Lorsque Tripoli, capitale du Liban-Nord, fait la une des journaux, c'est plutôt pour de mauvaises nouvelles : islamistes en cavale, affrontements meurtriers, attentats... Ce mois-ci, Tripoli est à la une pour une belle et bonne nouvelle, grâce au jeune Mohammad el-Mir.
Ce jeune Libanais de presque 11 ans, qui vit et étudie à Tripoli, a été premier de sa catégorie au championnat du monde de calcul mental qui s'est tenu en Allemagne du 1er au 5 octobre.
« Tout a commencé il y a trois ans », raconte Mohammad à L'Orient-Le Jour. Un ami de son père lui parle de ACMAS (Abacus Center for Mental Arithmetic System), un programme créé pour aider les enfants à développer leurs capacités mentales dès leur plus jeune âge. Mohammad rejoint le programme « et les choses se passent plutôt bien, dit-il. En 2012 et 2013, j'ai remporté des compétitions locales, avant d'intégrer un camp d'entraînement au Japon ».
Lorsque Mohammad entend parler du championnat mondial de calcul mental pour juniors, il décide de s'inscrire après avoir obtenu l'accord de ses parents qui l'aident à s'entraîner intensivement durant trois mois. Si les médias libanais le décrivent comme étant un génie, c'est humblement qu'il affirme que « tout le monde peut participer au championnat avec un peu d'entraînement ».
Début octobre, avec son passeport canadien qui lui évite paperasse et demande de visa, Mohammad se rend avec son père à Bielefeld, en Allemagne. Le 3 octobre, une soixantaine de jeunes venus de plus de 40 pays sont prêts à s'affronter par catégories d'âge. Le championnat dure deux heures, Mohammad est en compétition contre une vingtaine de personnes. « J'ai senti la pression monter, confie-t-il. J'ai eu un peu peur mais au final, j'ai réussi à surmonter ça. »
Mohammad arrive à gérer son stress et traverse les 23 pages, portant chacune 20 questions. Au final, avec un total de 1 455 points, il décroche la médaille d'or, avec 334 points d'avance sur le deuxième du classement, un Indien. « C'était très beau de participer et de gagner », reconnaît simplement Mohammad.
De retour au Liban, il commence par longuement étreindre sa mère, avant de profiter de l'accueil chaleureux que lui ont réservé les membres de sa famille. Pour le jeune garçon, le soutien de ses parents a été essentiel. « Je veux particulièrement les remercier », dit-il. Quant aux enfants de Tripoli, il veut les encourager « à jouer autant que possible, mais aussi à laisser un peu de temps pour les études ».
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cette terre qu'est notre patrie, ne finira pas de produire des génis, je vous le promets.
02 h 20, le 14 octobre 2014