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Liban - Crise des déchets

Le plan Chehayeb progresse résolument à petits pas

L'implantation de la première phase du plan débuterait dans le courant de la semaine prochaine.

M. Chehayeb et son équipe en réunion avec le ministre de l’Intérieur.

Alors que les déchets continuent de s'empiler dans les rues, les vallées et les rives des fleuves, le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb, qui préside une commission d'experts chargée de trouver une solution à la crise des déchets, a multiplié les déclarations et les réunions hier pour convaincre les récalcitrants de la nécessité de mettre en route la première phase de son plan sans plus tarder. Il s'agit de la phase urgente de collecte de milliers de tonnes d'ordures qui s'amoncellent depuis le début de la crise, en l'occurrence le 17 juillet, date de la fermeture de la décharge de Naamé. Or c'est justement vers cette décharge, dont la réouverture pour sept jours est prévue dans le plan, que ces déchets seront dirigés. Le ministre a tenu une réunion avec des membres de la Campagne pour la fermeture de la décharge de Naamé mardi soir, et une autre avec une délégation des habitants du village de Aïn Drafil (le village où se trouve 96 % de la décharge). Ces derniers ont affiché, à l'issue de la réunion, une attitude positive à l'égard du plan.

Interrogé par L'Orient-Le Jour, Joseph Abou Sleiman, moukhtar de Aïn Drafil, qui était auparavant farouchement opposé à l'idée d'une réouverture de la décharge, a précisé « avoir réuni les habitants du village et perçu chez eux la volonté de ne pas être un obstacle à un plan qui a été conçu dans l'intérêt général ». « Voilà pourquoi j'ai fait savoir au ministre que nous serions d'accord pour une réouverture de sept jours, à condition que ce soit dans le cadre d'une application complète du plan, qui prévoit deux autres décharges, a-t-il souligné. Il m'a assuré que le travail progresse au niveau de la décharge de Srar. Je pense que la mise en application de la première phase du plan est une question de jours. »

Rien de tel au niveau de la Campagne pour la fermeture de la décharge de Naamé. Imad Kadi, porte-parole de la Campagne pour la fermeture de la décharge, a assuré à L'Orient-Le Jour qu' « à l'issue de la réunion d'hier avec le ministre Chehayeb, nous avons réaffirmé notre refus catégorique de toute réouverture de la décharge, même pour sept jours ». « Il se peut qu'ils rouvrent la décharge de force, sans notre assentiment, comme ils l'ont fait maintes fois, poursuit-il. Nous avons déjà affirmé au ministre que nous représentions la conscience de la population et qu'il nous est impossible d'approuver une telle démarche, mais que notre mouvement resterait pacifique. »
Le militant dit craindre que la décision de réouverture ne soit prise dans les quatre à cinq prochains jours, et assure que « le mouvement civil qui s'est développé à Beyrouth, et dont nous sommes partie intégrante, se prépare à prendre position non seulement par rapport à Naamé, mais aussi par rapport aux autres composantes du plan, notamment l'ouverture d'une décharge à Srar, au Akkar ». Il dit avoir remarqué que « certaines des promesses qui avaient été faites auparavant, comme celles d'introduire le tri dès les premières phases du plan, apparaissent plus opaques aujourd'hui ». « Je suis sûr qu'ils vont commencer à induire la population en erreur à coups de promesses, comme ce qu'ils faisaient avec nous, et que ce plan sera détourné de son objectif premier », poursuit-il.

Pour sa part, à l'issue d'une réunion avec le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, M. Chehayeb a estimé qu'« il existe toujours une opposition à la réouverture de Naamé, mais la décision des municipalités de la région d'appuyer le plan était claire à ce niveau ». Il a affirmé par ailleurs que « le plan de gestion des déchets est une réalisation à attribuer au mouvement civil ».
Pour ce qui est de la décharge de Srar (Akkar), qui devrait être construite à l'endroit d'un dépotoir, les travaux ont commencé, comme l'a assuré le ministre Chehayeb hier. Selon la LBC, une route est en cours de construction, reliant Srar au littoral. Mais les travaux dans la décharge elle-même n'ont pas encore débuté, alors que les voix opposantes continuent de se faire entendre dans le caza.

Sur un autre plan, le ministre de la Santé Waël Bou Faour a demandé hier au ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk de lever les déchets jetés de manière chaotique dans la région de Nahr el-Mott, à Beyrouth, ainsi que dans la région de Mtayleb, au Metn, près des commerces et dans les rues. Il a invoqué « le risque d'accidents de la route et les odeurs nauséabondes qui entraînent de graves troubles de santé ».
Pour sa part, le président de la municipalité de Saïda, Mohammad Saoudi, a réitéré que l'usine de compostage de sa ville serait prête à accueillir 200 tonnes quotidiens d'ordures provenant des autres régions, « mais à condition qu'une décharge pour les déchets inertes qui en résultent soit assurée par l'État ».


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commentaires (4)

Pire, ces "réunions", que les réunions-khélwééétes des "Öûkkâls" druziztes.... "bala äëél".

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

18 h 02, le 25 septembre 2015

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Commentaires (4)

  • Pire, ces "réunions", que les réunions-khélwééétes des "Öûkkâls" druziztes.... "bala äëél".

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 02, le 25 septembre 2015

  • DES MARATHONS AVEC DE BAS TONS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 33, le 25 septembre 2015

  • Foutaises toutes ces paroles. Cela fait deux mois que cela dure. Arretez de prendre les gens pour des imbéciles. Le comble c'est que certains sont sales et salissent le pays et les autres subissent.

    Georges Zehil Daniele

    20 h 44, le 24 septembre 2015

  • Au lieu que les aides qui nous proviennent des donneurs internationaux aillent dans les poches des politicards véreux de tout poil, je préconise qu'Akram Chehayeb propose à la Suéde d'acheter les déchets. Car ce pays achète des déchets de ses voisins notamment la Norvège pour ses incinérateurs producteurs d'électricité. Ainsi les aides serviraient à louer des bateaux pour transporter tous nos déchets vers la Suède.

    Un Libanais

    14 h 42, le 24 septembre 2015

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