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À La Une - France

Charlie Hebdo : fin de traque sanglante, les frères jihadistes tués

L'auteur d'une prise d'otages meurtrière dans un supermarché juif à Paris également tué, des otages morts, plusieurs libérés.

les unités d'élite de la gendarmerie française ont abattu vendredi Saïd et Chérif Kouachi, les deux jihadistes accusés du massacre de Charlie Hebdo, qui sortaient, en leur tirant dessus, de l'imprimerie où ils s'étaient retranchés avec un otage. AFP PHOTO / DOMINIQUE FAGET

La traque des auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo s'est achevée dans le sang vendredi: les deux jihadistes, et un proche, qui terrorisaient la France ont été abattus par la police au cours d'une journée dramatique de prises d'otages, qui a coûté la vie à 4 personnes dans une épicerie casher de Paris.

Ce dénouement met fin à trois journées tragiques, les plus noires qu'ait connu l'Europe depuis les attentats de Londres en 2005, qui ont débuté avec l'attaque aux cris d'"Allah Akbar" contre le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo mercredi à Paris. Cet attentat, qui a fait 12 morts dont les principaux caricaturistes du journal, et 11 blessés, a provoqué une onde de choc dans le monde entier, faisant naître un slogan de solidarité: "Je suis Charlie".

(Lire aussi : "Le vrai musulman, c'est celui qui sous l'uniforme cherchait à protéger ses concitoyens")

Au total, depuis mercredi et outre les trois preneurs d'otages, 17 personnes ont perdu la vie et 20 ont été blessées. "La France, même si elle est consciente d'avoir fait face (...) n'en a pas terminé avec les menaces dont elle est la cible", a déclaré le président socialiste François Hollande. "Nous sommes un peuple libre qui ne cède à aucune pression, qui n'a pas peur", a-t-il ajouté, dénonçant "des fanatiques qui n'ont rien à voir avec la religion" et "un acte antisémite effroyable".

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a demandé à la France de "maintenir un niveau de sécurité élevé" autour des institutions juives, après ce drame.
"Je veux que les Français le sachent: les Etats-Unis sont à vos côtés aujourd'hui et seront à vos côtés demain", a pour sa part déclaré le président américain Barack Obama.


(Lire aussi : Suspects jihadistes en France : l'impossible surveillance universelle)

 

Chérif Kouachi, l'un des tueurs de Charlie Hebdo avec son frère Saïd Kouachi, deux français d'origine algérienne, a affirmé peu avant sa mort à la chaîne française BFM-TV avoir été missionné par el-Qaëda au Yémen. Le preneur d'otages de la supérette casher, Amedy Coulibaly, a assuré à la même chaîne avoir "synchronisé" son action avec lui. Il s'est réclamé de son côté de l'organisation Etat islamique.
Des sources policières avaient indiqué vendredi avant l'assaut que les trois hommes avaient des "connexions".

Le dénouement est survenu peu avant 16h00 GMT, au nord-est de Paris, quand les unités d'élite de la gendarmerie ont abattu les frères Saïd et Chérif Kouachi, 34 et 32 ans, qui s'étaient retranchés plus tôt dans une imprimerie avec un otage. Ils ont été tués en tentant de sortir du bâtiment, en tirant sur les forces de l'ordre pendant l'assaut. Un membre des forces de l'ordre a été blessé dans l'opération. L'otage de 26 ans a, lui, été libéré, sain et sauf.

 

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Quasi simultanément, l'assaut a été donné contre un supermarché casher dans l'est de Paris où Amedy Coulibaly, 32 ans, un délinquant multirécidiviste qui avait basculé dans l'islam radical en prison, avait pris plusieurs personnes en otages peu après 12h00 GMT. Cet homme est accusé d'avoir tué, la veille, une policière et blessé un employé municipal dans une fusillade à Montrouge, au sud de la capitale.
Après plusieurs détonations, des dizaines de policiers se sont précipités à l'intérieur de la supérette "Hyper Cacher". Une demi-douzaine d'otages ont pu sortir et ont été abrités par les policiers derrière un fourgon blindé. Un enfant, visiblement indemne, était aussi dans les bras d'un policier. Plusieurs ambulances ont ensuite quitté les lieux, sirènes hurlantes. Outre Coulibaly, les quatre morts sont des otages, dont au moins trois ont été tués lors d'une fusillade au début de la prise d'otages, selon des sources proches du dossier.
Les investigations se poursuivaient afin de déterminer si le preneur d'otages a agi seul. La police recherche encore sa compagne, dont le portrait a été diffusé en même temps que celui de Coulibaly.
Sept personnes, dont trois policiers, ont été blessés.

Après 53 heures d'horreur et d'angoisse, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a insisté sur les "conditions extrêmement difficiles" d'intervention des unités d'élite.

Situation sans précédent
Les autorités françaises ont été confrontées à une situation sans précédent dans l'histoire moderne du pays: deux prises d'otages à 50 km de distance perpétrées par des personnes lourdement armées et déterminées.
"Il y a une faille bien évidemment. Quand il y a 17 morts, c'est qu'il y a eu des failles", a reconnu le Premier ministre Manuel Valls.

La traque de Chérif et Saïd Kouachi était entrée vendredi matin dans sa phase finale après des recherches intenses dans le nord de la France depuis mercredi.

 

(Lire aussi : La France en guerre, mais contre qui/quoi ?)


Les deux frères se trouvaient depuis des années sur la liste noire américaine du terrorisme, et Saïd Kouachi s'était entraîné au maniement des armes au Yémen en 2011. Selon diverses sources locales, il avait aussi fréquenté une université fondamentaliste au Yémen avant de batailler contre des miliciens chiites dans ce pays. Les deux frères étaient sur la "No Fly List" qui interdit à ceux qui y figurent de prendre des vols au départ ou à destination des États-Unis. Selon un automobiliste dont ils avaient dérobé la voiture mercredi à Paris, ils ont revendiqué une affiliation à "el-Qaëda Yémen".

La tuerie dans les locaux Charlie Hebdo, régulièrement menacé depuis 2006 et la publication de caricatures de Mahomet, n'a pas été revendiquée. Mais ses auteurs, qui ont crié "Allah akbar" et "on a vengé le prophète", ont été salués comme des "héros" par le groupe jihadiste État islamique actif en Syrie et en Irak. Vendredi matin, les insurgés islamistes somaliens shebab ont eux aussi loué "deux héros". Les groupes jihadistes sont considérés comme une vraie menace par les autorités occidentales. "Un groupe de terroristes d'el-Qaëda en Syrie projette des attentats de grande ampleur contre l'Occident", a prévenu jeudi le chef du service de renseignement intérieur britannique (MI5), Andrew Parker. Une conférence internationale sur le terrorisme a été convoquée dimanche à Paris.

 

(Lire aussi : Comment l'attentat contre Charlie Hebdo risque de profiter à l'EI...)



Manifestation monstre
Dans une France bouleversée, une manifestation monstre se tiendra dimanche à 14h00 GMT en présence de François Hollande et de plusieurs dirigeants européens, parmi lesquels le Britannique David Cameron, l'Allemande Angela Merkel, l'Italien Matteo Renzi et l'Espagnol Mariano Rajoy.
Une conférence sur le terrorisme dimanche à Paris réunira par ailleurs douze ministres de l'Intérieur européens et américain.


Dans la matinée, François Hollande a appelé "tous les citoyens" à manifester dimanche et à refuser toute "surenchère" ou "stigmatisation". Cet appel n'a pas suffi à désamorcer la polémique sur l'éventuelle présence du Front national (extrême droite) à la manifestation. Reçue à l’Élysée comme d'autres dirigeants politiques, la présidente du FN Marine Le Pen a déploré ne pas avoir été invitée, y voyant une "interdiction" pour son mouvement ou ses représentants.

 

(Lire aussi : « L’attaque contre “Charlie Hebdo” provoque des ondes quasi sacrées »)



Vendredi, jour de prière pour les musulmans, un hommage spécifique a en outre été rendu aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo dans toutes les mosquées de France. Depuis mercredi, plusieurs actes criminels ont été signalés en France contre des sites musulmans.

Les survivants de la rédaction de "Charlie" ont décidé, eux, de sortir mercredi un "numéro de survivants" tiré à un million d'exemplaires, sur lequel ils ont commencé à travailler vendredi matin dans les locaux de Libération. "Ce n'est pas la connerie qui va gagner", a lancé l'urgentiste Patrick Pelloux, chroniqueur de l'hebdomadaire.

 

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commentaires (3)

La racaille ne vaut pas un pet de lapin. Fallait surtout pas les prendre vivants...

IMB a SPO

22 h 22, le 09 janvier 2015

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Commentaires (3)

  • La racaille ne vaut pas un pet de lapin. Fallait surtout pas les prendre vivants...

    IMB a SPO

    22 h 22, le 09 janvier 2015

  • Lorsque le President elu Bashar disait aux occicons vous allez provoquer une vague de terrorimes dans la region et chez vous en occicon , les pronostiqueurs foireux pensaient qu'il s'agissait d'une menace de la Syrie a l'occicon. Les voila face a la realite du soutien qu'ils accordaient a ces barbares salafowahabites binsaouds . D'autant plus que les occicons etaient dans l'impossibilite strategico militaire de bombarder Damas , capitale de la resistance contre cette alliance sionistowahabite .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 20, le 09 janvier 2015

  • Pour s'en sortir de ce bourbier, la France devrait, soit cesser de bombarder ces islamistes de Syrie afin de les laisser lui régler son compte à ce bääSSyrien aSSadique, soit bombarder alors aussi ce régime bääSSdiot sinon elle demeurera aux yeux du monde l'allié objectif de ce sale régime !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 50, le 09 janvier 2015

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