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À La Une - Politique

Vote de confiance sur le gouvernement donné partant en Tunisie

"Je suis tout à fait conscient que le vote sera contre moi (...) Je suis venu exposer les choses au peuple et aux députés", a lancé Habib Essid.

Le Parlement tunisien vote samedi pour décider s'il renouvelle ou non sa confiance au gouvernement de Habib Essid dont le départ, qui semble acquis, fait craindre une nouvelle période d'incertitudes dans un pays fragilisé. AFP / FETHI BELAID

Le Parlement tunisien vote samedi pour décider s'il renouvelle ou non sa confiance au gouvernement de Habib Essid dont le départ, qui semble acquis, fait craindre une nouvelle période d'incertitudes dans un pays fragilisé.

"Je suis tout à fait conscient que le vote sera contre moi (...). Je ne suis pas venu pour obtenir les 109 voix (nécessaires au maintien du cabinet), je suis venu exposer les choses au peuple et aux députés", a lancé M. Essid aux élus dans un discours offensif.

Le vote est prévu vers 23H00 GMT, les interventions des députés puis la réponse de M. Essid devant durer plusieurs heures, selon le président du Parlement Mohamed Ennaceur. C'est le chef du gouvernement lui-même qui a sollicité la tenue de cette plénière.

M. Essid, un indépendant de 67 ans, est sous pression depuis que le président Béji Caïd Essebsi s'est dit le 2 juin en faveur d'un gouvernement d'union nationale. Formé il y a un an et demi et remanié en janvier, l'actuel cabinet est accusé d'inefficacité alors que le pays traverse une période sensible.
Car si la Tunisie a réussi sa transition politique après la révolution de 2011, son économie est en crise et le pays a été visé par plusieurs attaques jihadistes sanglantes.

 

(Lire aussi : La Tunisie en quête d’un modus vivendi entre islam politique et démocratie)

 

Sort scellé
M. Essid, qui n'avait pas été informé de l'initiative d'un gouvernement d'union par le chef de l'Etat, a d'abord dit être prêt à démissionner si l'intérêt du pays l'exigeait. Il a ensuite annoncé qu'il ne partirait que si le Parlement lui retirait sa confiance. Plusieurs partis, dont les quatre au pouvoir (Nidaa Tounès, Ennahda, Afek Tounès et l'UPL), ont d'ores et déjà annoncé leur intention de voter contre lui.

Les spéculations vont bon train sur son successeur, mais aucun nom ne se détache pour l'instant.
S'il n'obtient pas la confiance, le gouvernement est considéré comme démissionnaire et le président doit charger la "personnalité la plus apte" de former un nouveau cabinet.

Samedi, si plusieurs députés ont salué l'"intégrité" de M. Essid, ils ont aussi critiqué son bilan.
Un élu de Nidaa Tounès, Abdelaziz Kotti, a ainsi évoqué "une grande crise économique (...) et un gouvernement incapable de trouver des solutions et de donner de l'espoir aux Tunisiens".
"Il est temps pour un changement (...). Le rendement (du gouvernement) est encore trop faible", a renchéri l'ex-Premier ministre Ali Larayedh, d'Ennahda.

 

(Lire aussi : Une question sociale orpheline d’un parti politique)

 

Surprise et pressions
A l'ouverture de la plénière, M. Essid s'est fermement défendu et a tancé les partis politiques en les accusant de "faire mine d'oublier" les progrès réalisés selon lui contre le terrorisme et la cherté de la vie, ainsi que l'élaboration d'un plan quinquennal.

"Ce gouvernement était fait pour durer (...) parce que la situation de notre pays imposait une continuité", a-t-il déploré. M. Essid a aussi redit sa "surprise" quant à l'initiative du président, qui a provoqué l'incertitude et paralysé le travail du gouvernement selon lui.

Applaudi à plusieurs reprises pendant son discours, il a de nouveau évoqué des pressions pour le pousser à démissionner et dénoncé une manoeuvre pour se débarrasser de lui.
"Le but (de l'initiative) est devenu de changer le chef du gouvernement", a-t-il dit, assurant que certains étaient venus le voir en disant: "tu n'as toujours pas démissionné? Allez, facilite-nous les choses. On a besoin du poste".

Ses proches ont attribué, sous le couvert de l'anonymat, ces pressions au camp du fils du chef de l'Etat, Hafedh Caïd Essebsi, un dirigeant de Nidaa Tounès. Ce parti fondé par le président a remporté les législatives de 2014 avant d'imploser et de perdre la première place au Parlement au profit des islamistes d'Ennahda.

Samedi, plusieurs journaux se montraient préoccupés par la suite.
"Le départ (...) de Habib Essid et son équipe va-t-il résoudre les énormes difficultés que le pays est en train d'affronter? Il serait naïf de penser que le sauvetage du pays est tributaire d'un gouvernement d'union nationale", a ainsi jugé Le Quotidien. "C'est dire que l'après-Essid ne s'annonce guère (être) une promenade de santé".
Le journal La Presse estime lui que "l'heure est grave". "La plus grande crainte aujourd'hui est le vide politique", avertit-il.

 

 

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