Sûreté alimentaire : Karamé prend la défense de Hallab et de ses knéfés au achta

L'ancien ministre Fayçal Karamé a publié mercredi une photo de lui sur sa page Facebook mordant dans une knéfé de la pâtisserie Abdel-Rahman Hallab en signe de protestation contre les accusations de violations des principes de sûreté alimentaire portées mardi soir par le ministre de la Santé Waël Bou Faour contre une série d'établissements libanais.

"Il serait sage et responsable que le ministère de la Santé revienne sur ses analyses et s'assure de toute information avant de la publier et de diffamer un des établissements les plus anciens du Liban, connu pour sa qualité", a écrit, en commentaire de la photo M. Karamé, originaire de Tripoli comme la pâtisserie Abdel-Rahman Hallab.

Mardi soir, M. Bou Faour a dévoilé les noms d'entreprises (supermarchés, restaurants...) enfreignant les règles de sûreté alimentaire, et précisé la nature des produits avariés qui y ont été décelés. La achta (crème de lait) de la pâtisserie Abdel-Rahman Hallab fait partie des produits incriminés.

"Aujourd'hui, j'ai mangé, au petit-déjeuner, une knéfé avec de la achta de chez Hallab afin de prouver que j'ai confiance" en cette pâtisserie, a également écrit M. Karamé estimant que l'enquête menée par le ministère de la Santé est "étrange et hâtive".

Plus tôt dans la journée, le président du syndicat des propriétaires de restaurants, Tony Ramy, a estimé que les accusations portées par le ministre relevaient de la "diffamation". "La santé des Libanais est la priorité du secteur, le syndicat refuse toute forme de diffamation avant que soient adressés des avertissements écrits et avant que soient publiées des décisions judiciaires condamnant des restaurants", a indiqué M. Ramy dans un communiqué. "Les normes de sûreté alimentaire diffèrent entre un ministère et un autre, entre une mentalité et une autre, et ce d'autant que la loi sur la sûreté alimentaire n'a pas encore vu le jour, a-t-il poursuivi. Il n'y a pas de loi précisant les normes imposées pour assurer la sûreté alimentaire", a-t-il martelé.

Sur les réseaux sociaux, les commentaires allaient bon train.

Certains dénonçant le non-respect des règles.

"Que sommes-nous censés manger, bon sang? Un sandwich à 5 000 livres libanaises chez Bedo, ou bien un sandwich à 15 000 livres libanaises chez Roadster? Salmonelle versus poulet pourri! Faites votre choix!"

D'autres mettant en doute les investigations lancées par les autorités.

"J'ai davantage confiance en Roadster qu'en le gouvernement libanais"

"Je suis désolé d'annoncer aux Libanais que leur nourriture est imprégnée de germes et de matières fécales", a déclaré le ministre Bou Faour lors d'une conférence de presse mardi soir au cours de laquelle il a présenté les premiers résultats d'une enquête sur la sûreté alimentaire au Liban. L'opération a englobé quelque 1 005 commerces répartis sur l'ensemble du territoire. Près de 3 600 échantillons alimentaires y ont été collectés et examinés dans les laboratoires du ministère de l'Agriculture.

"Les infractions sont énormes et scandaleuses", a affirmé M. Bou Faour. Le ministre a toutefois également reconnu que "le gouvernement est incapable de protéger la nourriture du citoyen. Nous espérons que la loi sur la sûreté alimentaire sera promulguée dans les plus brefs délais. Il faudrait également que les ministères concernés collaborent dans ce sens."

S'il a reconnu que des bactéries dangereuses ont été détectées, le ministre n'a pas annoncé de fermetures d'établissements, soulignant seulement que des mesures fermes seront prises à l'encontre des commerces incriminés, mais aussi à l'encontre de nombreux contrôleurs sanitaires et médecins du ministère de la Santé s'ils n'accomplissent pas leur mission selon les règles et continuent à "rédiger de faux rapports".

Les résultats des tests concernant les entreprises situées à Beyrouth devraient être prêts demain jeudi.

Voir ici la liste des établissements incriminées par le ministre Bou Faour

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