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Monde - CONTESTATION

Près de 200 arrestations sur les campus américains durant le week-end

Tandis que les administrations universitaires peinent à gérer les manifestations estudiantines propalestiniennes, ces dernières ne faiblissent pas.

Près de 200 arrestations sur les campus américains durant le week-end

Un message écrit au sol appelle à « libérer la Palestine » lors d’une manifestation en soutien aux Palestiniens de Gaza à l’université de Caroline du Sud (USC), le 27 avril 2024. David Swanson/Reuters

Près de 200 manifestants propalestiniens ont été interpellés samedi sur trois campus américains lors de l’évacuation par la police de leurs campements, dernier épisode d’un mouvement étudiant qui s’élargit aux États-Unis. Partie il y a dix jours de l’université Columbia à New York, cette nouvelle vague de soutien aux Palestiniens et contre la guerre que conduit Israël dans la bande de Gaza a gagné nombre d’établissements, de la Californie au nord-ouest des États-Unis, en passant par le centre et le Sud, et même l’étranger jusqu’à Sciences Po Paris.

Une centaine de manifestants propalestiniens ont été brièvement interpellés par des policiers antiémeute dans une université de Boston. L’établissement, la Northeastern University, a annoncé sur le réseau X « l’interpellation d’environ 100 individus par la police », en précisant que « les étudiants qui ont présenté leurs cartes de Northeastern University ont été libérés (...) Ceux qui ont refusé ont été arrêtés ». Des « insultes antisémites violentes » comme « Tuez les juifs » avaient été proférées sur le campus selon l’université, qui a annoncé un « retour à la normale » à la mi-journée. Un campement « illégal » de quelques tentes y a été démantelé par des policiers de l’université et des forces de l’ordre locales en tenue antiémeute, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

À l’autre bout du pays, les forces de l’ordre de l’université d’État d’Arizona (ASU) ont « arrêté 69 personnes samedi après l’installation d’un campement non autorisé », a indiqué l’établissement, en accusant la « plupart de ne pas être étudiants ou membres du personnel de l’ASU ». Ces personnes seront « poursuivies pour intrusion illégale ». Et dans le centre des États-Unis, 23 personnes ont été interpellées lorsque la police, munie d’équipements antiémeute, a évacué un campement installé à l’université de l’Indiana, a rapporté le journal Indiana Daily Student.

Village de tentes

La présidence de Columbia, épicentre new-yorkais de la mobilisation estudiantine, a de son côté renoncé à faire évacuer par la police un « village » de tentes de 200 personnes sur une pelouse de son campus. Un dirigeant du mouvement y est toutefois interdit d’accès après avoir proféré des menaces antisionistes dans une vidéo datant de janvier. Le jeune homme a présenté par la suite ses « excuses », selon CNN, qui a décrit le campus comme « relativement calme » samedi.

La situation s’est en revanche tendue à l’université de Pennsylvanie (UPenn), dont la présidente avait démissionné cet hiver après des déclarations devant le Congrès à Washington jugées ambiguës sur la lutte contre l’antisémitisme. À la suite d’« informations crédibles de cas de harcèlement et d’intimidation », la présidence a ordonné le démantèlement immédiat d’un campement. En Californie, le campus de l’université polytechnique de Humboldt restera pour sa part « fermé » pour le reste du semestre, et les cours auront lieu à distance, en raison de « l’occupation » de deux bâtiments, selon un communiqué. Et au Canada voisin, un campement a été érigé pour la première fois à l’université McGill de Montréal, où l’établissement s’inquiète d’« un risque d’escalade et de confrontation ».

Policiers antiémeute

Les images de policiers antiémeute interpellant des étudiants, à l’appel de dirigeants d’universités, ont fait le tour du monde. Elles font écho au soulèvement de campus américains durant la guerre du Vietnam. Voire à un souvenir douloureux, celui de la garde nationale de l’Ohio ouvrant le feu en mai 1970 à l’université d’État de Kent, tuant quatre étudiants qui manifestaient de manière pacifique. Le mouvement de solidarité avec Gaza a pris une tournure politique à sept mois de l’élection présidentielle américaine, entre amalgame entre antisionisme et antisémitisme, et défense de la liberté d’expression, un droit constitutionnel aux États-Unis.

Le pays compte le plus grand nombre de juifs au monde derrière Israël (quelque six millions) et aussi des millions d’Américains arabo-musulmans. Toute la semaine à travers les États-Unis, étudiants et activistes propalestiniens ont été interpellés et le plus souvent relâchés sans poursuites en justice. Si de jeunes juifs américains expriment leur malaise et leur peur face à des slogans antisémites, à l’instar de Skyler Sieradzky, 21 ans, de l’université George Washington, qui a affirmé cette semaine s’être fait cracher dessus en arrivant avec un drapeau israélien, des étudiants juifs de gauche et antisionistes sont présents dans les mouvements. Ces derniers soutiennent la cause palestinienne keffieh sur les épaules, dénonçant même un « génocide » qui serait perpétré par Israël.

Source : AFP

Près de 200 manifestants propalestiniens ont été interpellés samedi sur trois campus américains lors de l’évacuation par la police de leurs campements, dernier épisode d’un mouvement étudiant qui s’élargit aux États-Unis. Partie il y a dix jours de l’université Columbia à New York, cette nouvelle vague de soutien aux Palestiniens et contre la guerre que conduit...

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