La privatisation de la production d’électricité, cheval de bataille de Geagea

L'approbation d'un nouveau projet de budget bute sur la question cruciale de la réforme du secteur de l'électricité. Les Forces libanaises font de la privatisation de ce secteur leur cheval de bataille. Le leader des FL, Samir Geagea, n'y est pas allé par quatre chemins hier. « Ni les ministres FL ni les députés du bloc FL ne voteront pour un projet de budget sans une privatisation de la production de l'électricité, a-t-il déclaré à la LBC. Il suffit que l'État privatise la production de l'électricité pour que celle-ci soit assurée 24 heures sur 24 sans coûts supplémentaires », a-t-il expliqué, en indiquant que cette privatisation « économiserait à l'État près d'un milliard et demi de dollars américains par an, soit la valeur du déficit total du secteur de l'électricité ».
La position de M. Geagea a été vivement saluée par le député Mohammad Kabbani, qui préside la commission de l'Énergie, lors d'une conférence de presse à l'hémicycle. « Le secteur de l'électricité doit revenir au secteur privé, et le premier à avoir favorisé cette option a été l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. La loi 462 avait été votée en 2002 pour privatiser le secteur, mais est restée lettre morte. Une autre loi votée en 2006, et deux autres en 2014 et 2015 avaient pour objectif de proroger les délais impartis au gouvernement pour délivrer des permis de production d'électricité au secteur privé », a-t-il expliqué, en précisant toutefois que la loi 462 reste « la pierre angulaire » d'une privatisation du secteur. « L'État ne peut plus se permettre de dépenser plus sur l'électricité », a-t-il conclu. L'ancien ministre Achraf Rifi a lui aussi défendu la privatisation du secteur.
Pour sa part, le député Ali Fayad s'est focalisé sur l'enjeu de « ne pas prévoir d'impôts au détriment des classes pauvres et moyennes ».