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Moyen Orient et Monde - Charlie Hebdo

L’union nationale avec ou sans le FN ?

Convier dimanche le parti présidé par Marine Le Pen, c'est prendre le risque de ne plus pouvoir l'écarter par la suite.

Le président français, François Hollande, serrant la main de l’ancien président, Nicolas Sarkozy. Thierry Chesnot/Getty Images/AFP

L'« union nationale » prônée par le président socialiste François Hollande après l'attentat contre Charlie Hebdo, qualifié de « 11-Septembre » français par la presse, était écornée hier par une polémique avec l'extrême droite qui a dénoncé son « exclusion » d'un grand rassemblement dimanche.
Le président français, dont la cote de popularité est très basse dans un contexte de crise économique et de chômage élevé, a multiplié hier les entretiens à l'Élysée avec les dirigeants politiques du pays, dont son prédécesseur de droite Nicolas Sarkozy (2007-2012), à la tête du parti UMP et qui se pose en rival de la gauche pour la présidentielle de 2017. « C'était mon devoir de répondre à cette invitation » pour « montrer le climat d'unité nationale face à l'attaque menée par des fanatiques déterminés contre la civilisation, la République et contre des idées qui nous sont chères », a déclaré M. Sarkozy à l'issue de la rencontre à l'Élysée, la première depuis la passation des pouvoirs en mai 2012. D'autres responsables de partis représentés au Parlement ont été reçus dans la journée. D'ailleurs, François Hollande a poursuivi ses consultations hier avec les principaux dirigeants des partis politiques ne disposant pas d'un groupe au Parlement : la présidente du parti d'extrême droite Front national, Marine Le Pen, le centriste François Bayrou et le président du parti de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.
Signe de l'onde de choc dans le pays après la pire attaque en France depuis des décennies, l'union nationale a aussi été prônée dans l'organisation d'une « marche républicaine » hier à Paris, à l'appel de partis de gauche. Conviée par le Premier ministre Manuel Valls, l'UMP a annoncé hier qu'elle y participerait. Mais le Front national, qui accuse à la fois MM. Hollande et Sarkozy de laxisme sur l'immigration, n'avait pour l'heure pas été convié, provoquant l'ire de Marine Le Pen qui a dénoncé une « union nationale de façade ».

 

(Interview : « L'attaque contre "Charlie Hebdo" provoque des ondes quasi sacrées »)

 

Une « escroquerie »
« L'idée lancée par le président de la République d'une union nationale dont serait exclu un parti qui représente 25 % des Français transforme cette union nationale en une vaste escroquerie politicienne », a jugé Marine Le Pen, à l'issue d'une réunion où ont été invités l'ensemble des partis politiques sauf le FN. Alors qu'on lui suggérait que les organisateurs pourraient inviter tous les Français à participer sans distinction partisane, elle a répondu : « C'est ce qu'ils font dans les élections. On exclut le FN, mais on appelle les électeurs du FN à venir. En quoi c'est l'union ça ? »
Pour sa part, Manuel Valls a botté en touche hier, laissant entendre toutefois que le FN ne partageait pas les valeurs républicaines : « Ce qui m'importe, c'est que nous appréhendions ces individus et c'est l'unité nationale, parce que c'est la seule réponse possible. Mais l'unité nationale, c'est aussi autour des valeurs. Des valeurs profondément républicaines, de tolérance, de refus d'amalgames », a-t-il déclaré sur la radio RTL. Un porte-parole du Parti socialiste, Olivier Faure, a néanmoins préconisé hier de n'« exclure personne » dimanche et le secrétaire général de l'UMP, Laurent Wauquiez, a affirmé que sa formation était « unanime » pour s'opposer à l'exclusion du FN de la marche de dimanche.
Selon le politologue Jérôme Sainte-Marie, si inviter le FN à l'Élysée n'est pas nouveau, le convier à un rassemblement « changerait tout : s'ils sont intégrés à l'arc républicain dans une période d'émotion nationale, de quel droit les rejeter ensuite ? », s'est-il demandé.
Réponse dans les 24 heures à venir...

L'« union nationale » prônée par le président socialiste François Hollande après l'attentat contre Charlie Hebdo, qualifié de « 11-Septembre » français par la presse, était écornée hier par une polémique avec l'extrême droite qui a dénoncé son « exclusion » d'un grand rassemblement dimanche.Le président français, dont la cote de popularité est très basse...

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