Rechercher
Rechercher

Le Liban en 2014

De bouffe en baffes

Les années s'enfilent, les tuiles viennent en escadrilles, mais la vie reste belle à Beyrouth, où le jeu de dés suit son cours mollasson : sur trois présidents, il n'en reste plus que deux, dont l'un a subi un étirement de si longue durée que du haut de son perchoir au Parlement, un quart de siècle le contemple... Quant à celui qui est censé être le premier des trois, ce n'est pas demain l'avant-veille qu'il va éclore, au vu des démangeaisons de pouvoir et des appétits maronites gloutons qui sourdent et s'entrechoquent.
Le populo, lui, joue à saute-mouton par-dessus les castagnes. On aura tout vu, tout connu, ces douze derniers mois : l'avalanche de réfugiés syriens qui finiront par phagocyter cette entité bananière dont il ne restera plus bientôt que les épluchures ; l'apparition d'une nouvelle mode vestimentaire aux confins de la Békaa, basée pour l'essentiel sur la chemise de nuit, les babouches, la barbe frisottée et le couteau de cuisine ; l'opérette milicienne saisonnière du Hezbollah autour des hameaux de Chebaa, ces trois fermes et quatre buissons dont il est le seul à croire à la récupération ; les ordures alimentaires dont les remugles de la fermentation le disputent à la date de péremption et gagnent... Sans oublier ce pétrole virtuel autour duquel les querelles débiles ne seront apaisées que lorsque son cours atteindra des abysses insondables... avant d'être surclassé par le carburant de schiste !
Pour le reste, rien ne bouge : d'un côté, les manants aux poches vides, de l'autre, les margoulins à la panse rebondie. Les premiers se serrent la ceinture, les seconds n'arrivent pas à joindre les deux bouts de leur ceinture Hermès.
Mais la boucle est bouclée et l'année s'est terminée sur les rythmes d'une danse orientale en forme de balancier : un coup une petite lampée d'optimisme, un coup une brassée d'obscurantisme. Ne reste plus qu'à attendre les sorcières voyantes et autres marabouts marchands de visions astro-hallucinées pour prévoir les réjouissances qui vont s'abattre et nous abattre en 2015. Certes, la grande bouffe du réveillon était un moment divin. Mais la grande baffe du réveil, c'est pour l'année qui vient !

Les années s'enfilent, les tuiles viennent en escadrilles, mais la vie reste belle à Beyrouth, où le jeu de dés suit son cours mollasson : sur trois présidents, il n'en reste plus que deux, dont l'un a subi un étirement de si longue durée que du haut de son perchoir au Parlement, un quart de siècle le contemple... Quant à celui qui est censé être le premier des trois, ce n'est pas...

commentaires (1)

Les hameaux de Chébaa et le demi-Ghajr sont syriens, c'est à Bachar Assad de les libérer. C'est clair ! Il est temps que la rengaine du Hezbollah là-dessus cesse. Les Libanais souverainistes savent depuis longtemps que c'est une tromperie et un prétexte syriens pour envoyer des armes à une milice incontrôlée...

Un Libanais

20 h 50, le 15 avril 2015

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Les hameaux de Chébaa et le demi-Ghajr sont syriens, c'est à Bachar Assad de les libérer. C'est clair ! Il est temps que la rengaine du Hezbollah là-dessus cesse. Les Libanais souverainistes savent depuis longtemps que c'est une tromperie et un prétexte syriens pour envoyer des armes à une milice incontrôlée...

    Un Libanais

    20 h 50, le 15 avril 2015

Retour en haut