ce cadre à L'OLJ que « personne ne voudrait modifier l'accord de Taëf, dans la mesure où il assure la parité islamo-chrétienne, sachant qu'il faudrait y opérer des réformes radicales ». « M. Berry ne fait que mettre en garde contre le vide législatif », ajoute-t-on de même source avant de poursuivre : « Ce vide supposerait une révision de l'édification de l'État au Liban. »

Commentant la thèse selon laquelle Nabih Berry a répondu aux propos de MM. Aoun et Bassil, la source précitée fait savoir que « le mouvement Amal ne veut pas entrer en polémique avec les protagonistes politiques, encore moins avec le chef de l'État ». « Gebran Bassil a le droit d'évoquer toute proposition de loi, dont celle dite orthodoxe », dit-elle.

À leur tour, les aounistes ne voient pas dans les propos de Nabih Berry un désaccord entre Baabda et Aïn el-Tiné. Joint par L'OLJ, Nicolas Sehnaoui, vice-président du CPL pour les affaires politiques, déclare : « Tout comme nous, Nabih Berry met en garde contre le vide parlementaire. » Tout en reconnaissant que sa formation et celle du chef du législatif divergent sur la loi de 1960, M. Sehnaoui est confiant que personne ne peut mener le pays vers une Constituante, « et tout le monde est conscient de la nécessité de voter un nouveau code électoral ».

 

(Lire aussi : D’une réforme retardée à l’autre, retour au blocage de l’avant-présidentielle ?)

 

Les choix de Aoun
C'est justement à la faveur de cette logique que les formations politiques poursuivent leurs débats en quête d'un texte électoral, conformément au discours d'investiture de Michel Aoun.

Si ce dossier épineux était au centre de la séance de dialogue Futur-Hezbollah à Aïn el-Tiné, les FL, quant à elles, préfèrent renvoyer la balle en Conseil des ministres. « Nous sommes convaincus que seul le gouvernement est capable de trancher cette question », indique un proche de Samir Geagea à L'OLJ, ajoutant que « les FL sont attachées à la formule mixte (mêlant les modes de scrutin majoritaire et proportionnel), et espèrent ne pas arriver à un bras de fer avec le CPL au sujet du code électoral ».

Du côté de Saïfi, les Kataëb ont réitéré hier leur appui à la formule « One person one vote », tout en se disant « ouverts à toute proposition à même d'assurer le pluralisme et la reddition des comptes ». Réuni sous la présidence de Samy Gemayel, le bureau politique du parti n'a pas manqué de stigmatiser « le manquement du pouvoir politique à son devoir en matière de loi électorale ».

Pour ce qui est des joumblattistes, ils poursuivent leur tournée axée sur le code tant attendu. S'exprimant à l'issue d'un entretien avec le vice-président du Conseil supérieur chiite, le cheikh Abel Amir Kabalan, le député Ghazi Arirdi a insisté sur l'importance de tenir les législatives dans les délais, pour éviter la prorogation du mandat parlementaire.

Face à ce paysage complexe, Michel Aoun est, selon des sources citées par notre correspondante Hoda Chédid, face à trois possibilités : adresser une lettre au Parlement pour l'exhorter à s'acquitter de sa responsabilité en matière de code électoral ; organiser une table de dialogue à Baabda pour discuter de ce dossier ; ou encore demander au gouvernement de récupérer le projet de loi du gouvernement Mikati pour en débattre en Conseil des ministres.

 

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commentaires (5)

Nos magnifiques IRRESPONSABLES-INCAPABLES savent parler, menacer, accuser, se visiter, sourire devant les photographes, se critiquer du matin au soir, changer sans cesse d'opinion, faire des promesses qu'ils ne peuvent jamais tenir tout en n'oubliant pas de se remplir consciencieusement les poches grâce à la corruption, executer à la lettre les ordres de leurs commanditaires à l'étranger, mais il ne savent toujours pas diriger ce malheureux tout petit Liban de 10452km2... Irène Saïd

Irene Said

14 h 39, le 28 février 2017

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Commentaires (5)

  • Nos magnifiques IRRESPONSABLES-INCAPABLES savent parler, menacer, accuser, se visiter, sourire devant les photographes, se critiquer du matin au soir, changer sans cesse d'opinion, faire des promesses qu'ils ne peuvent jamais tenir tout en n'oubliant pas de se remplir consciencieusement les poches grâce à la corruption, executer à la lettre les ordres de leurs commanditaires à l'étranger, mais il ne savent toujours pas diriger ce malheureux tout petit Liban de 10452km2... Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 39, le 28 février 2017

  • "Le Béret a répondu aux propos de l'autre, Äâoûn, qui avait déclaré sans détour : « Entre la prorogation et le vide, je choisis le vide. » ! Ce Béret à la Figue a voulu assurer que « Ce vide n'est pas envisageable, dans la mesure où personne ne voudrait mener ce pays vers une Constituante. » !" C'est lui qui le prétend.... En fait, qui dit que ce Caporal-bigaradier boSSfééér orange Aigri-Amer ne cherche pas en effet cette Constituante de ses rêves qui partagerait le Pouvoir en TROIS (Chrétien-Sunnite-Chïïte), selon l’adage Montagnard-Campagnard qui spécifie clairement « Qu’Un tiens, même Modique, vaut mieux que Deux tu l'auras. » ! Yâ harâââm, yâ "Grand-Liban" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 32, le 28 février 2017

  • ...............JE VOIS TROIS LEVRIERS, QUI, JE M,ASSURE, SONT COURRIERS QUE POUR CE SUJET ON ENVOIE. ILS VONT VITE, ET SERONT DANS UN MOMENT A NOUS. JE DESCENDS. - ADIEU, DIT LE RENARD, MA TRAITE EST LONGUE A FAIRE, NOUS NOUS REJOUIRONS UNE AUTRE FOIS MAXIME : C,EST DOUBLE PLAISIR DE TROMPER LE TROMPEUR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 17, le 28 février 2017

  • Au texte de 1960, nous ne savons plus nous citoyens si nos politiciens sont allergiques ou nostalgiques à cette formule .. Qui sait un jour ils porteront aussi des pantaloons en pattes d 'elephant avec une raie de cheveux au milieu .

    Antoine Sabbagha

    11 h 05, le 28 février 2017

  • TITI... TITI...

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 51, le 28 février 2017

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