Rechercher
Rechercher

À La Une - Repère

Les principaux suspects du putsch raté en Turquie

125 généraux et amiraux ont été placés en garde à vue, dont 109 ont déjà été mis en détention.

Des soldats turcs, accusés d'avoir participé au putsch avorté, arrive en bus dans un tribunal à Istanbul, le 20 juillet 2016. AFP / BULENT KILIC

Il y a seulement une semaine, avant la tentative de putsch manqué, on les aurait considérés comme les brillants représentants de leur pays et de l'une de ses institutions les plus respectées. Mais les figures emblématiques de l'armée arrêtées après la tentative de coup d'Etat sont désormais vues avec haine et comme des traîtres, paradés devant les médias d'Etat, humiliés et probablement brutalisés.

Jusqu'à présent 125 généraux et amiraux ont été placés en garde à vue, dont 109 ont déjà été mis en détention. Les images de l'agence progouvernementale Anadolu en ont montré beaucoup le visage contre un mur, les mains attachées avec des menottes en plastique.

En dépit de l'arrestation de ces militaires dont beaucoup sont connus au plan national, des responsables assurent toujours ignorer qui a été sur le terrain le grand organisateur du coup d'Etat, qu'Ankara a imputé au prédicateur exilé Fethullah Gülen.
"On ne sait pas. Ce n'est pas clair", a dit le vice-premier ministre Numan Kurtulmus à un point de presse avec des journalistes étrangers. "Il y a tant de noms dans les dossiers, tant de personnes de niveau moyen et élevé", a-t-il ajouté.

Interrogé sur les images de suspects apparus le visage tuméfié, il a expliqué que leurs blessures avaient été provoquées par les combats dans la nuit de vendredi à samedi derniers et non par des mauvais traitements lors d'interrogatoires.

 

(Lire aussi : Le putsch raté aura-t-il des conséquences sur la politique étrangère turque dans la région ?)

 

Le général Akin Ozturk, ancien chef de l'armée de l'air

Le général quatre étoiles Akin Ozturk, 64 ans, a été entre 2013 et 2015 le chef de l'armée de l'air turque après une carrière brillante. Il est probablement le haut gradé le plus emblématique à avoir été arrêté après le coup d'Etat manqué.

Les médias gouvernementaux ont publié deux fois des images de lui, l'une où on le voit hagard avec un bandage sur l'oreille, la seconde où il a l'air encore plus mal en point avec un oeil au beurre noir.

Certains médias sont allés jusqu'à faire de lui le cerveau opérationnel de la rébellion avortée. Mais devant les procureurs, le général Ozturk l'a nié, affirment même n'avoir pas participé au coup raté. "J'ignore qui l'a planifié et qui l'a dirigé", a-t-il déclaré, "Je n'ai pas participé à la tentative de coup d'Etat", qui aurait pu être "l'oeuvre de missions de l'étranger voulant affaiblir la Turquie".

 

Le lieutenant-colonel Turkkan, aide du chef d'Etat-major

Le lieutenant-colonel Levent Turkkan, aide du chef d'état-major Hulusi Akar, a été régulièrement photographié à ses côtés. Akar a été retenu pendant des heures dans la nuit par les mutins et a été célébré comme un héros par les autorités. Des photos dans la presse l'ont montré dévêtu jusqu'à la taille, le torse et les deux mains bandés.

L'agence Anadolu a publié ce qu'elle a présenté comme des aveux de Turkkan, où il confesse être un membre des réseaux gulenistes. "J'ai obéi aux ordres et aux instructions venant de plus haut", aurait-il dit.
Il a dit avoir posé des micros dans le bureau d'Akar, et même de son prédecesseur Necdet Ozel, "Je mettais un enregistreur dans la pièce le matin et je le récupérais le soir" pour transmettre des informations aux gulénistes, aurait-il dit.

 

(Repère : En Turquie, l'opération de purge a déjà emporté près de 60.000 personnes)

 

Ali Yazici, aide de camp d'Erdogan

Ali Yazici était l'aide de camp du président Erdogan depuis 2015, son conseiller militaire le plus proche, et photographié tout à côté de lui à toutes les manifestations importantes.

Dans sa déclaration aux procureurs, il a admis avoir pris de mauvaises décisions vendredi concernant la sécurité d'Erdogan tout en démentant tout lien avec les réseaux gulénistes. "Pour moi Fethullah Gülen est le dirigeant d'une organisation terroriste", aurait-il dit.

 

Le général Mehmet Disli

Le général Mehmet Disli est suspecté d'avoir mené les opérations de capture du chef d'état-major Akar pendant la nuit dramatique de la tentative de putsch.

Sujet supplémentaire d'embarras pour les autorités, Mehmet Disli est le frère de Saban Disli, qui est le secrétaire général adjoint de l'AKP, le parti de la justice et du développement au pouvoir du président Erdogan. Saban Disli a rapidement pris ses distances avec son frère: "Notre dirigeant est Recep Tayyip Erdogan. Un frère qui est un général et répond au nom de Disli ne changera rien à cela".

Mehmet Disli a toutefois nié tout lien avec Gülen et la tentative de putsch. Je suis une victime (...) J'ai été menacé de mort et suis arrêté", a-t-il dit aux procureurs.

  

Lire aussi
Erdogan annonce l’état d’urgence et intensifie la purge

« La Turquie, telle qu'elle est aujourd'hui, n'entrera jamais dans l'UE »

WikiLeaks publie près de 300.000 e-mails de l'AKP, son site bloqué en Turquie

La nouvelle donne turque, le décryptage de Scarlett Haddad

Le putsch avorté en Turquie envenime la crise Washington-Ankara

Pour Fethullah Gülen, la Turquie n'est plus une démocratie

Erdogan plus fort après le putsch raté, surtout symboliquement

« La théorie du complot s'est propagée lorsque le coup d'État a commencé à battre de l'aile »

« On voit déjà une vague de populisme sunnite fascisant »

Il y a seulement une semaine, avant la tentative de putsch manqué, on les aurait considérés comme les brillants représentants de leur pays et de l'une de ses institutions les plus respectées. Mais les figures emblématiques de l'armée arrêtées après la tentative de coup d'Etat sont désormais vues avec haine et comme des traîtres, paradés devant les médias d'Etat, humiliés et...

commentaires (2)

TOUT EST FLOU... L,ARRESTATION DE JUGES ET D,ENSEIGNANTS LAISSE PLANER LE DOUTE SUR QUI A ORGANISE CE SIMILACRE DE PUTSH...

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 18, le 21 juillet 2016

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • TOUT EST FLOU... L,ARRESTATION DE JUGES ET D,ENSEIGNANTS LAISSE PLANER LE DOUTE SUR QUI A ORGANISE CE SIMILACRE DE PUTSH...

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 18, le 21 juillet 2016

  • ÜLKÜLNŪ KHÜŘŮ. . C'EST CE QUE ERDO A DIT AUX OCCIDENTAUX QUI LUI DEMANDAIT DE RESPECTER LES DROITS DE L'HOMME. Aux français il a été plus poli, il leur a dit mêlez vous de ce qui vous regarde. Ce que je traduirai, mais est personnel , je vous ai écouté et voyez ce qui nous arrive. On comprend donc ce qu'il a dit plus haut. ....lol...

    FRIK-A-FRAK

    21 h 29, le 21 juillet 2016

Retour en haut