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À La Une - Liban

Salam : La bataille contre le terrorisme sera longue

Le gouvernement multiplie les promesses de libérer les militaires otages des jihadistes.

Le Premier ministre libanais Tammam Salam présidant la réunion de la cellule de crise chargée d'étudier le dossier des soldats enlevés par des jihadistes. Photo ANI

Au lendemain de la diffusion par l'Etat islamique (EI, ex-Daech) de photos montrant la décapitation présumée du soldat Abbas Medlej, le Premier ministre libanais Tammam Salam a appelé les Libanais à l'unité et à la solidarité pour faire face aux dangers du terrorisme.

Samedi, un sympathisant présumé de l'EI a posté sur Twitter une photo montrant un homme masqué et vêtu de noir, tenant la tête du jeune soldat au dessus d'un corps gisant dans une marre de sang. En arrière-plan, un homme arbore le drapeau de l'EI. Un porte-parole de l'EI aurait affirmé à l'agence d'information turque que son mouvement a exécuté le soldat libanais "parce qu'il avait tenté de fuir".

Une semaine plus tôt, l'EI avait diffusé une vidéo montrant la décapitation du sergent Ali Sayyed, dont les funérailles ont eu lieu mercredi dans son village natal de Fnaydek au Liban-nord.
Les deux soldats faisaient partie d'un groupe de militaires (soldats et membres des forces de sécurité intérieure) enlevés le 2 août à Ersal, dans la Békaa, lors de combats avec des jihadistes venus de Syrie. L'EI, le Front al-Nosra et un troisième groupe rebelle islamiste syrien lié à l'EI détiennent toujours une trentaine de policiers et de soldats libanais.

(Lire aussi : Ali Sayyed, un sergent affable, généreux et pacifique)


Il s'agit là du troisième Libanais exécuté par l'EI au cours des sept derniers jours. Vendredi soir, le corps d'un civil libanais qui avait été enlevé par les jihadistes fin août à Ersal a été remis à sa famille dans cette localité sunnite frontalière de la Syrie, ont indiqué des habitants et l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).


Un ennemi non traditionnel

"Malgré leurs divergences, les Libanais ont réussi à contenir les répercussions des actes terroristes et à éloigner la discorde, a affirmé M. Salam. Nous comprenons le sentiment de colère qui pèse sur le pays, mais nous devons savoir que les terroristes ne cherchent qu'à semer la discorde pour ébranler la paix civile nationale."

Samedi soir et dimanche, plusieurs Libanais ont coupé des routes à travers le pays pour exprimer leur colère après l'exécution des militaires par les jihadistes. "Ces actes ne ramèneront pas nos soldats", a insisté M. Salam. "La bataille contre le terrorisme sera longue, a-t-il ajouté. Il ne faut pas croire qu'elle sera courte parce que notre ennemi est un ennemi non traditionnel qui veut nous faire souffrir encore plus. L'important est de rester unis autour de l'armée", a-t-il conclu avant de saluer la mémoire des deux soldats exécutés par les jihadistes de l'Etat islamique.

(Lire aussi : L'armée formelle : Pas de présence terroriste sur les hauteurs de Baskinta et de Sannine)


Plus tôt dans la journée, M. Salam avait présidé une réunion de la cellule de crise chargée d'étudier le dossier des soldats enlevés par des jihadistes. Les participants, dont les ministres de la Défense et de l'Intérieur, ont décidé de poursuivre leurs contacts avec les responsables politiques et sécuritaires en vue de régler le dossier des militaires enlevés par les islamistes.

Appel au calme

Samedi soir, la famille du soldat Abbas Medlej a diffusé un communiqué appelant au calme. "Le Liban est un pays de coexistence, affirme la famille Medlej, originaire de Baalbeck dans son communiqué. Il faut empêcher les takfiristes de parvenir à leurs fins en pénétrant notre société". "Le meurtre de notre fils vise tous les Libanais qu'ils soient sunnites, chiites, chrétiens ou druzes, affirme la famille du soldat Medlej dans son communiqué. Nous appelons au calme et au rejet de la violence et nous réitérons notre confiance en l'armée libanaise". "Nous espérons que ce dossier sera réglé rapidement afin de sauver les autres militaires pris en otage", conclut le texte.

L'armée a indiqué qu'elle enquêtait sur les photos du soldat Medlej. "L'armée a reçu les photos, mais n'est pas en mesure de les authentifier", a indiqué une source militaire, sous couvert de l'anonymat.

Vendredi, dans une vidéo diffusée sur YouTube intitulée "Qui paiera le prix", le Front al-Nosra a lancé un ultimatum on ne peut plus clair au Hezbollah et à l'armée libanaise, les menaçant des foudres jihadistes si le parti chiite ne se retire pas de Syrie. Le groupe avait déjà posté le 23 août une vidéo montrant neuf soldats et policiers kidnappés et appelant le Hezbollah à retirer ses combattants de Syrie.

(Lire aussi: Appel commun de personnalités islamiques de tous bords à « libérer l'islam de Daech »)

Médiation qatarie

Outre le retrait du Hezbollah de Syrie, les ravisseurs réclament un échange avec des prisonniers islamistes détenus au Liban. Pas de négociations avec les preneurs d'otages, a toutefois tranché jeudi le gouvernement à l'unanimité à l'issue d'un Conseil des ministres. "La sécurité des otages militaires ne peut faire l'objet d'un compromis ou d'un échange car l'État fera face férocement à tout ce qui menace leur vie", a déclaré le ministre de l'Information, Ramzi Jreige rapportant les décisions du Conseil des ministre. "Cette affaire pourrait faire l'objet de négociations à travers des canaux internationaux", a-t-il ajouté.

Vendredi, le vice-Premier ministre Samir Mokbel a lui aussi souligné que les autorités libanaises refusent tout échange de prisonniers. M. Mokbel a ajouté que le gouvernement traite sérieusement avec l'aide du Qatar le dossier des militaires enlevés par les jihadistes.

Un médiateur syrien, dépêché par le gouvernement qatari, s'est d'ailleurs rendu vendredi dans le jurd de Ersal pour rencontrer l'émir d'al-Nosra, Abou Malek Tallé. Peu d'informations ont filtré sur cette réunion de cinq heures à part le fait que le médiateur aurait exhorté les jihadistes à ne pas attenter à la vie des otages. Abou Malek aurait de son côté réitéré les revendications d'al-Nosra, notamment la libération des prisonniers islamistes de Roumieh, selon des sources informées.
L'EI a, de son côté, publié vendredi sur son site un communiqué dans lequel il affirme avoir été "surpris par la venue du médiateur qatari", sachant que "l'EI avait accepté le principe d'une médiation indirecte avec le gouvernement libanais".

Selon des informations rapportées samedi par les médias locaux, le médiateur qatari, qui a quitté Ersal, a transmis au gouvernement libanais les revendications des deux groupes : la libération de 400 détenus islamistes détenus dans les prisons libanaises ainsi qu'une rançon de 5 millions de dollars.

 

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commentaires (3)

Yâ harâm, yâ salâm chî tamâm, avec son "Longest Day" pointant à l'horizon !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 59, le 08 septembre 2014

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Commentaires (3)

  • Yâ harâm, yâ salâm chî tamâm, avec son "Longest Day" pointant à l'horizon !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 59, le 08 septembre 2014

  • OU TRÈS COURTE... SI... CERTAIN ABRUTISSEMENT SE DÅSABRUTISE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 30, le 08 septembre 2014

  • Il faudra agir militairement .Les promesses de libérer les militaires otages des jihadistes sont vaines , le gouvernement devra vite passer à l'action .

    Sabbagha Antoine

    21 h 49, le 07 septembre 2014

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