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Liban - Sûreté alimentaire

Nouveaux cas d’intoxication massive à Baalbeck : que peut faire le citoyen ?

Sur un lit d’hôpital... pour avoir mangé dans un restaurant. C’est du propre. C’est le cas de le dire. Photo Wissam Ismaïl

De nouveaux cas d'intoxication alimentaire ont été enregistrés hier : 40 personnes, dont plusieurs enfants, ont été hospitalisées dans la Békaa après un repas dans un restaurant de Baalbeck. Les autorités ont vite réagi. Le mohafez de la Békaa, Bachir Khodr, a présidé une réunion avec le président de la section santé du mohafazat, Mohammad Hajj Hassan, le président du conseil municipal de Baalbeck, Hamad Hassan, et le membre du comité de santé de la ville, Fadl Mortada. « La santé du citoyen n'est ni une blague ni un jeu », a affirmé le mohafez à l'issue de la réunion.

Le restaurant en question a été provisoirement fermé sur ordre du procureur général, en attendant les résultats de l'enquête qui doivent être annoncés aujourd'hui. Il s'agirait, selon les résultats préliminaires, d'une infection alimentaire provoquée par des bactéries du type salmonelles. Ces bactéries auraient été détectées dans les échantillons d'aliments prélevés au restaurant par l'expert médical judiciaire et envoyés aux laboratoires spécialisés. La fermeture du restaurant pourrait être définitive s'il s'avérait que l'intoxication est due à un grave manquement aux critères hygiéniques ou alimentaires, ce qui justifierait une sanction aussi sévère.

« Si l'enquête révèle un problème d'hygiène fondamental ou très dangereux, le restaurant sera définitivement fermé », a affirmé à L'Orient-Le Jour le directeur général du ministère de la Santé, Walid Ammar, qui précise que des mesures similaires avaient déjà été adoptées dans d'autres cas. Interrogé sur l'effet dissuasif ou préventif de cette mesure sur les autres établissements touristiques, il répond que « la publicité négative devrait suffire à elle seule pour faire comprendre aux restaurateurs la nécessité de veiller à la qualité de leurs aliments. Il y va d'abord de leur intérêt ».
Pour sa part, le ministre de l'Économie et du Commerce, Alain Hakim, a déclaré à L'Orient-Le Jour que c'est « la vigilance du consommateur qui doit d'abord le protéger, le service de protection du consommateur, relevant du ministère, n'ayant pas de prérogatives de prévention ».

Mais si l'on passe outre la bonne volonté du consommateur et la prudence du restaurateur, quelles mesures concrètes sont-elles susceptibles d'empêcher de nouveaux cas d'intoxication ?
Si les différents ministères et départements (ministères de la Santé, de l'Économie, de l'Agriculture et du Tourisme) impliqués dans le contrôle de la sûreté alimentaire affirment s'investir dans la prévention, même si celle-ci ne relève pas forcément de leurs prérogatives, leur coordination à ce niveau s'est concrétisée dans une mesure récente : tous les hôpitaux du pays ont été priés de notifier les autorités de chaque cas d'intoxication traité, afin d'y mener une enquête qui révélerait les failles dans le cheminement de l'aliment. Cette mesure a été officialisée par une circulaire émise hier par le ministre de la Santé, Waël Bou Faour.
Le cheminement des aliments, de la production jusqu'à la distribution, en passant par le transport, le stockage, la préservation et la préparation des matières, est livré à plusieurs facteurs, thermiques, hygiéniques et autres, désormais connus d'un public avisé.

« La chaîne alimentaire est sensible à plusieurs facteurs et l'enjeu est le respect des normes à chaque étape de cette chaîne », précise à L'OLJ Léna Dergham, directrice générale de Libnor, l'institution affiliée au ministère de l'Industrie, chargée d'élaborer les normes libanaises de contrôle douanier des marchandises.
Si Libnor « n'a pas la responsabilité de surveiller le marché », elle est obligée d'exercer ce contrôle lorsque le produit est certifié Libnor. Cette certification de qualité, à laquelle le producteur peut choisir de recourir contre paiement, est indiquée par le logo Libnor apposé sur le produit. « Le consommateur pourra alors être confiant de la bonne qualité du produit », explique Léna Dergham, revenant sur le bon sens du consommateur.

Il existe une autre initiative, prise par le ministère de l'Économie et du Commerce, dont pourrait profiter le consommateur : une application sur les smartphones par laquelle le citoyen peut notifier le service de protection du consommateur, dans le détail, des produits avariés qu'il aurait eu le malheur d'acheter. Néanmoins, déplore Alain Hakim, « nous n'avons enregistré que 3 900 téléchargements de cette application en deux mois ». Une campagne média avait pourtant accompagné le lancement de cette application, relève le ministre, qui en appelle une nouvelle fois « au bon sens des citoyens dans l'inspection des produits qu'ils achètent ou qu'on leur sert »...

S. N.

 

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De nouveaux cas d'intoxication alimentaire ont été enregistrés hier : 40 personnes, dont plusieurs enfants, ont été hospitalisées dans la Békaa après un repas dans un restaurant de Baalbeck. Les autorités ont vite réagi. Le mohafez de la Békaa, Bachir Khodr, a présidé une réunion avec le président de la section santé du mohafazat, Mohammad Hajj Hassan, le président du conseil...

commentaires (3)

SE DÉSINTOXIQUER ALIMENTAIREMENT... ET SURTOUT.... POLITIQUEMENT !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 30, le 23 septembre 2014

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Commentaires (3)

  • SE DÉSINTOXIQUER ALIMENTAIREMENT... ET SURTOUT.... POLITIQUEMENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 30, le 23 septembre 2014

  • Pourquoi le nom de ce restaurant qui, apparemment, n'a aucun scrupule à utiliser des produits avariés, est-il passé sous silence?

    NAUFAL SORAYA

    07 h 32, le 23 septembre 2014

  • Il n'y a pas de publicité négative puisque le nom du restaurant n'est pas mentionné, comme toujours et pour tout d'ailleurs

    RIGA Pavla

    07 h 32, le 23 septembre 2014

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