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Liban - La situation

Rifi à « L’OLJ » : Halte à la politique molle de conciliation avec Aoun

C'est avec un souci affiché de « ménager les demandes aounistes » que les différentes parties ont jusqu'à présent réagi à la décision des ministres du Courant patriotique libre (CPL) de ne débattre d'aucune clause à l'ordre du jour du Conseil des ministres, tant que la question des nominations sécuritaires n'est pas résolue. S'estimant « dupé » par le courant du Futur, pour ce qui est de son appui présumé à la nomination du général Chamel Roukoz à la tête de l'armée, et criant haut et fort son sentiment d'être constamment marginalisé – un sentiment accentué par la méthode avec laquelle le départ à la retraite du directeur des FSI, le général Ibrahim Basbous, a été repoussé (par une décision du ministre de l'Intérieur en marge du Conseil des ministres –, le bloc aouniste a réussi, dans un premier temps, à attirer l'attention de ses interlocuteurs. Soucieux de contourner le risque d'une démission des ministres aounistes, d'autant qu'ils bénéficient de la solidarité, confirmée plus tard, des ministres du Hezbollah, des Marada et du Tachnag, le Premier ministre a suspendu, depuis deux semaines, les réunions ministérielles. Il semble que cette suspension, habilement associée à une limite temporelle, ne soit qu'un leurre, qui camoufle un blocage effectif.

Ni les appels de Nabih Berry au dialogue, doublés d'une velléité joumblattiste de concilier la marche des institutions avec les doléances aounistes, ni l'abstention du Premier ministre à recourir à son droit de fixer seul l'ordre du jour des séances – qui lui permettrait pourtant de contourner la demande aouniste de limiter l'ordre du jour à la seule clause des nominations –, ni, enfin, la présomption, sans fondement pourtant, de considérer le gouvernement illégitime en cas de démission des ministres du 8 Mars... ne semblent conforter le camp aouniste. La politique d'arrondissement des angles n'aura fait que prolonger la suspension des réunions ministérielles, qui pourrait fort bien perdurer jusqu'à la date du départ à la retraite, en septembre, du commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, ainsi que du directeur des services de renseignements de l'armée, Edmond Fadel. C'est d'ailleurs cette date butoir qui constituerait le délai fixé par le tandem Berry-Joumblatt pour l'aboutissement de leur initiative, croit-on savoir.


(Lire aussi : La présidentielle au cœur de la visite de Salam au Caire)


Il est néanmoins des voix dissidentes, parmi les indépendants et dans les rangs du 14 Mars, qui mettent en garde contre l'attente patiente et tolérante, face à la déliquescence. À l'instar du ministre des Télécoms, Boutros Harb, qui a souligné hier sa position à ce sujet devant une délégation du bloc du Futur, le ministre de la Justice, Achraf Rifi, s'oppose, de manière ferme, à la passivité vis-à-vis des demandes du CPL, par crainte d'un blocage généralisé.
Dans un entretien téléphonique à L'Orient-Le Jour, le général Rifi souligne que « le gouvernement demeurera en mesure de remplir ses fonctions, même si les ministres du CPL et du Hezbollah viennent à s'en retirer ». Il précise que « cette affirmation trouve son fondement aussi bien dans la Constitution que dans le pacte national ». « Revenons à la Constitution et cessons la politique de conciliation molle, au prix de la patrie », a-t-il déclaré.

Il a appelé surtout le 14 Mars et les centristes à arrêter de donner du répondant au CPL. Cet appel se veut réaliste puisque « non seulement la logique qui prévaut n'aide pas à résoudre la crise, mais elle risque de conduire à un écrasement total d'un camp en faveur de l'autre ». « Nous tenons à rester tous ensemble dans l'exercice des responsabilités, mais dans les limites du respect des institutions et des intérêts de la patrie », a souligné le général Rifi.

 

(Lire aussi : Geagea : C'est le Hezbollah et non pas Aoun qui bloque la présidentielle)

 

Préconisant donc un retour au texte, il défend un mécanisme de décision selon lequel « les décisions sont prises par consensus, sinon par vote, à la majorité des deux tiers pour les questions fondamentales prévues par la Constitution, et la majorité absolue pour le reste ». Il critique ainsi l'approbation du mécanisme de prise de décision à l'unanimité, « qui est anticonstitutionnel ». La décision de ne pas avoir recours aux textes, y compris par le Premier ministre pour ce qui est de l'ordre du jour, vise à « gagner du temps » en vue d'une solution qui ne serait pas favorable aux parties indulgentes.

Le ministre de la Justice estime surtout qu'un « coup d'État militaire » n'est pas à craindre, même si certaines parties, notamment l'ancien président Michel Sleiman, sont d'un avis contraire.
« Il est erroné de penser que le Hezbollah tentera aujourd'hui, à l'heure du déclin des capacités iraniennes, de gagner ce qu'il n'avait pas réussi à gagner le 7 mai 2008 », déclare le général Rifi. Il qualifie ainsi de « fictions, tissées par une logique de services de renseignements relevant encore du passé, les soi-disant informations médiatiques sur des problèmes sécuritaires au nord ». Pour Achraf Rifi, « ces propos ne sont pas crédibles et visent seulement à effrayer les gens, à les plonger dans la confusion et à attribuer des rôles sécuritaires à des personnes qui cherchent une place au soleil ».

 

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commentaires (7)

et si le commandant en chef est reconduit pour un an comme ce fut le cas deja, que pourra faire alors M Aoun?quitter le ministere? et perdre tous l'argentet l autorite que cela lui rapporte d'y etre? Apres tout , tout le monde deputes inclus ont ete reconduit " illegalement " un de plus un de moins...........

LA VERITE

17 h 04, le 18 juin 2015

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • et si le commandant en chef est reconduit pour un an comme ce fut le cas deja, que pourra faire alors M Aoun?quitter le ministere? et perdre tous l'argentet l autorite que cela lui rapporte d'y etre? Apres tout , tout le monde deputes inclus ont ete reconduit " illegalement " un de plus un de moins...........

    LA VERITE

    17 h 04, le 18 juin 2015

  • LE HEZBOLLAH VEUT METTRE LA MAIN SUR L'ARMÉE COMPLÈTEMENT VIA LE GENDRE DE AOUN ROUKOZ. CE QUI DONNE : HEZBOLLAH + ARMÉE = HEZBOLLAH . CE QUI SIGNIFIE QUE LE PAYS ENTIER EST DEVENU UN PAYS TERRORISTE AUX YEUX DU MONDE ENTIER. ISRAEL AURA LES MAINS LIBRES POUR LE DÉTRUIRE COMPLÈTEMENT SOUS LES APPLAUDISSEMENT DE L'OCCIDENT.

    Gebran Eid

    13 h 01, le 18 juin 2015

  • Je l'ai déjà modestement dit plus d'une fois. Le chef du Futur Saad Hariri aurait dû, dès le début, dire franchement et énergiquement au général Aoun : mon général, par votre alliance avec le Hezbollah, que vous qualifiez vous-même d'indissoluble vous êtes porteur du projet de l'impérialisme iranien pour la région et le Liban. Ainsi, il nous est impossible d'accepter votre candidature à la présidence de la République. Si Hariri avait pris cette position ferme, il y aurait eu beaucoup de chance d'éviter pour le Liban et ses institutions tant de "niéniénié", de blocages et d'irresponsabilité.

    Halim Abou Chacra

    11 h 50, le 18 juin 2015

  • Un proverbe libanais : "Si vous honorez une personne respectable, vous vous l'appropriez, mais si vous honorez une personne arrogante, elle se rebelle."

    Un Libanais

    11 h 14, le 18 juin 2015

  • POUR LA CONCILIATION AVEC LE PARAVENTISSIME S'IL CHANGE DE BOUSSOLE ET DE VOCABULAIRE ! ET PARTANT SE MÉTAMORPHOSE... COMME UNE CHENILLE... EN PAPILLON CONSENSUEL POUR VOIR SON RÊVE DE LA CHAISE SE MATÉRIALISER... PEUT-ÊTRE !!!

    ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

    08 h 50, le 18 juin 2015

  • En prenant parti , le ministre de la justice perd de sa crédibilité ...pourquoi... soutient 'il l'auto-prorogation du mandat , de certains hauts fonctionnaires..? au détriment du respect de l'application de la loi...? je ne peux pas imaginer ... que cela puisse se produire ailleurs que dans une république bananière...!

    M.V.

    07 h 19, le 18 juin 2015

  • Jusqu'a quand ce pays va-t-il continuer a etre l'otage des appetits des chefs et de leur soif de pouvoir? Jusqu'a quand le seul souci de nos politiciens sera de se partager le gateau? Quand surgira de la foule anonyme un homme qui aura a coeur uniquement l'interet de la nation et qui sifflera la fin de la recreation?

    Georges Airut

    03 h 04, le 18 juin 2015

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