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Économie - Développement

L’économie verte, une nécessité plus qu’une simple option

L'économie verte pour un meilleur développement dans les pays arabes était le thème de la conférence organisée hier par l'Union des Chambres arabes et LibanPack. Surprenant au vu de la situation politico-sécuritaire et des priorités à traiter ? Au contraire, assurent les participants.

De g. à d. : MM. Begdache, Samuelian, Kassar et Gemayel.

Le Forum arabe pour une économie verte s'est tenu hier dans les locaux du centre Adnane Kassar pour l'économie, grâce à la volonté commune de l'Union des Chambres de commerce arabes et LibanPack. C'est le président de l'Union, Adnane Kassar, qui a inauguré l'événement, en donnant le ton : « L'acceptation et l'adoption par les pays arabes d'une économie verte n'est plus une simple option de société, mais une obligation économique et environnementale. » Rappelons que par économie verte on désigne communément l'activité économique qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l'équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources. Il s'agit donc d'un modèle économique qui obéit aux règles et principes du développement durable.


Selon M. Kassar, parallèlement à la dégradation rapide de la situation environnementale dans les pays arabes, les besoins des populations augmentent et les États ne seront bientôt plus en mesure d'y répondre. « La population arabe a quadruplé depuis 1960, passant de 100 millions d'habitants à 400 millions en 2013 et plus de 60 % d'entre elle a moins de 25 ans », a indiqué M. Kassar. « Parallèlement, 90 % des terres arabes sont arides ou semi-arides, la désertification se renforce inexorablement et fait reculer la surface des terres agricoles, et la pollution et le changement climatique ne font qu'aggraver la situation », a-t-il poursuivi. « Tous ces facteurs mettent sérieusement en péril la sécurité alimentaire et selon les experts, les effets se feront sentir dès 2015 », a ajouté le président de l'Union.


L'économie verte donc, pour répondre à cette crise, mais également pour protéger et dynamiser la croissance, tel est en tout cas le message fort voulu par le Forum. « Nos pays arabes possèdent d'inépuisables réserves en énergie renouvelable – solaire et éolienne – mais leur investissement commercial reste très limité et ne constitue que 2 % de la production électrique par exemple », a précisé M. Kassar.
Mais pour implémenter ou même se rapprocher d'un tel modèle, il faut réfléchir aux moyens de financer les activités susceptibles de passer « au vert ». Le vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Haroutioun Samuelian, a informé des diverses initiatives prises par la BDL pour financer, à de faibles taux, des projets verts dans les secteurs du tourisme, de l'agriculture ou de l'assainissement des eaux.


« Dans les sociétés européennes et les organisations internationales, l'économie verte s'est développée au profit de l'amélioration de la qualité de vie des citoyens et est devenue une priorité incontournable », a rappelé Fady Gemayel, le président du centre libanais d'emballage LibanPack, association privée à but non lucratif et soucieuse de l'environnement. « Au Liban, le secteur privé a, seul, ouvert la voie à l'économie verte, sans soutien aucun de la part de l'État », a-t-il regretté. « Malgré cela, l'industrie papetière, par exemple, a réussi à ce que 70 % de sa production provienne du recyclage, taux équivalent à celui en Europe », a précisé M. Gemayel. Cependant, il a tenu à rappeler que les coûts énergétiques pour cette activité étaient conséquents et représentaient près de 35 % du prix de vente. « Nous avons besoin que l'État nous soutienne avec une législation et que les banques financent plus systématiquement les initiatives vertes », a-t-il martelé. Même son de cloche du côté du vice-président de l'Association des industriels libanais (AIL), Ziad Begdache, qui a lancé un appel aux responsables politiques pour soutenir les industries vertes au travers d'une législation claire et incitative.


Une industrie pourtant, celle du tourisme vert, s'est particulièrement développée au cours des dernières années. « Le tourisme alternatif ou responsable est un modèle qui fonctionne très bien dans le monde et qui a de grandes capacités à se développer au Liban, puisqu'il ne fait pas forcément appel aux touristes étrangers, qui, de toute façon ne viennent plus à cause de la situation politique », a indiqué Gilbert Moukheiber, directeur exécutif de l'agence touristique 33 North. Ce type de tourisme table sur un rapprochement avec les populations locales, leur région et leurs produits et bénéficie ainsi directement à l'économie locale. Mais une fois de plus, M. Moukheiber, comme tous les participants, insiste : « L'État ne nous aide pas, il nous faudrait pour nous développer des certifications et un cadre législatif complet. »

 

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