La tortue agressée sur une plage du Liban-sud sera-t-elle transférée vers un sanctuaire ?

Son histoire avait ému le public, et les internautes en particulier : la tortue de mer agressée sur une plage du Sud, photographiée par des baigneurs survoltés et secourue par la Défense civile (alertés par l'association Green Area) a bien survécu, et elle est toujours soignée pour ses blessures. La version suivant laquelle l'un des baigneurs apparaissant dans la plupart des photos est l'auteur de l'agression a soulevé une polémique.

Pour L'OLJ, Jason Mier, directeur exécutif de l'association Animals Lebanon (AL), qui a été appelé à la rescousse pour apporter son expertise sur ce cas, fait le point sur la question.
Jason Mier commence par expliquer qu'il ne s'agit pas d'un cas spécifiquement suivi par son association, mais dans le cadre duquel celle-ci « a offert son assistance au ministère de l'Agriculture par une consultation avec différents vétérinaires spécialisés, l'apport de médicaments, d'aliments et de la piscine où l'animal a été placé. Cette semaine, nous avons proposé de faciliter le transfert de la tortue pour des soins médicaux et un retour à la vie sauvage, si le ministère le décide », affirme-t-il, nous fournissant la copie d'une lettre au directeur des ressources animales dans laquelle AL propose un sanctuaire en Grèce.

Sur les dommages subis par la tortue, Jason Mier parle « d'une blessure très évidente au crâne, l'endroit où elle a été frappée ». « Il y a un creux très visible sur la tête où l'os a été endommagé et par lequel l'eau de mer a pu pénétrer, poursuit-il. On a pu constater qu'en pressant légèrement sur cette zone, de l'eau de mer en sort. »

(Pour mémoire : Pour sauver les tortues, il faut préserver les plages)

La tortue a donc bel et bien été agressée, et non blessée accidentellement par un moteur par exemple. Mais l'agresseur est-il l'un des personnages qui sont apparus sur les photos publiées à la suite de l'incident ? L'expert cite des témoignages recueillis auprès de membres de la Défense civile dans cette région, dont certains qu'il connaît bien pour avoir travaillé avec eux précédemment, et qui lui ont assuré « avoir vu quelqu'un frapper la tortue avec un bâton ». « Mais ce n'était pas, selon ces témoignages, l'homme visible dans les photos qui ont été largement partagées, souligne-t-il. Nous nous sommes enquis spécifiquement sur ce point pour faire la lumière sur la question, après que différentes versions ont circulé. »
Et d'ajouter : « Nous pensons que toutes sortes d'actions en justice et de punitions, dans un cas d'agression contre un animal, doivent être menées par des autorités gouvernementales. À titre d'exemple, nous pourrions intenter un procès dans l'objectif de secourir un animal ou de fermer une institution qui traite avec des animaux, mais nous n'intenterions pas un procès pour pénaliser une personne, afin de ne pas susciter des réactions nuisibles aux animaux. Quand nous constatons des cas d'abus extrêmes ou de négligence, nous appelons les ministères, les municipalités ou la police à agir. »
« Nous espérons que le gouvernement pourra créer un centre équipé pour accueillir ces animaux en cas de besoin, conclut-il. Jusque-là, des décisions fermes devraient être prises dans l'intérêt d'animaux individuels et pour la conservation des espèces menacées. »

Pour mémoire
Tortionnaire de chien : des associations veulent porter plainte

Un husky sauvé par Beta et... par le ministère de l'Agriculture

La vente de poussins teints enfin interdite !

Liban : Après le chat au micro-ondes, le chien sur le pare-brise...

La bête humaine : animaux maltraités au cœur d’un quartier résidentiel