L'ancien Premier ministre français François Fillon presse le président François Hollande de "bombarder les centres névralgiques de Daech" en Syrie. Photo d'archives/AFP
L'ancien Premier ministre français, François Fillon, partisan avec d'autres responsables de la droite de frappes aériennes contre le groupe État islamique (EI), presse le président François Hollande de "bombarder les centres névralgiques de Daech" (acronyme arabe de l'EI) et de faire cause commune avec la Russie et l'Iran pour une solution diplomatique.
"L'heure est venue de revoir notre stratégie" militaire et diplomatique en Syrie, estime-t-il dans une lettre ouverte au Premier ministre Manuel Valls, à la veille d'un débat au Parlement sur l'engagement militaire français en Syrie. L'ancien Premier ministre appelle à "bombarder les centres névralgiques de Daech" et parle "d'évoquer des actions au sol avec les Etats de la région. (...) C'est à eux qu'il revient en premier lieu d'éradiquer le mal qui ronge la région".
Dans cette lettre diffusée sur son blog, le candidat à la primaire de 2016 dénonce les revirements et les "demi-mesures" du président français. "Le président Hollande est en retard par rapport à l'Histoire. En temps de guerre, le temps perdu est une faute grave", souligne le député de Paris (Les Républicains). "N'est-ce pas à un débat surréaliste que la représentation nationale est aujourd'hui conviée? L'ennemi se tient droit face à nous, il nous a déjà frappés, il nous annonce encore des coups. Et que faisons-nous? Nous débattons de +vols de reconnaissance+", regrette le député. "Il faut agir. C'est-à-dire bombarder les centres névralgiques de Daech, son état-major, ses moyens militaires, ses infrastructures", préconise M. Fillon.
(Pour mémoire : Une menace terroriste "sans précédent" plane sur la France)
François Hollande a annoncé le 7 septembre des vols de reconnaissance en prévision d'éventuelles frappes contre l'EI et jugé "inconséquent et irréaliste d'envoyer des troupes au sol", ce que certains à droite, comme Bruno Le Maire, réclament. "A l'évidence, l'action engagée par la France et ses alliés n'a pas changé la donne. Il est temps de sortir du déni des réalités", estime François Fillon. "Maintenant, Daech est aux portes de Damas. Ne sous-estimons pas les risques d'une chute de la capitale syrienne", prévient-il, évoquant "un embrasement de toute la région".
L'ancien Premier ministre demande au chef de l’État de "sortir de la diplomatie virtuelle". Il incite à renouer le dialogue notamment avec la Russie, "que la France a stupidement méprisé ces dernières années", et l'Iran, dans un exercice diplomatique où "la France semble hors-jeu". "L'heure est venue de revoir notre stratégie", résume-t-il. "Le 'tout sauf Bachar' ne suffit pas à faire une ligne diplomatique. En multipliant les préalables quant au départ d'Assad, on en a fait un point de blocage interdisant, avec nos partenaires, toute discussion sérieuse sur la transition politique", juge François Fillon.
Une session extraordinaire du Parlement s'ouvre mardi à l'Assemblée nationale par un débat, sans vote, "sur l'engagement des forces aériennes pour des vols de reconnaissance au-dessus du territoire syrien".
Lire aussi
En cas de raid aérien en Syrie, la France invoquera la légitime défense
"L'heure est venue de revoir notre...
"Le 'tout sauf Bachar' ne suffit pas à faire une ligne diplomatique." ! Tout comme les saletés de Vichystes quand ils disaient que le (tout sauf Hitler) ne suffit pas à faire une ligne collaborationniste ! Äâââl "gaulliste", äâââl !
14 h 37, le 15 septembre 2015