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Liban - Crise des déchets

Le Akkar refuse de céder : Non au développement en contrepartie des ordures

Cent millions de dollars ont été alloués par le gouvernement au développement du Akkar. Deux cents autres millions de dollars déjà alloués ont été débloqués pour son infrastructure routière et ses égouts. Les députés du caza persistent et signent : « Le développement est un droit et n'est pas négociable. »

Le Akkar acceptera-t-il de recevoir provisoirement les ordures de Beyrouth et du Mont-Liban, à l'heure où une aide de 100 millions de dollars vient d'être allouée par le gouvernement au caza des plus défavorisés du pays ?
Rien n'est moins sûr, vu les réactions en chaîne des élus qui multiplient refus et déclarations. Vu aussi l'émergence d'une campagne baptisée « Tamartouna bifadlikoum » (Vous nous avez ensevelis par vos largesses), mise en place par le regroupement des municipalités de la vallée du Akkar. Une campagne qui refuse le principe du troc consistant à jeter les déchets du Liban au Akkar et à assurer en contrepartie le développement de la région.

« La transaction ordures en contrepartie du développement du Akkar est formellement refusée », martèle le député Hady Hobeiche, contacté par L'Orient-Le Jour. « Il est de toute façon hors de question que le Akkar accueille les déchets du pays, sans son accord préalable, et dans l'état actuel des choses », affirme-t-il. « C'est pourquoi je vois que cette proposition ne sera pas adoptée ». Le député du Futur tient à préciser que les autorités n'ont même pas évoqué la question avec les députés du caza. « Il en a été question il y a 4 mois, et puis plus rien », souligne-t-il. Comme la majorité des élus de sa région, M. Hobeiche considère que le Akkar n'a jamais été considéré par les autorités comme une terre libanaise. « Lorsque le gouvernement a distribué 500 millions de dollars aux régions, notre région n'en a reçu que 7 millions, alors qu'elle en avait réclamé 80 », déplore-t-il. « Mais aujourd'hui, le gouvernement a alloué au Akkar 100 millions de dollars pour des projets de développement, sans compter que nous avons finalement réussi à débloquer les 200 millions de dollars qui nous avaient déjà été alloués, destinés aux réseaux d'égouts (56 millions) et à la construction d'une autoroute (150 millions) ». « Cette aide au développement nous est due et n'est pas négociable. Elle est indépendante du dossier des ordures », lance-t-il, promettant qu'on « n'achètera pas le Akkar pour lui donner accès au développement ». Et de conclure que la région ne peut être la solution pour tout le pays, « elle fait juste partie d'une solution qui englobe toutes les régions ». Quant à la possibilité que les ordures deviennent un jour source de développement pour le Akkar, « c'est une autre paire de manches, note-t-il. Il faudra à ce moment en discuter à tête reposée et réussir à convaincre les députés du bien-fondé de la question. Car nous sommes certes d'accord de la nécessité d'aider Beyrouth et le Mont-Liban, mais le Akkar reste notre priorité ».


(Lire aussi : Après l'annulation, des solutions d'urgence dans le flou)


C'est dans ce sens qu'abonde le communiqué publié par la Ligue des députés du Akkar, qui regroupe les députés Mouïn Merhebi, Khaled Zahraman, Riad Rahal, Khodr Habib, Nidal Tohmé et Hady Hobeiche. S'exprimant individuellement, des députés envisagent toutefois quelques pistes de réflexion. Comme le député Riad Rahal qui reconnaît que le Akkar n'a que des dépotoirs et aucune décharge digne de ce nom. « Si nous devons accepter de contribuer à la résolution du problème et recevoir les déchets de certaines régions, nous devons au préalable aménager une décharge qui respecte les normes sanitaires et ériger une usine de traitement des ordures du même standing que celle de Saïda, a-t-il dit. De plus, l'entreprise qui y déversera les déchets devra les trier au préalable. » Même constat du député Khaled Zahraman qui assure que le Akkar est prêt à contribuer à trouver une solution à la crise des déchets « en contrepartie d'une décharge sanitaire ».
De son côté, le président de la municipalité de Mchehha, Zakaria Zohbi, a invité les autorités à répartir les déchets de la capitale et des deux banlieues sur l'ensemble des mohafazats. On tourne en rond...

 

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Le Akkar acceptera-t-il de recevoir provisoirement les ordures de Beyrouth et du Mont-Liban, à l'heure où une aide de 100 millions de dollars vient d'être allouée par le gouvernement au caza des plus défavorisés du pays ?Rien n'est moins sûr, vu les réactions en chaîne des élus qui multiplient refus et déclarations. Vu aussi l'émergence d'une campagne baptisée « Tamartouna...
commentaires (2)

"ON TOURNE EN ROND" et pendant ce temps, on cite dans les médias européens : "Beyrouth ensevelie sous ses déchets" et autres titres et images de notre capitale croulant sous les montagnes d'ordures... Car ce sont bien nos ordures puantes qui continuent de s'accumuler partout !Déchets est un mot bien trop élégant pour désigner ce que l'on aperçoit dans nos rues, et partout ailleurs !!! Merci, Messieurs les IRRESPONSABLES-INCAPABLES pour cette publicité magnifique pour notre Liban...pays à vocation touristique et...jadis...comparé à la Suisse du Moyen-Orient Irène Saïd

Irene Said

09 h 21, le 27 août 2015

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Commentaires (2)

  • "ON TOURNE EN ROND" et pendant ce temps, on cite dans les médias européens : "Beyrouth ensevelie sous ses déchets" et autres titres et images de notre capitale croulant sous les montagnes d'ordures... Car ce sont bien nos ordures puantes qui continuent de s'accumuler partout !Déchets est un mot bien trop élégant pour désigner ce que l'on aperçoit dans nos rues, et partout ailleurs !!! Merci, Messieurs les IRRESPONSABLES-INCAPABLES pour cette publicité magnifique pour notre Liban...pays à vocation touristique et...jadis...comparé à la Suisse du Moyen-Orient Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 21, le 27 août 2015

  • En effet, c'est révoltant...

    NAUFAL SORAYA

    06 h 58, le 27 août 2015

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