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Moyen Orient et Monde - Conflit

La volonté affichée de l’EI de rompre l’axe Damas-Homs « mettrait en difficulté très forte le Liban », avertit Paris

La stratégie face à Assad divise les responsables français, alors que certains membres de la formation Les Républicains prônent une reprise du dialogue avec Assad.

Le Premier ministre français Manuel Valls lors de son allocution hier au Parlement. Philippe Wojazer/Reuters

Le groupe jihadiste État islamique (EI) progresse de manière « très importante » en Syrie et mène une offensive contre Marea, tenue par l'Armée syrienne libre (ASL) au nord d'Alep, a déclaré hier le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. S'exprimant lors d'un débat au Parlement sur l'engagement militaire de la France en Syrie, M. Le Drian a expliqué « les raisons » du « changement d'appréciation » de Paris, qui a décidé la semaine dernière de mener des vols de reconnaissance en vue de frappes contre les jihadistes de l'EI. Jusqu'alors, les frappes et les vols français étaient strictement limités au territoire irakien. « Sur la petite ville de Marea (à une vingtaine de kilomètres au nord d'Alep), il y a une offensive extrêmement forte qui, si elle l'emportait, réduirait à néant ce que l'on appelle encore l'Armée syrienne libre ou ce qu'il en reste », a souligné le ministre français. La « volonté affichée » de Daech (acronyme arabe de l'EI) de « rompre l'axe Damas-Homs », ville située à 100 km au nord de la capitale syrienne, « mettrait en difficulté très forte le Liban », si elle aboutissait, a également relevé M. Le Drian.

Deuxième justification au changement de stratégie de la France, déjà avancée par le président François Hollande : des « menaces à la sécurité nationale (...), conçues depuis la Syrie ». Enfin, le fait que des frappes contre Daech en Syrie ne permettront pas « de renforcer par ailleurs (le président syrien) Bachar el-Assad », a estimé le ministre de la Défense. Le renforcement de la présence militaire russe en Syrie et l'annonce par Moscou de manœuvres navales au large du Liban cette semaine constituent « un ensemble préoccupant », a ajouté M. Le Drian, qui a souligné qu'« il est à souhaiter que l'implication de la Russie dans la sécurisation du littoral syrien n'aboutisse pas à ruiner les conditions d'un accord pour une transition politique ».


(Lire aussi : Poutine : Si la Russie ne soutenait pas la Syrie, le flot de réfugiés serait encore plus important)



Cette dernière question divise en France où des voix s'élèvent pour une révision de la stratégie française à l'égard du président Assad. Le Premier ministre français Manuel Valls a exclu hier au Parlement toute discussion avec le président syrien. « Aucun compromis, aucun arrangement n'est possible », a-t-il martelé. « En Syrie, nous ne ferons rien qui puisse consolider le régime, l'urgence est au contraire d'aller vers un accord qui tourne définitivement la page Bachar el-Assad, il est une grande part du problème, il ne peut en aucun cas être une solution », a-t-il insisté. « Toute intervention terrestre, c'est-à-dire toute intervention au sol de notre part ou occidentale, serait inconséquente et irréaliste », a en outre déclaré le Premier ministre. « Mais si une coalition de pays de la région se formait pour aller libérer la Syrie de la tyrannie de Daech (acronyme arabe de l'EI), alors ces pays auraient le soutien de la France », a poursuivi le chef du gouvernement socialiste. Après se l'être interdit pendant un an par crainte que cela ne profite au président syrien, Paris vient d'opérer un revirement en décidant de mener des opérations aériennes de renseignement devant à terme conduire à des frappes contre l'EI. Le renseignement aérien durera encore « plusieurs semaines », a dit Manuel Valls, en promettant que d'éventuels raids ne profiteraient pas à Damas.

 

Dialogue avec Assad
Une partie de la formation Les Républicains de l'ex-président Nicolas Sarkozy prône au contraire une reprise du dialogue avec Bachar el-Assad, perçu comme un moindre mal par rapport à l'EI. Pour l'ex-Premier ministre François Fillon (droite, opposition), la meilleure option, pour l'heure, est, « avec la Russie et l'Iran, de faire une opération massive pour éliminer l'État islamique ». « Une opération massive qui nécessite de laisser de côté, pour le moment, la question de l'avenir du régime syrien ». « Il faut aider le régime de Bachar el-Assad qui, avec tous les défauts qui sont les siens, est sur le point de tomber », a-t-il même avancé.

 

(Lire aussi : Fillon : "L'heure est venue de revoir notre stratégie" en Syrie)


« Il est non seulement possible, mais indispensable, de conserver une ligne claire à l'encontre d'Assad pour mieux lutter contre Daech », estime Jean-Pierre Filiu, auteur de Les Arabes, leur destin et le nôtre (éditions La Découverte), pour qui le président syrien « est la source première à la fois de l'expansion jihadiste et de la crise des réfugiés ». L'accroissement de l'engagement militaire de la Russie et de l'Iran en Syrie prouve que les deux soutiens inconditionnels du régime Assad « s'inquiètent très sérieusement de voir le territoire de leur allié se réduire en peau de chagrin », note-t-il.

Pour les autorités françaises, l'équation est délicate. Elles se targuent de défendre les intérêts des pays arabes sunnites (Arabie saoudite notamment) qui veulent comme elles l'éviction de Bachar el-Assad, et elles réclament dans le même temps que Moscou et Téhéran, redevenu un partenaire acceptable depuis la signature de l'accord sur le nucléaire, soient associés à une sortie de conflit. Interrogé sur cette contradiction, le ministère français des Affaires étrangères s'est borné à répondre que la France invitait « les Russes et les Iraniens à jouer un rôle constructif en incitant le régime à s'engager dans une transition crédible », alors que Manuel Valls annonçait que le président iranien Hassan Rohani a répondu favorablement à la proposition française de venir en France et sera « en novembre à Paris ».

 

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Le groupe jihadiste État islamique (EI) progresse de manière « très importante » en Syrie et mène une offensive contre Marea, tenue par l'Armée syrienne libre (ASL) au nord d'Alep, a déclaré hier le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. S'exprimant lors d'un débat au Parlement sur l'engagement militaire de la France en Syrie, M. Le Drian a expliqué « les raisons »...
commentaires (4)

AU LIBAN... IL NE RESTE QU'UNE SOLUTION ! UNE RÉUNION AU SOMMET ET UNE VRAIE ENTENTE ENTRE LE FUTUR ET LE HEZBOLLAH... AVEC LES SUIVISTES CHRÉTIENS À LA TRAÎNE... GARE, LA DONNE A CHANGÉ TERRIBLEMENT... L'ARMÉE NATIONALE SECONDÉE DU HEZBOLLAH ( ET JE LE CRIE AUJOURD'HUI FORT... LA DONNE L'IMPOSANT )... DANS UN TEL CAS... SERAIENT LES GARANTS OU DU MOINS LES COMBATTANTS POUR PROTÉGER LE PAYS ! IL EST INUTILE DE PARLER DES FAUTES DES UNS ET DES AUTRES... LA DONNE ÉTANT CE QU'ELLE EST ! PAIX ET ENTENTE ET TOUS ENSEMBLE POUR SAUVER LE PAYS... AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD... QUE DIEU SAUVE LE LIBAN !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 31, le 16 septembre 2015

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Commentaires (4)

  • AU LIBAN... IL NE RESTE QU'UNE SOLUTION ! UNE RÉUNION AU SOMMET ET UNE VRAIE ENTENTE ENTRE LE FUTUR ET LE HEZBOLLAH... AVEC LES SUIVISTES CHRÉTIENS À LA TRAÎNE... GARE, LA DONNE A CHANGÉ TERRIBLEMENT... L'ARMÉE NATIONALE SECONDÉE DU HEZBOLLAH ( ET JE LE CRIE AUJOURD'HUI FORT... LA DONNE L'IMPOSANT )... DANS UN TEL CAS... SERAIENT LES GARANTS OU DU MOINS LES COMBATTANTS POUR PROTÉGER LE PAYS ! IL EST INUTILE DE PARLER DES FAUTES DES UNS ET DES AUTRES... LA DONNE ÉTANT CE QU'ELLE EST ! PAIX ET ENTENTE ET TOUS ENSEMBLE POUR SAUVER LE PAYS... AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD... QUE DIEU SAUVE LE LIBAN !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 31, le 16 septembre 2015

  • "La volonté affichée de Daech de rompre l'axe Damas- Homs mettrait en difficulté très forte le Liban, si elle aboutissait, a également relevé M. Le Drian." ! En clair, si cela se produisait, le combat de ce héZébbb actuellement limité au Qalamoûûûn et à Zabadââânî sera transposé sur le sol libanais(h) sis Brîtééél et Ëérssééél : Yâ Per(s)cés (h)Amers !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 24, le 16 septembre 2015

  • C'est typiquement de l'intox ,juste pour donner éventuellement, un contenu au voyage de Normal 1er en fin de mois, s'il ne vient tant mieux pour nous ...! ,nous éviterons de subir le verbiage socialiste d'un amateur...

    M.V.

    07 h 25, le 16 septembre 2015

  • "Formation d'une coalition des pays de la région pour libérer la Syrie de la tyrannie de Daech" et qui serait appuyée par la France et d'autres pays occidentaux ?! C'est la première nécessité. Mais c'est un rêve. Ou plutôt un cauchemar avec un sunnisme et un chiisme fanatiques et délirants, respectivement de l'Arabie saoudite wahhabite et de l'Iran des mollahs khomeinistes. Les voilà préférer mener une guerre sectaire mortelle dans toute la région et en particulier au Yémen ! Aucun espoir de ce point de vue avec des mentalités tellement rétrogrades et arriérées.

    Halim Abou Chacra

    04 h 56, le 16 septembre 2015

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