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À La Une - Diplomatie

L'Arabie favorable à une politique plus agressive contre Assad

Obama reçoit le puissant prince héritier en second saoudien.

Le prince héritier en second saoudien, Mohamed ben Salmane (à gauche), lors de son arrivée au Bureau ovale de la Maison Blanche, le 17 juin 2016. Photo REUTERS/Carlos Barria

L'Arabie saoudite a dit vendredi soutenir une politique plus agressive à l'égard du gouvernement de Bachar el-Assad intégrant l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne et la livraison de missiles sol-air aux rebelles syriens.

"Si le régime de Bachar a le sentiment qu'il peut poursuivre sur la voie de l'enlisement (...), rien ne l'incitera à prendre les mesures nécessaires pour lancer une transition en Syrie", a expliqué le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir. Le chef de la diplomatie saoudienne s'exprimait à Washington dans le cadre de la visite du prince héritier en second, Mohamed ben Salmane.

Le président américain Barack Obama recevait vendredi à la Maison Blanche le très influent fils du roi Salmane, dans un climat tendu entre les deux alliés. Le président américain et le prince trentenaire, également puissant ministre de la Défense, devaient se retrouver dans le Bureau ovale, un honneur rarissime pour les dignitaires étrangers qui ne sont pas chefs d'Etat ou de gouvernement.

Le prince Mohammed a eu cette semaine à Washington les honneurs d'un très haut dirigeant: avant la Maison Blanche, il a été reçu à dîner au domicile du secrétaire d'Etat John Kerry, il a vu le secrétaire à la Défense Ashton Carter, le secrétaire au Trésor Jacob Lew, le directeur de la CIA John Brennan et des élus du Congrès.

 

(Lire aussi : Rapport secret sur le 11-Septembre : pas de preuves d'une implication saoudienne)

 

"Il est le numéro 1"

En Arabie saoudite, le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane semble avoir pris l'ascendant sur le prince héritier Mohammed ben Nayef, ministre de l'Intérieur, et qui est en principe le successeur du roi Salmane.
"Il est normalement le numéro 3 dans la hiérarchie mais, dans les faits, il est le numéro 1", estime l'analyste Simon Henderson du centre de réflexion Washington Institute. "Le roi préfère son fils et veut qu'il soit le roi", affirme l'expert.

Cette semaine, le département d'Etat a nié toute tension, tout "grand fossé philosophique" entre Washington et Riyad à propos de la manière dont les Etats-Unis gèrent la guerre en Syrie.

Pourtant, les relations se sont nettement tendues entre l'administration du président Barack Obama et la grande monarchie pétrolière, en particulier sur le dossier syrien pour lequel Washington a refusé une intervention militaire d'envergure.

Le sort à réserver au président Bachar al-Assad est également sujet à polémique: l'Arabie saoudite veut que le chef de l'Etat syrien s'en aille, les Etats-Unis ont progressivement mis de l'eau dans leur vin en se rapprochant de la position de la Russie, alliée de régime syrien.

L'Arabie saoudite sunnite n'a pas non plus digéré l'amorce de dégel historique entre l'Amérique et l'Iran, le rival régional chiite. Les deux alliés discutent aussi du Yémen, de la Libye, d'économie et du terrorisme perpétré par des groupes jihadistes.
A cet égard, l'administration Obama est très réticente à employer l'expression "islamisme radical" et préfère parler d'"extrémisme violent".

En revanche, la candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton avait dénoncé lundi le rôle de l'Arabie saoudite, du Qatar et du Koweït dans le financement mondial de l'idéologie extrémiste islamiste, au lendemain de l'attentat d'Orlando.

 

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L'Arabie saoudite a dit vendredi soutenir une politique plus agressive à l'égard du gouvernement de Bachar el-Assad intégrant l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne et la livraison de missiles sol-air aux rebelles syriens.
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