Une marche pacifique du collectif « Nous réclamons des comptes » traverse la capitale

Les Forces de sécurité intérieure ont réitéré hier leur respect du droit des citoyens à la liberté d'expression et à la manifestation pacifique. Ce communiqué des FSI intervient alors que des activistes d'une nouvelle campagne intitulée « Nous réclamons des comptes » ont organisé un sit-in devant la caserne Hélou où ils ont demandé la remise en liberté des manifestants arrêtés par les forces de l'ordre mardi soir, tout en assurant leur intention de poursuivre en justice tout agent responsable des agressions dont ont été victimes les participants au sit-in ce jour-là. « Nous tenons la justice pour responsable de l'arrestation des jeunes dont nous ne connaissons même pas le nombre exact, ni leur identité vu qu'ils n'ont pas pu contacter leurs parents et se trouvent toujours auprès des services de renseignements de l'armée », affirment les activistes qui promettent de multiplier les sit-in au cas où les détenus ne seraient pas relâchés tel que l'avait promis le procureur général, Dani Zeeni.
Ils ont par ailleurs entamé en début de soirée une marche partie de la place Riad el-Solh, au centre-ville de Beyrouth, vers l'AUB en passant par la rue Hamra en guise de solidarité avec le jeune Libanais Mohammad Kassir, blessé lors de la manifestation de samedi dernier.
Le jeune homme se trouvait dans un lieu relativement éloigné des affrontements qui avaient lieu ce soir-là, place Riad el-Solh, après que la manifestation organisée par le mouvement « Vous Puez ! » a dégénéré. Il est toujours hospitalisé à l'hôpital de l'Université américaine de Beyrouth où il a reçu une visite du ministre de la Santé, Waël Bou Faour.
Les activistes de la campagne portaient des tee-shirts blancs sur lesquels était écrit « discipline » et scandaient des slogans appelant le gouvernement à démissionner et à résoudre le dossier des déchets. Ils ont discuté avec les forces de l'ordre chargées de sécuriser leur marche et sont convenus que le mouvement doit être pacifique. Avant le début de la marche, un manifestant en colère a mis le feu devant les barbelés place Riad el-Solh et les organisateurs ont réussi à le calmer.
La famille de Mohammad Kassir a de son côté remercié les gens qui se solidarisent avec son fils, appelant les médias à ne relayer aucune déclaration qui n'est pas publiée en son nom.
Des activistes de la campagne « Vous puez ! » ont allumé hier en soirée des cierges à l'intention des blessés parmi les participants au sit-in devant les fils barbelés disposés à l'entrée du Sérail tandis que d'autres individus ont lancé des feux d'artifice en sa direction.