Après six ans passés au palais de Baabda, l'ancien président libanais Michel Sleiman est retourné dimanche à son domicile dans son village natal de Amchit, au Kesrouan, où une réception populaire lui a été réservée par sa famille et ses amis.
Étaient notamment présents, l'ancien Premier ministre Nagib Mikati et le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt. Ce dernier a été décoré samedi par l'ancien président de la médaille de l'Ordre national du mérite. Le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, et l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Ali Awad Assiri se sont également rendu à Amchit.
"Notre visite vise à exprimer notre fidélité au président Sleiman et à saluer son travail lors de son mandat, a déclaré M. Mikati. Il est de notre devoir de nous rendre à son village natal pour souligner nos sentiments et notre fidélité à son parcours patriotique".
"Michel Sleiman est aimé", a déclaré, de son côté, Walid Joumblatt. "Il s'agit d'un président exceptionnel par son travail politique et son calme, a-t-il assuré. Il n’était jamais avec une partie contre une autre, mais il était le président de tout le Liban".
Michel Sleiman a, lui, espéré que la vacance de la présidence ne durera pas longtemps, faisant part de son soutien à tout ce qui va dans le sens de l'intérêt national.
(Repère : Les principaux points du mandat de Michel Sleiman)
M. Sleiman a quitté samedi le palais présidentiel de Baabda au terme d'un mandat qui a pris fin dans la nuit du 24 au 25 mai à minuit. Convoqués à plusieurs reprises, les députés libanais n'ont pas réussi a élire un successeur à M. Sleiman, faute de majorité au premier tour, puis de quorum aux tours suivants.
Dans une tentative de dernière minute, les parlementaires du 14 Mars et plusieurs députés indépendants se sont rendus samedi soir au Parlement, dans le centre-ville de Beyrouth, pour marquer le coup et exprimer leur rejet du vide à la présidence de la République. Ils étaient présents dans l'hémicycle, pour le principe, mais la séance n'a pu se tenir, faute de quorum une nouvelle fois.
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Michel Sleiman accueillant Walid Joumblatt. Photo Michel Sayegh
Samedi, M. Sleiman a prononcé son dernier discours à la nation en tant que président de la République libanaise. L'allocution avait été boycottée par le Hezbollah. C'est sur un appel au dialogue, seule solution selon lui pour surmonter tous les différends, que le président avait entamé son discours au palais de Baabda. "J'ai toujours appelé au dialogue continu car c'est la seule solution à tous les différends. Ce qui nous rassemble est beaucoup plus important que ce qui nous sépare", avait déclaré, devant un parterre de personnalités, le chef de l'État.
Revenant sur la vacance à la présidence, Michel Sleiman a appelé le Parlement à élire sans délai un nouveau chef de l'État. "J'appelle le Parlement à élire un président sans délai pour ne pas avoir à supporter la responsabilité et les dangers de la vacance à la présidence, ce qui contrevient à la démocratie et au pacte national, a-t-il insisté. La vacance risque de porter atteinte à la vie politique d'autant qu'elle a été sciemment voulue à cause des clivages ou de desseins qui ne veulent pas la stabilité du Liban".
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Dimanche, le président français François Hollande a salué l'engagement de Michel Sleiman à préserver "l'unité" et la "sécurité" du Liban malgré la crise en Syrie, lors d'un entretien téléphonique avec l'ancien président. "A cette occasion, il a salué la courage et l'engagement dont il a fait preuve pour préserver l'unité, la sécurité et la stabilité du Liban alors même que la crise en Syrie a provoqué un afflux de réfugiés", écrit la présidence française dans un communiqué. "Il a également souligné que la Déclaration de Baabda, adoptée par toutes les parties libanaises à l'initiative de M. Sleiman, demeurait un cadre nécessaire au consensus national", poursuit le texte de l’Élysée.
François Hollande a par ailleurs souhaité que, "conformément à la Constitution", le Parlement libanais "puisse élire rapidement le successeur du président Sleiman".
Maintenant que la vacance à la présidence de la République est confirmée, les prérogatives du chef de l'État continuent d'être exercées par le gouvernement. Le Conseil des ministres réuni assume les fonctions du président à titre "intérimaire". Le Liban a déjà connu un scénario de vacance à la présidence en 1988, en pleine guerre civile, et en 2007.
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Étaient notamment présents, l'ancien Premier ministre Nagib Mikati et le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt....
commentaires (3)
LE SEUL PRÉSIDENT ET VRAI LIBANAIS QU'A CONNU LE PAYS SAIT ET DIT AUX LIBANAIS QUE : TOUTE RÉSISTANCE ÉTHIQUE EST À SALUER... MAIS TOUTE RÉSISTANCE INIQUE EST À ÉRADIQUER !
LA LIBRE EXPRESSION
09 h 31, le 26 mai 2014