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Moyen Orient et Monde - Putsch

Erdogan annonce l’état d’urgence et intensifie la purge

Le président turc affirme que d'autre pays sont impliqués dans le coup d'État ; plus de 55 000 personnes concernées par les purges.

Plus de 9 000 suspects ont été placés en garde à vue ou arrêtés, comme ce soldat hier à Istanbul. Ozan Kose/AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé tard hier l'instauration de l'état d'urgence pour trois mois et a intensifié la purge en Turquie, s'engageant à ne faire « aucun compromis » sur la démocratie. L'état d'urgence permet notamment de décréter le couvre-feu, de restreindre le droit de manifester ou la liberté de circulation dans certains secteurs identifiés. Cette décision a été annoncée à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité nationale et d'un Conseil des ministres à Ankara où le président est retourné mardi soir pour la première fois depuis le putsch avorté.

Une mesure « nécessaire pour éradiquer rapidement tous les éléments de l'organisation terroriste impliquée dans la tentative de coup d'État », a ajouté M. Erdogan dans une allusion au prédicateur établi en exil aux États-Unis, Fethullah Gülen, dont il réclame l'extradition. Sans les citer, le président turc s'est également dit convaincu que « d'autres pays pourraient être impliqués » dans ce putsch qui « n'est peut-être pas fini ».
Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, a déploré que « presque quotidiennement, de nouvelles mesures sont prises qui sont contraires à un mode d'action respectant l'État de droit ». Cette mise en garde fait écho à celle formulée dès dimanche par le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault à qui le président turc a d'ailleurs demandé hier de « se mêler de ses affaires ». M. Erdogan a toutefois reçu le soutien du secrétaire d'État américain John Kerry qui a refusé de « commenter » les purges opérées par Ankara.

 

(Repère : En Turquie, l'opération de purge a déjà emporté près de 60.000 personnes)

 

Suspension des missions des universitaires à l'étranger
La tentative de prise du pouvoir par des militaires, dans la nuit de vendredi à samedi, a semé le chaos, notamment à Ankara, où le Parlement et le siège de la police ont été bombardés par les mutins. Un nouveau bilan officiel des événements sanglants du putsch a fait état de 312 morts, dont 145 civils, 60 policiers et trois soldats. 104 rebelles ont été tués.

Cinq jours après ce coup, le plus dur porté au règne de 13 ans de M. Erdogan sur la vie politique turque, environ 55 000 personnes ont été suspendues de leurs fonctions ou limogées, ressort-il du comptage de l'AFP à partir des chiffres officiels et des médias turcs. Plus de 9 000 suspects ont été placés en garde à vue ou arrêtés, sans que l'on sache s'ils étaient comptabilisés parmi les quelque 55 000 cibles des purges. Selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu, 99 généraux et amiraux ont été placés en détention provisoire en attente de leur procès. L'aide de camp de M. Erdogan, Ali Yacizi, est lui aussi détenu.
L'état d'urgence n'est pas la seule mesure décidée hier. Le Conseil de l'enseignement supérieur (YÖK) a ainsi interdit, jusqu'à nouvel ordre, toutes les missions à l'étranger des universitaires, a rapporté Anadolu.

 

(Lire aussi : « La Turquie, telle qu'elle est aujourd'hui, n'entrera jamais dans l'UE »)

 

Demande de démission de 1 500 doyens
Si l'identité des responsables du putsch reste floue, l'armée de l'air est soupçonnée d'avoir joué un rôle central. Son ex-chef, le général Akin Oztürk, se trouve derrière les barreaux. Ces événements ont apparemment galvanisé M. Erdogan, omniprésent auprès des foules, qui sont de nouveau descendues dans les rues mercredi, pour la cinquième soirée consécutive. Il a appelé ses sympathisants à rester mobilisés dans les grandes villes comme son fief politique d'Istanbul, Ankara et Izmir (Ouest). Le président était arrivé mardi soir dans la capitale, où il a reçu, pour la première fois depuis le coup d'État avorté, un dirigeant étranger, le Premier ministre géorgien Guiorgui Kvirikachvili. Signe que la vie reprenait son cours.
Mais mardi, les autorités avaient demandé la démission de plus de 1 500 doyens d'université et suspendu 21 738 employés du ministère de l'Éducation soupçonnés d'être liés à M. Gülen, qui a formellement démenti toute implication dans la tentative de putsch. Une vingtaine de médias audiovisuels ont perdu leur licence.

 

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé tard hier l'instauration de l'état d'urgence pour trois mois et a intensifié la purge en Turquie, s'engageant à ne faire « aucun compromis » sur la démocratie. L'état d'urgence permet notamment de décréter le couvre-feu, de restreindre le droit de manifester ou la liberté de circulation dans certains secteurs identifiés....

commentaires (2)

Quoiqu'on puisse dire ou ne pas vouloir dire , la turquie d'erdo, allié des coalisés d'un groupe formé par les us , l'UE et les bensaouds de tout poils a été la défense enfoncée par les résistants à ce groupe . La turquie d'erdo est une des faces de ce triangle de pays formé par israel et la bensaoudie . WHO IS NEXT ?

FRIK-A-FRAK

10 h 48, le 21 juillet 2016

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Commentaires (2)

  • Quoiqu'on puisse dire ou ne pas vouloir dire , la turquie d'erdo, allié des coalisés d'un groupe formé par les us , l'UE et les bensaouds de tout poils a été la défense enfoncée par les résistants à ce groupe . La turquie d'erdo est une des faces de ce triangle de pays formé par israel et la bensaoudie . WHO IS NEXT ?

    FRIK-A-FRAK

    10 h 48, le 21 juillet 2016

  • AUCUN COMPROMIS SUR LA DEMOCRATIE... HAHAHA... L,ARMEE, LES JUGES ET LES FONCTIONNAIRES ET PROFESSEURS D,ECOLE QUALIFIES DE -TERRORISTES-... TOUS ONT TROUVE MAINTENANT L,EXCUSE POUR DECHAINER LEURS INIQUITES... LES GRANDES PUISSANCES LEUR ONT OUVERT LE CHEMIN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 34, le 21 juillet 2016

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