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Liban - Assemblée générale de l’Onu

Le Liban ne doit pas être la prochaine victime de « l’État islamique »...

Branle-bas à New York après la plainte de la Coalition nationale syrienne contre l'armée libanaise.

Le chef du gouvernement a eu un entretien vendredi avec le secrétaire d’État américain, John Kerry. Photo Dalati et Nohra

Alors que la délégation officielle libanaise conduite par le Premier ministre Tammam Salam, accompagné du ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, était plongée dans la préparation de la réunion du groupe international de soutien au Liban, vendredi dans l'après-midi, une nouvelle a plombé l'ambiance. La Coalition nationale syrienne avait déposé une plainte au Conseil de sécurité contre les prétendus « agissements de l'armée libanaise, aidée par les milices chiites contre les réfugiés syriens à Ersal ».

La Coalition n'étant pas un État, il fallait qu'un pays membre de l'Onu se charge de transmettre cette plainte aux membres du Conseil de sécurité. Sous le choc de cette nouvelle, la délégation libanaise a aussitôt multiplié les contacts pour en comprendre les dessous et, bien sûr, pour tenter d'en circonscrire les effets. Une discussion a eu lieu entre le Premier ministre, qui voulait demander à l'armée de « limiter les dégâts », et le ministre des AE qui estimait au contraire que l'armée se défend sur son territoire et nul n'a le droit de lui dénier ce droit.

(Lire aussi : Une lueur d'espoir à l'horizon pour les otages détenus par le Front al-Nosra)

Les autres parties consultées ont estimé que cette plainte est injuste, d'abord parce que c'est l'armée libanaise qui est agressée à Ersal et, de plus, parce que cette armée est connue pour avoir un comportement d'une grande moralité, refusant de se défendre, comme l'aurait fait toute autre armée officielle attaquée, pour ne pas faire de victimes civiles. Les services concernés au sein du Conseil de sécurité de l'Onu ont ensuite rassuré les membres de la délégation libanaise en affirmant que cette plainte n'aura pas de suite. En principe, dans un tel cas, une copie de la plainte doit être remise à chacun des pays membres du Conseil de sécurité qui décident ensuite d'une réunion pour l'examiner. Mais, dans ce cas précis, il n'était pas question de prendre la peine de l'étudier et le Liban devrait donc l'ignorer. Cette attitude internationale avait beau être rassurante, les Libanais n'en considéraient pas moins que même si la plainte n'est pas prise au sérieux, elle est la preuve de l'existence de mauvaises intentions contre le Liban, et surtout elle a créé un précédent contre l'armée libanaise qui restera dans les archives de l'Onu.

Entretien avec Kerry

Il a fallu attendre la réunion que la délégation libanaise a tenue avec le secrétaire d'État américain, John Kerry, vendredi à midi, pour obtenir des assurances plus claires. M. Kerry a en effet exprimé au Premier ministre et au ministre des AE l'appui de son pays à l'armée libanaise, ajoutant que l'aide des États-Unis à l'armée ne va pas s'arrêter, bien au contraire. Il a aussi critiqué devant ses interlocuteurs la Coalition nationale syrienne ainsi que l'opposition syrienne, en général, qui vit dans les hôtels et ne parvient pas à s'unifier autour d'un projet concret. Bien entendu, cela ne signifie pas que les États-Unis veulent désormais appuyer les forces du régime syrien, mais ils ne se font pas beaucoup d'illusions sur l'opposition syrienne, malgré la décision d'armer et de former un nouveau groupe de combattants en Arabie saoudite. D'autres diplomates rencontrés ont même laissé entendre que cette décision américaine a été prise pour pousser l'Arabie et les pays du Golfe à intégrer la coalition anti-EI, mais sans l'espoir de changer le rapport des forces sur le terrain en Syrie.

(Lire aussi : Machnouk propose de déplacer les camps de réfugiés de Ersal)

Tant dans les rencontres bilatérales que lors de la réunion du groupe international de soutien au Liban, la délégation libanaise a perçu un appui sincère et une compréhension réelle au sujet de la menace que représente désormais l'EI pour le pays du Cèdre. Il ne s'agit plus de scénarios fictifs et d'hypothèses, mais d'une réalité qu'il faut prendre au sérieux. D'où la volonté de la communauté internationale, via le groupe international de soutien, de renforcer le filet de sécurité qui a été instauré autour du Liban.

À quand la présidentielle ?

Le seul problème qui a joué en défaveur du Liban, pendant tous les entretiens bilatéraux et autres, c'est l'absence d'un président de la République. La plupart des responsables avec lesquels la délégation libanaise s'est entretenue ne comprenaient pas pourquoi les Libanais ne parvenaient pas à élire un président et comment ils pouvaient solliciter l'aide des étrangers sur ce plan. Pourtant, avec tous ses interlocuteurs, le Premier ministre a évoqué cette question. Même avec le président iranien Hassan Rohani, il a rappelé l'aide de l'Iran pour la formation du gouvernement, souhaitant pouvoir de nouveau bénéficier de cette aide pour l'élection d'un président. Mais, de l'avis de certains diplomates européens, cette attitude affaiblit la position du Liban et sa crédibilité devant la communauté internationale. C'est pourquoi d'ailleurs, la réunion du groupe international de soutien a suscité cette année moins d'enthousiasme que l'an dernier.

(Pour mémoire : Et si la coalition bombardait l'État islamique à l'intérieur du territoire libanais ?)


Le secrétaire d'État américain n'y a pas participé, par exemple, ainsi que le ministre russe des AE. Ils étaient tout de même représentés et leurs représentants ont prononcé des discours dans lesquels ils ont déclaré leur appui à l'armée libanaise dans sa lutte contre le terrorisme. De même, dans la plupart des discours prononcés, notamment celui du ministre français des AE Laurent Fabius (que le ministre Bassil doit d'ailleurs rencontrer de nouveau mardi à Paris), celui du ministre allemand des AE ou encore celui de la ministre italienne des AE, il y a désormais la conviction qu'il ne suffit plus d'aider les réfugiés syriens au Liban. Il faut aussi aider le Liban et son économie pour qu'il puisse continuer à supporter le fardeau de la présence massive de réfugiés. Le représentant britannique a même eu cette phrase-choc : « Le Liban ne doit pas être la prochaine victime de l'EI dans la région. »

Des propositions concrètes ont été ainsi faites pour la sécurisation des frontières et, selon les organisateurs, « un message fort d'appui au Liban » a été adressé et un hommage appuyé à la politique de distanciation et à la déclaration de Baabda a été formulé. Une réunion est d'ailleurs prévue en octobre en Allemagne pour le fonds créé en faveur du Liban.

(Reportage : Fuyant la guerre, des centaines de Syriens trouvent refuge en Amérique latine)


Mais la vraie question qui a hanté les coulisses des réunions en marge de l'Assemblée générale des Nations unies tourne essentiellement autour de la Syrie et des frappes lancées par la communauté internationale sur les positions de l'EI en territoire syrien. Le ministre syrien des AE Walid al-Moallem a répété à qui veut l'entendre que le régime syrien a été informé des frappes avant qu'elles se produisent par trois canaux différents, par le contact direct, par le biais des Irakiens et par le biais des Iraniens qui ont toutefois refusé de transmettre l'information. Malgré ces affirmations, la situation reste floue et complexe et il est difficile de prévoir les contours de la prochaine étape dans la région. Une petite question en apparence anodine a ainsi résonné dans certains couloirs de l'Onu qui demandait quelle serait la position du Liban si les forces du Hezbollah étaient frappées en Syrie ? Simple ballon d'essai ou projet réel, il est impossible de le dire pour l'instant.


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Alors que la délégation officielle libanaise conduite par le Premier ministre Tammam Salam, accompagné du ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, était plongée dans la préparation de la réunion du groupe international de soutien au Liban, vendredi dans l'après-midi, une nouvelle a plombé l'ambiance. La Coalition nationale syrienne avait déposé une plainte au Conseil de...

commentaires (6)

SURTOUT... ÉRADIQUER ET NON DÉLOGER ! CAR, SINON, NOUS RISQUONS DE LES VOIR À NOS FRONTIÈRES DU NORD...

JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

16 h 56, le 30 septembre 2014

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Commentaires (6)

  • SURTOUT... ÉRADIQUER ET NON DÉLOGER ! CAR, SINON, NOUS RISQUONS DE LES VOIR À NOS FRONTIÈRES DU NORD...

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    16 h 56, le 30 septembre 2014

  • NE VOUS REPOSEZ PAS ET DORMEZ SUR LES PROMESSES EN PAROLES ! "ETAT ISLAMIQUE"... DONC ?

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    11 h 45, le 30 septembre 2014

  • C'est un devoir d'être humain ke de recevoir et d'aider les réfugiées quand il y a eu la guerre de 2006 certain libanais sont partir se réfugier en Syrie non ? Kel type humain refuserais de donner son aide a son prochain .. Ou alors certain reprenne en cœur ce que leur chef dit si c'est cela alors votre existence ne rime a rien

    Bery tus

    20 h 51, le 29 septembre 2014

  • Nos politiciens multiplient les erreurs et n'ont aucun sens de la responsabilite. Fallait-il recevoir tous ces refugies syriens sur notre petit territoire? On a deja assez de problemes!

    Michele Aoun

    19 h 52, le 29 septembre 2014

  • L'ARMÉE LIBANAISE EST PRISE ENTRE DEUX MONSTRES : L'UN, À LA GUEULE QUI LUI LANCE DES FLAMMES MORTELLES... ET L'AUTRE, AUX GRIFFES QUI FONT SAIGNER SON CORPS !

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    11 h 12, le 29 septembre 2014

  • Les médias américano-sionistes ont boycotté les propos anti-israéliens de la présidente argentine. Selon le rapport de ce dimanche de l’agence de presse Mercopress, les médias liés à la Maison Blanche et au régime sioniste ont boycotté les propos de Christina Fernandez. Tout en annonçant, mercredi dernier, à la tribune des Nations Unies, son soutien à un Etat indépendant palestinien, la Présidente argentine, Christina Fernandez, a remis en question l’approche des pays, comme les Etats-Unis, pour soutenir le régime sioniste.«Le Hezbollah est un grand Parti et il est reconnu, au Liban», a-t-elle affirmé. Christina Fernandez a, également, reconnu Bachar al-Assad, en tant que Président, et son gouvernement, émanant de la volonté du peuple. "Daesh est soutenu par quelques pays bien connus, ainsi que les alliés de certaines grandes puissances, membres du Conseil de sécurité", a-t-elle précisé, avant de reconnaître que l’explosion de 1994 d’Amia n’avait rien à voir avec l’Iran et que les enquêtes du gouvernement argentin viennent à l’appui de cette affirmation. Avec un appui pareil , les yeux ne peuvent que s'ouvrir , en tout cas ceux des endormis .

    FRIK-A-FRAK

    09 h 56, le 29 septembre 2014

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