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Liban - Environnement

Greenpeace lance sa campagne en faveur de l’énergie solaire

« Est-ce le courant de l'État ou du générateur ? Et pourquoi pas le solaire ? » Des spots télévisés pour susciter la curiosité.

Le chargé de campagne à Greenpeace expliquant la teneur de la campagne lors de la conférence de presse. Photo Nasser Traboulsi

Les énergies renouvelables – notamment l'énergie solaire dans un pays qui connaît trois cents jours d'ensoleillement par an –, c'est bon pour la planète, c'est rentable et c'est utile pour pallier l'insuffisance d'alimentation en électricité au Liban. L'initiative doit toutefois venir de la société civile dans son sens large du terme (ONG, secteur privé, consommateurs), du fait de la déficience de la prestation officielle dans le secteur de l'électricité. Voilà en gros les fondements de la campagne lancée hier par le bureau de Greenpeace à Beyrouth en faveur d'une plus grande généralisation de l'utilisation de l'énergie solaire dans la production d'électricité par des particuliers. Une campagne de sensibilisation qui commence par des spots télévisés sur le thème « Dawleh aw moteur », que d'aucuns auront déjà vu défiler sur les écrans.

« Le soleil est gratuit » est le slogan de la campagne, qui repose sur un rapport effectué par l'organisation, intitulé « Promouvoir l'énergie solaire au Liban: un premier pas vers un secteur de l'électricité 100 % énergie renouvelable ». Gratuit parce que « l'énergie solaire est disponible pour tous, gratuitement », comme l'a expliqué Julien Jreissati, chargé de campagne à Greenpeace-monde arabe. Il a énuméré les diverses initiatives privées et publiques dans le domaine, notamment les « prêts écologiques » appuyés par la Banque du Liban (BDL), destinés à aider les particuliers à installer des panneaux solaires.


(Pour mémoire : Nicolas Hulot à « L'OLJ » : Le Liban ne peut pas ignorer son problème écologique)

 

Toutefois, comme l'a souligné une journaliste, l'installation de l'énergie photovoltaïque (pour la production d'électricité) reste hors de portée de la plupart des Libanais, les prêts représentant un fardeau de plus dans leur budget. Une autre question a porté sur les batteries à changer régulièrement, chères et souvent fournies par le même fournisseur qui installe les panneaux. Peut-on alors dire que « l'énergie solaire est gratuite » ou même rentable, ainsi que le suggère le slogan de la campagne ? Julien Jreissati explique la logique économique qui sous-tend la campagne. « Il y a un retour sur investissement en quatre ou cinq ans, répond-il. L'électricité photovoltaïque assure une indépendance par rapport aux autres sources de courant, libérant l'usager des factures, tout en étant une énergie propre, ne dégageant pas de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique. D'autant plus que les prix ont dramatiquement baissé depuis quelques années et que la plupart des Libanais n'en sont pas encore conscients. »

 

(Pour mémoire : Liban : Avec Greenpeace, à la découverte des polluants toxiques dans lesquels nous nous baignons...)

 

Sont-ils en contact avec des officiels ? « Nous voulons nous assurer que l'information parvient vraiment aux Libanais, qu'ils sont convaincus du bien-fondé de l'utilisation du solaire, que l'ensemble des acteurs ont bien été mis en évidence, avant de faire pression sur les autorités pour une implication supplémentaire à ce niveau », poursuit-il.
Nader Chehadé, expert de Greenpeace, renchérit : « Il faut concevoir les prêts écologiques comme des rentrées plutôt que comme des prêts au sens classique du terme, étant donné qu'ils permettent de faire des économies et qu'ils contribuent à une amélioration de l'environnement. Nous avons essayé de convaincre les responsables concernés sur ce point. »

Rebondissant sur la question des batteries, Julien Jreissati affirme que le plus important est de choisir la bonne installation « intelligente » pour sa maison et son mode de vie, de rechercher les fournisseurs certifiés, de se faire expliquer les modalités d'utilisation adéquates... ce qui permettrait au système d'être d'autant plus rentable et durable. D'où, selon lui, l'un des principaux objectifs de la campagne de sensibilisation, qui est de diriger les consommateurs vers un choix plus judicieux d'équipements.

La sensibilisation est donc au cœur de cette campagne, car cela répond à un réel manque dans la société, ainsi que l'a expliqué le chargé de campagne, citant un recensement effectué par Greenpeace en prévision de cette activité. Une nécessité pour secouer, dit-il, un secteur de l'électricité vétuste et polluant, miné par des législations dépassées et par un réseau en très mauvais état. Et assurer aux usagers une alimentation en courant de 24 heures, étant donné que « l'énergie solaire peut fournir au Liban bien plus que son besoin en électricité », estime Nader Chehadé.
Et comment Greenpeace compte-t-elle mener le restant de sa campagne ? « Il y aura de nombreuses mesures-surprise au cours de l'été, que nous propagerons par le biais des médias et des réseaux sociaux », répond Julien Jreissati.

 

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