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Liban - Polémique

Vague d’appuis à la mesure de Rifi contre « al-Akhbar »

Le quotidien « al-Akhbar », proche du Hezbollah, a poursuivi hier sa campagne diffamatoire à l'encontre du président Michel Sleiman, rejoint en cela par le quotidien syrien « al-Baas », provoquant une nouvelle série de réactions stigmatisant les atteintes à la présidence de la République.

Le problème ne se pose pas en termes de liberté d'expression, mais se situe plutôt au niveau de l'éthique journalistique. Formuler des critiques au sujet d'une politique déterminée est une chose, et tenir des propos diffamatoires et haineux, dépourvus d'argumentation politique, en est une autre.

La campagne menée depuis deux jours par le quotidien al-Akhbar, proche du Hezbollah, contre le président Michel Sleiman – et qui s'inscrit dans le sillage de l'attaque frontale lancée par le parti chiite contre le chef de l'État et la présidence de la République – a bousculé toutes les limites de la décence et de l'éthique dont devrait faire montre un journaliste qui se respecte.

L'éditorialiste d'al-Akhbar, Ibrahim el-Amine, rappelle-t-on, a souligné lundi dernier dans un article que « le pays est dépourvu de président », ajoutant que les portraits officiels du président Sleiman devraient être enlevés des administrations publiques. Dans l'édition d'hier d'al-Akhbar, Ibrahim el-Amine a été encore plus loin, accusant le président Sleiman « d'usurper le poste de président de la République » et le général Achraf Rifi d'usurper le poste de ministre de la Justice. Ibrahim el-Amine, note-t-on dans ce cadre, a des antécédents sur ce plan. Il a récemment publié des articles particulièrement belliqueux, comportant des menaces à peine voilées visant des démocrates chiites opposés au projet politique du Hezbollah.


Face à la poursuite de la campagne diffamatoire d'al-Akhbar contre le président de la République, le ministre de la Justice, Achraf Rifi, a décidé hier de saisir le parquet des deux derniers articles d'Ibrahim el-Amine, parus hier et lundi. Le parquet a été chargé de prendre les mesures qui s'imposent à l'encontre du journaliste et du quotidien. Dans un message sur son compte Twitter, le général Rifi a souligné à cet égard que « l'ère du bellicisme et de la diffamation est révolue ». « Nous édifierons à l'intention de tous les Libanais un État régi par la loi et le respect. Qui vivra verra », a ajouté le ministre de la Justice.


La mesure prise par le général Rifi sur ce plan a vivement été stigmatisée hier par le Hezbollah qui a accusé « les autorités officielles au Liban de se comporter de temps à autre de façon arbitraire et répressive, en contradiction avec les droits les plus élémentaires du citoyen à la critique et à la liberté d'expression ». Pour le Hezbollah, la décision du ministre de la Justice est également « en contradiction avec les droits des journalistes à s'exprimer librement et à critiquer le pouvoir et les responsables, dans le cadre de la reddition de comptes qui est au cœur de l'action des médias et qui constitue l'essence du régime démocratique ».
Il convient d'indiquer que le quotidien syrien al-Baas s'est associé hier à la campagne du Hezbollah contre le président Sleiman, reprenant les termes de l'attaque du parti chiite contre le président.

 

Réactions en chaîne
En tout état de cause, la campagne contre le chef de l'État et la mesure annoncée hier par le ministre de la Justice sur ce plan ont suscité des réactions en chaîne dans divers milieux locaux. Le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, a ainsi déclaré à la LBCI que l'article d'Ibrahim el-Amine « ne comporte pas une critique politique, mais il constitue une atteinte à la dignité du président ». « Cet article est une atteinte à la présidence et à la personne du chef de l'État », a souligné M. Jreige.


De son côté, le directeur du Centre catholique d'Information (CCI), le père Abdo Abou Kasm, a déclaré que « nous vivons, certes, dans un pays démocratique qui respecte la liberté d'expression, mais descendre à un tel niveau lorsqu'on parle de la présidence de la République et de la personne du président, cela est inacceptable ». Appuyant la mesure prise hier par le ministre de la Justice, le père Abou Kasm a invité le ministre de l'Information et les présidents des ordres de la presse et des journalistes à former une cellule de crise pour faire face à cette campagne diffamatoire.

« Journalistes contre la violence »
L'association Journalistes contre la violence a dénoncé pour sa part l'attitude de « certains journalistes qui violent l'éthique professionnelle », mettant en garde à ce propos contre « l'utilisation de la presse comme instrument pour mener campagne contre les institutions, porter atteinte aux hauts responsables et recourir aux insultes afin de servir les intérêts des forces de facto et des mini-États ». Tout en mettant l'accent sur la nécessité de respecter la liberté d'opinion « qui a constitué la pierre angulaire de la lutte contre l'hégémonie syrienne et contre l'hégémonie iranienne actuellement », l'association Journalistes contre la violence a invité « certains journalistes à cesser de ternir l'image de la presse au Liban en adoptant les moyens utilisés par les médias des régimes dictatoriaux ».

Khaled Zahramane
Signalons par ailleurs que le député Khaled Zahramane a déclaré hier que « les attaques du Hezbollah contre le président Michel Sleiman sont extrêmement graves, elles sont condamnables et elles ne doivent pas passer sans réclamer des comptes ».
Enfin, le président du Conseil national de l'audiovisuel, Abdel Hadi Mahfouz, a lui aussi stigmatisé les atteintes au président de la République.

 

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Le problème ne se pose pas en termes de liberté d'expression, mais se situe plutôt au niveau de l'éthique journalistique. Formuler des critiques au sujet d'une politique déterminée est une chose, et tenir des propos diffamatoires et haineux, dépourvus d'argumentation politique, en est une autre.
La campagne menée depuis deux jours par le quotidien al-Akhbar, proche du...

commentaires (4)

Le Hezbollah ne veut plus du Liban, c est son choix ET NON PAS CELUI DES CHIITES LIBANAIS , mais au moins qu ils nous disent quelles frontiéres ils veulent pour le Hezbollistan... Au moins nous saurons comment le combattre si besoin...

CBG

12 h 58, le 05 mars 2014

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Commentaires (4)

  • Le Hezbollah ne veut plus du Liban, c est son choix ET NON PAS CELUI DES CHIITES LIBANAIS , mais au moins qu ils nous disent quelles frontiéres ils veulent pour le Hezbollistan... Au moins nous saurons comment le combattre si besoin...

    CBG

    12 h 58, le 05 mars 2014

  • Une question. Imaginons que les roles aient été inverses et qu'un quotidien proche du 14 Mars ait publie des propos haineux ou des articles séditieux CONTRE Nasrallah et son parti. Que se serait-il passe ???? beyrouth aurait brule...... 2 poids. 2 mesures dans ce bled pourri, tenu en otage par des gens sans foi ni loi.

    Tabet Karim

    09 h 03, le 05 mars 2014

  • A supposer qu'un tout autre quotidien libanais avait publié un article qui dit que "ce hézébbb est dépourvu de fakkîh Noirci et guide, tout en ajoutant que les portraits du sé(yy)ide hassine l'Anthracite devraient être retirés des zkkâks publiques. Tout en allant encore plus loin en accusant H.N. d'usurper le poste de secrétaiiire de ce mêêême hézébbb, et le béret d'usurper le Perchoir de l'Assemblée." ! Quelles auraient été, dans ce cadre, les réactions des "journaleux" de pacotille. Il aurait à l'aise publié des articles particulièrement belliqueux, accompagnés sûrement de menaces à peine voilées visant ces Véritables Journalistes démocrates opposés aux politiques de ce hézébbb et de ce béret-là(h) !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 42, le 05 mars 2014

  • Le plus "intéressant" dans la campagne indigne et effrontée des fascistes contre le président de la République c'est, d'une part, leur "zèle" pour "la liberté dans les régimes démocratiques" et, d'autre part, la solidarité du journal du régime nazi, al-Baasss, qui "s'associe" à leur campagne sordide. Par_fai_te_ment la prostituée sortie de son trou et prêchant la chasteté.

    Halim Abou Chacra

    03 h 41, le 05 mars 2014

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