Le ministre australien de l'Immigration, Peter Dutton. Photo d'archives AFP
Le ministre australien de l'Immigration, Peter Dutton, s'en est pris lundi aux "Libanais musulmans" issus de la "deuxième et troisième génération", affirmant que l'ancien Premier ministre Malcolm Fraser (1975-1983) n'aurait pas dû laisser ces gens entrer sur le territoire australien, rapporte le Guardian.
Pour étayer ses propos lors d'une audition par l'opposition travailliste, M. Dutton a affirmé : "Sur 33 personnes inculpées en Australie de crimes liés au terrorisme, 22 sont des immigrés d'origine libanaise musulmane de la deuxième et troisième génération".
Peter Dutton était sous le feu des critiques de l'opposition depuis qu'il avait déclaré lors d'un débat télévisé que l'ancien Premier ministre Fraser n'aurait pas dû laisser entrer "certains migrants durant les années 1970", affirmant que l'Australie "était en train de payer le prix de cela aujourd'hui", rappelle le Guardian.
Pressé lundi par le leader de l'opposition Bill Shorten d'être plus précis, Peter Dutton a d'abord dit que "certaines de ces personnes se sont rendues en Syrie et en Irak". Prié de clarifier ses propos, le ministre de l'Immigration a alors clairement évoqué "les Libanais musulmans issus de la deuxième et troisième génération de migrants".
.@billshortenmp asks Peter Dutton to explain his controversial comments on Malcolm Fraser's immigration policies #qt https://t.co/v0NXF1r4kA
— Sky News Australia (@SkyNewsAust) November 21, 2016
Hué par de nombreux responsables présents durant ce débat, Peter Dutton s'est défendu en affirmant qu'il ne voulait pas que "des communautés entières soient stigmatisées par ceux qui se comportent mal".
L'association des Libanais musulmans d'Australie avait dénoncé la semaine dernière les premières remarques qu'avait déjà formulées M. Dutton, qualifiant ses propos d'"irréfléchis" et l'accusant de faire référence aux Libanais arrivés en Australie après avoir fui la guerre civile qui ravageait le Liban entre 1975 et 1990.
Les autorités australiennes avaient annoncé en février vouloir déchoir de leur nationalité les individus liés à des organisations terroristes et détenteurs de deux passeports. A l'époque, Canberra précisait qu'au moins 110 nationaux australiens sont partis combattre dans les rangs du groupe État islamique en Irak et en Syrie, et que plus de trente étaient revenus. Parmi eux, Khaled Charrouf, né à Sydney de parents libanais, avait quitté l'Australie en 2013 pour se battre en Syrie et en Irak aux côtés de l'EI. Il avait suscité l'émoi en Australie lorsqu'il avait twitté une photo de son jeune fils portant la tête d'un soldat syrien décapité. Il aurait été tué en Irak par une frappe de la coalition anti-terroriste.
Lire l'intégralité de l'article du Guardian ici
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18 h 17, le 21 novembre 2016