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À La Une - Syrie

Moscou s'engage davantage aux côtés du régime Assad

"L'effet des armes russes commence à se faire sentir sur le territoire syrien", affirme un haut responsable militaire.

Des habitants de Douma, en banlieue de Damas, inspectent les dégâts dans leur quartier, causés selon des activistes par une frappe aérienne du régime de Bachar el-Assad, le 19 septembre 2015. REUTERS/Bassam Khabieh

Le régime de Bachar el-Assad a reçu de son allié russe des avions de combat et de nouvelles armes pour lutter contre les jihadistes du groupe Etat islamique, signe d'une implication de plus en plus forte de Moscou dans le conflit en Syrie.

Cet engagement laisse présager, selon des experts américains, une participation directe aux combats dans ce pays ravagé depuis plus de quatre ans par un conflit de plus en plus complexe entre régime, rebelles, jihadistes et Kurdes.

En attendant, "l'effet des armes russes commence à se faire sentir sur le territoire syrien", a affirmé mardi à l'AFP un haut responsable militaire syrien sous couvert de l'anonymat. Selon lui, l'armée syrienne a "commencé à utiliser" ces armements sophistiqués en visant particulièrement les positions de l'EI à Deir Ezzor (est) et Raqqa (nord), la "capitale" du groupe extrémiste qui contrôle près de la moitié du territoire de la Syrie.
L'armée de l'air syrienne a multiplié ces derniers jours ses frappes, qui ont tué au moins 38 combattants de l'EI lundi dans le centre de la Syrie, notamment près de Palmyre, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le haut responsable syrien a indiqué que l'armée avait "reçu de Moscou au moins cinq avions de combat, des avions de reconnaissance qui aident à identifier les objectifs avec une grande précision, ainsi que du matériel de combat sophistiqué pour combattre l'EI". "Il s'agit d'armes de défense et d'attaques", notamment "des armes sophistiquées qui ciblent avec précision et des missiles téléguidés", a-t-il ajouté.

La Russie a également envoyé "des pilotes pour entraîner les pilotes syriens", selon lui. "Ni les Russes ni les Syriens ne cachent le fait qu'il y a des officiers ou des soldats russes qui entraînent leurs homologues syriens sur les nouvelles armes".

Les avions sont arrivés vendredi sur une base militaire dans la province de Lattaquié, fief du régime d'Assad dans l'ouest, d'après la même source.

(Lire aussi : Le responsable d'un groupe armé de rebelles syriens formés par les USA aurait jeté l'éponge)

 

Armée "plus à l'aise"
Une autre source militaire interrogée par l'AFP à Lattaquié a indiqué que l'armée avait "reçu des avions de reconnaissance russes qui permettent aux forces terrestres et aériennes syriennes d'identifier les objectifs avec précision", ainsi que "des radars et de jumelles à infra-rouge".
"Depuis 20 jours, les forces terrestres, notamment dans l'est, sont plus à l'aise car elles bénéficient de l'appui d'avions qui ciblent de manière plus précise", a ajouté cette source.

Les Etats-Unis s'alarment depuis des semaines du renforcement par la Russie de sa présence militaire, marquée par le récent déploiement de 28 avions de combat selon des responsables américains.
Il est également dénoncé par l'opposition syrienne, qui s'élève depuis 2011 contre le soutien russe et iranien au régime syrien. "L'implication russe vise à soutenir Assad, elle ne menace pas l'EI", s'insurge Samir Nachar, membre de la Coalition nationale de l'opposition en exil.
De leur côté, des sympathisants des jihadistes ont prévenu la Russie qu'elle allait subir le même sort que l'ex-Union soviétique en Afghanistan.

 

(Lire aussi : Syrie : un terrain d'entente est-il possible entre Russes et Occidentaux ?)

 

"Plaque tournante logistique"
Selon les responsables américains, les avions déployés sont des bombardiers SU-24 et des avions d'attaque au sol SU-25. Des appareils qui peuvent permettre aux Russes d'"aller frapper loin en Syrie, même en territoire tenu par l'EI", a souligné l'un d'eux.

Jeffrey White, du groupe de réflexion Washington Institute for Near East Policy, affirme qu'il ne faut pas sous-estimer la portée stratégique du déploiement militaire russe. "Ils sont en train de se doter d'une plaque tournante logistique et d'une concentration de forces au cœur du Moyen-Orient", souligne-t-il. "Je ne pense pas qu'ils veulent se contenter de jouer un rôle diplomatique, ils vont utiliser cette force".

Moscou, principal allié du régime syrien depuis le début de la révolte contre son régime en mars 2011, a démenti avoir pris des mesures supplémentaires en vue d'un tel renforcement. Tout en défendant son soutien à Damas, il a appelé à une coalition plus large contre l'EI, qui inclurait la Syrie et l'Irak.
Le quotidien russe Kommersant a rappelé lundi que le contrat en vigueur entre Damas et Moscou prévoyait la livraison à la Syrie de "neuf chasseurs MiG-29M/M2 d'ici 2016 et de trois autres d'ici 2017, ainsi qu'une "première série de Yak-130", des avions d'entraînement.

Par ailleurs, les Etats-Unis tentent de redonner un peu de crédibilité à leur programme de soutien aux rebelles pour lutter contre l'EI, le Pentagone confirmant l'entrée en Syrie de 70 rebelles formés et équipés par ses soins pour aller combattre les jihadistes. Une première promotion de 54 combattants avait été attaqués dès leur entrée en Syrie cet été par al-Nosra.


Sur le plan diplomatique, le médiateur de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, s'est réuni pendant deux jours avec les chefs des quatre groupes de travail thématiques entre Syriens mis sur pied par les Nations unies en vue de relancer les négociations, restées au point mort.

 

 

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LE COMBAT DES HYDRES...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 45, le 22 septembre 2015

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Commentaires (5)

  • LE COMBAT DES HYDRES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 45, le 22 septembre 2015

  • Mais qu'est-ce qu'ils peuvent être traumatisés.... ces russes mahééék, par la technologie sophistiquée américaine !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    19 h 26, le 22 septembre 2015

  • Deja c'est pas des avions yankys qui ont foire au viet nam, en Irak en Afghanistan etc... , ni des avions usurpateurs qui ont perdu la 2 eme guerre du Liban contre le hezb resistant . Faut pas pleurer avant la gifle les salafowahabites bensaoudiques .

    FRIK-A-FRAK

    18 h 55, le 22 septembre 2015

  • Des "avions de combat".... russes ! Comme c'est drolatique ! c'est à mourrîîîr de rire ! N'ayez crainte, Révolutionnaires Sains syriens et.... allâhoûakbar ! Car c'est la même "qualité technologique" .... russe ! Qui a déjà fait ses preuves, mahééék n'est-ce pas, en.... Afghânistâââne et surtout en Îîîrâââne entre 80 et 88, yâ hassirtîîîh ! Hahahahahahahaha !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 19, le 22 septembre 2015

  • Damas reçoit des "avions de combat" russes et frappe l'EI. Dans cette phrase qu'est ce qui fait vraiment grincer des dents les huluberlus ? Le fait que Damas ait recu des avions de combat , ou est ce le fait que Damas frappe les bacteries avec succes ? J'aimerai tant connaitre leur reponse .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 38, le 22 septembre 2015

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