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Nos Lecteurs ont la Parole

Ceux qui ne veulent pas oublier le génocide arménien

Par Sarkis EKMEKDJIAN
Comme d'habitude, pour la date du 24 avril nous avons eu droit à des articles commémorant le massacre des Arméniens par le pouvoir des Jeunes Turcs menés par les Talaat, Djemal et Enver pacha, face à d'autres articles émanant du pouvoir actuel turc démentant les faits.
J'écris donc ces quelques mots à l'attention des Turcs, pour essayer de leur faire comprendre ce que leur déni jusqu'à ce jour suscite dans le cœur des Arméniens.
En mai 2010, des activistes turcs ont organisé la flottille de la liberté pour Gaza. Malheureusement pour eux, cette aventure humanitaire s'est terminée dans le sang. Nul n'a oublié la tuerie commise par les Israéliens dans les eaux internationales, en violation de toutes les lois internationales. La loi du plus fort a, une fois de plus, triomphé.
Pour justifier ce crime, les Israéliens ont monté une commission d'enquête qui a conclu que les militaires israéliens avaient été attaqués par les humanitaires turcs, allant jusqu'à féliciter les officiers israéliens pour leur professionnalisme dans cette opération. Cela ne manqua pas de provoquer des remous en Turquie, sous la forme de manifestations et d'incidents diplomatiques avec Israël, en raison de cette injustice flagrante vis-à-vis des 19 victimes de la tuerie et du déni du massacre.
En corollaire, le génocide arménien est dûment documenté dans les archives de la plupart des grandes puissances - pour n'en citer que quelques-unes : France, Allemagne, Angleterre, Amérique - qui avaient une représentation diplomatique en Turquie à l'époque et, par conséquent, des hommes sur le terrain pour relater les faits. Le chiffre de plus d'un million de victimes est certain, mais demeure à ce jour non reconnu par les Turcs.
Les Turcs ont été affectés par le massacre de 19 de leurs concitoyens par les Israéliens et la frustration a atteint son comble suite au déni israélien. Que serait-ce donc pour les milliers d'Arméniens qui ont été dépossédés de leurs biens, déportés, dont les femmes ont été violées, éventrées. À l'époque, même les vieillards et les enfants avaient été massacrés.
Dans notre cas, bien que très important, le nombre de morts que le gouvernement turc essaie de banaliser n'est pas l'essentiel. Ce qui est primordial, même quelque cent ans plus tard, c'est leur acceptation et leur reconnaissance des faits, car qu'il s'agisse de cent mille ou d'un million, le chiffre n'a plus de sens alors que le massacre, lui, est bien réel. Cette reconnaissance du crime nous la réclamons non pas par esprit de vengeance, mais pour que justice soit rendue à nos morts et pour pouvoir un jour parvenir à tourner la page sur cette période de deuil de notre histoire.
En niant les faits, les Turcs ont ouvert la voie au déni d'autres génocides du XXe siècle. En effet, avant les massacres de Pologne, Hitler n'avait-il pas posé cette question : « Qui se rappelle encore du génocide arménien ? »
Réponse : nous.
Comme d'habitude, pour la date du 24 avril nous avons eu droit à des articles commémorant le massacre des Arméniens par le pouvoir des Jeunes Turcs menés par les Talaat, Djemal et Enver pacha, face à d'autres articles émanant du pouvoir actuel turc démentant les faits.J'écris donc ces quelques mots à l'attention des Turcs, pour essayer de leur faire comprendre ce que leur déni jusqu'à...
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