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À La Une - Liban

Dans son discours d'adieu, Sleiman appelle au dialogue et à des amendements constitutionnels

"Ce qui nous rassemble est beaucoup plus important que ce qui nous sépare", souligne le président sortant, à quelques heures du début de la vacance de la présidence.

Michel Sleiman lors de son dernier discours en tant que président de la république libanaise. Photo Dalati et Nohra

C'est sur un appel au dialogue, seule solution selon lui à tous les différends, que le président libanais Michel Sleiman a débuté son dernier discours à la nation, samedi vers midi, au palais de Baabda. Un discours achevé sur un appel à des amendements de la Constitution.

"J'ai toujours appelé au dialogue continu car c'est la seule solution à tous les différends. Ce qui nous rassemble est beaucoup plus important que ce qui nous sépare", a déclaré, devant un parterre de personnalités, le chef de l'État à quelques heures de la fin de son mandat, ce soir à minuit.

 

Le Parlement n'ayant pas réussi à élire un successeur à M. Sleiman, le Liban va entrer dans une situation de vacance de la présidence dès ce soir minuit. Cinq séances parlementaires ont été convoquées pour tenter d'élire un nouveau président. Elles ont toutes fait chou blanc, faute de majorité ou de quorum, dans un contexte de profondes divisions politiques.

En cas de vacance de la présidence, les prérogatives du chef de l'État continuent d'être exercées par le gouvernement. Le Conseil des ministres réuni assure les fonctions du président à titre "intérimaire". Le Liban a déjà connu un scénario de vacance de la présidence en 1988, en pleine guerre civile, et en 2007.

 

Le président sortant, ancien commandant en chef de l'armée, a également tenu à saluer les réalisations de l'armée libanaise. "Six années sont passées sans occupation israélienne ou présence syrienne, l'armée a réussi à réaliser des victoires importantes dans la guerre contre le terrorisme et le démantèlement de réseaux d'espionnage", a-t-il souligné.

 

(Repère : Les principaux points du mandat de Michel Sleiman)

 

Relations diplomatiques avec la Syrie

Abordant le dossier syrien, le président a également souligné que l'établissement de relations diplomatiques avec la Syrie était la "traduction principale des relations privilégiées" avec ce pays. "Nous devons renforcer les relations entre les deux ambassades et revoir les traités entre les deux pays", a déclaré le chef de l'État.

Le mandat de Michel Sleiman a été marqué par une redéfinition des relations bilatérales entre le Liban et la Syrie. Dès son discours d'investiture, en mai 2008, le président Sleiman avait rompu avec ses prédécesseurs en évoquant "des relations d'égal à égal" avec la Syrie. En août 2008, Michel Sleiman, en visite à Damas, et Bachar el-Assad avaient décidé d'établir des relations diplomatiques entre le Liban et la Syrie et d'ouvrir des ambassades dans leur capitale respective. Une démarche qui constituait la première reconnaissance syrienne d'un Liban souverain et indépendant en 65 ans de relations bilatérales.

Le président sortant, dont le Hezbollah a boycotté la cérémonie de départ, a également estimé que les différends inter-libanais "sont le résultat d'influences étrangères".

 

(Lire aussi : Au soir du mandat, une présidence régénérée à la tête d'un État exsangue)

 

Elire un président

Revenant sur la vacance de la présidence, Michel Sleiman, qui a quitté le palais de Baabda vers 15h, a appelé le Parlement à élire sans délai un nouveau chef de l'État. "J'appelle le Parlement à élire un président sans délai pour ne pas avoir à supporter la responsabilité et les dangers de la vacance de la présidence, ce qui contrevient à la démocratie et au pacte national, a-t-il insisté. La vacance risque de porter un coup à la vie politique surtout si elle a été sciemment voulue à cause des clivages ou de desseins qui ne veulent pas la stabilité du Liban".

M. Sleiman a souligné d'autre part l'urgence d'une stratégie de défense comme porte d'entrée obligatoire pour la construction de l'Etat. "La libération reste incomplète si elle ne mène pas à la souveraineté de l'Etat sur tout le territoire", a-t-il indiqué.

"La Déclaration de Baabda, saluée par la communauté internationale, garantit la stabilité et la protection du Liban des répercussions négatives du conflit syrien", a encore dit le chef de l'Etat.

 

(Lire aussi : Le vide politique, une culture nationale aux effets pervers, l'éclairage de Jeanine Jalkh)

 

Pendant l'hymne national, avant le discours. Photo Dalati et Nohra

 

Amendements à la Constitution

Michel Sleiman a également proposé huit amendements à la Constitution pour un meilleur fonctionnement des institutions. "J'ai fait des propositions pour un amendement de la Constitution que je remettrai au nouveau président", a-t-il indiqué.

M. Sleiman a notamment demandé parmi les amendements le droit du pouvoir exécutif de "dissoudre pour une fois le Parlement en cas de nécessité". Le chef de l'Etat sortant a aussi demandé que des amendements portent sur le pouvoir du président de former un gouvernement et sur le mode de vote au sein du Cabinet.

"Il faut trouver une solution aux failles qui constituent des obstacles à la bonne marche des institutions", a-t-il insisté, sans quoi, a-t-il averti, tout nouveau pouvoir fera face aux mêmes obstacles auxquels lui-même a dû faire face.

Enfin, pour empêcher le blocage des institutions, M. Sleiman a indiqué vouloir signer une convocation d'une session extraordinaire du Parlement.

 

Réactions

"Le discours de Michel Sleiman est un discours politique unique", a souligné l'ancien ministre Ghazi Aridi, ajoutant que c'est un "grand" président qui quitte le palais de Baabda.

Le député Kataëb, Samy Gemayel, a, pour sa part, félicité et remercié le président sortant. Interrogé sur les amendements constitutionnels proposés lors de son discours par M. Sleiman, le jeune député a refusé de les commenter, indiquant "ne pas vouloir parler politique". Il a néanmoins critiqué le défaut de quorum à la Chambre des députés au moment des sessions électorales en vue d'élire un successeur à Michel Sleiman. "Nous voulons un président ! Que ce soit pour élire Michel Aoun ou Amine Gemayel, les députés doivent venir à la séance électorale", a-t-il martelé.

"Après ce rendez-vous émouvant, je pense que Michel Sleiman va nous manquer", a déclaré, de son côté, le leader druze Walid Joumblatt, qui a été décoré aujourd'hui, par le président, de la médaille de l'ordre national du mérite.

 

 

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C'est sur un appel au dialogue, seule solution selon lui à tous les différends, que le président libanais Michel Sleiman a débuté son dernier discours à la nation, samedi vers midi, au palais de Baabda. Un discours achevé sur un appel à des amendements de la Constitution.
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commentaires (6)

Au revoir Monsieur Sleiman le patriotique...La divine porte est désormais ouverte...

M.V.

19 h 43, le 24 mai 2014

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Commentaires (6)

  • Au revoir Monsieur Sleiman le patriotique...La divine porte est désormais ouverte...

    M.V.

    19 h 43, le 24 mai 2014

  • Seuls les politiques traîtres, laquais de puissances étrangères et qui n'ont pas un brin de libanité, ne sont pas à Baabda pour l'adieu du grand président.

    Halim Abou Chacra

    16 h 27, le 24 mai 2014

  • ET LES SOURDS ONT ENTENDU !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 40, le 24 mai 2014

  • Bravo à ce grand Président patriote qui a compris que la survie du Liban ne passe pas par la reconnaissance de la milice terroriste du Hezbollah qui est devenu un cancer pour le Liban. C'est contre ce cancer que les libanais doivent maintenant résister. Carlos Achkar

    Achkar Carlos

    15 h 37, le 24 mai 2014

  • Monsieur sleiman devrait penser seulement à s'en aller de Baabda. Le reste, les Libanais sauront quoi faire.. contrairement à lui! 6 ans au pouvoir pour en sortir en queue de poisson et se limiter à prodiguer "des conseils" et des recommandations dont personne ne tiendra compte.. et non sans avoir eu un rapprochement avec les riches, généreuses, wahhabo-takfiristes du golfe arabe. Merci pour les conseils. On ne vous dira pas "fell" comme ont fait les haineux avec monsieur le Grand président Lahoud eu égard à l'institution que vous représentez jusqu'à minuit.

    Ali Farhat

    15 h 30, le 24 mai 2014

  • 6 années gâchées à réfléchir , pour donner des solutions/conseils au prochain , si Dieu le veut ? quel gâchis ! Faisons plus simple , solidarité avec la résistance du pays face aux complots salafowahabites binsaouds alliés au sionisme malfaisant !

    FRIK-A-FRAK

    13 h 47, le 24 mai 2014

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