La proposition de trêve du Hamas est loin de répondre aux exigences essentielles d'Israël, selon Netanyahu : Jour 214 de la guerre de Gaza

Nous vous remercions d'avoir suivi notre couverture en direct de la guerre entre le Hamas et Israël.

Nous poursuivrons notre couverture du conflit dès demain matin.

Oussama Hamdane, cadre du Hamas au Liban. Capture d'écran/YouTube.

Dans une conférence de presse tenue mardi soir à Beyrouth, le porte-parole de Hamas Oussama Hamdane a confirmé que son mouvement a approuvé les termes de l’accord de trêve qui lui a été proposé par les médiateurs en Egypte, soulignant que la délégation du Hamas était arrivée au Caire venant de Doha, pour la dernière ligne droite des pourparlers.

➡️ Les détails ici. 

Le Hezbollah a revendiqué, en fin de journée, plusieurs attaques contre Israël.

- Le parti chiite a affirmé avoir visé, à 18h55, des soldats israéliens rassemblés dans le village de Manara, près de la frontière libanaise, ainsi qu'un bâtiment dans lequel se trouvent des forces de renseignement israéliennes.

- Il a également attaqué, en réponse aux attaques israéliennes contre des civils au Liban-Sud, deux bâtiments utilisés, selon lui, par des soldats israéliens à Metula. 

Israël et le Hamas « devraient être capables de combler les lacunes qui restent » pour conclure un accord de cessez-le-feu actuellement en discussion, a dit mardi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, cité par l'AFP.

Il a dit espérer qu'un accord final soit trouvé « très bientôt » lors de pourparlers au Caire, en Egypte.

Les derniers développements à la frontière libano-israélienne :

- Des tirs d'artillerie israéliens ont visé des espaces verts dans le village de Yaroun (caza de Bint Jbeil) ainsi que les abords de Jabal Blat (caza de Tyr), a indiqué une source sécuritaire à notre correspondant au Liban-Sud.

- Des avions de combat israéliens ont attaqué des bâtiments militaires du Hezbollah dans plusieurs localités du sud du Liban, notamment à Maroun el-Ras, Yaroun (caza de Bint Jbeil) et Khiam (caza de Marjeyoun), a affirmé l'armée israélienne, selon le Haaretz.

- Le Hezbollah a affirmé avoir visé, en réponse aux attaques israéliennes contre des civils au Liban-Sud, deux bâtiments utilisés, selon lui, par l'armée israélienne à Chtoula. 

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué qu'Israël avait envoyé une délégation auprès des médiateurs au Caire pour négocier un projet de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, selon l'AFP.

Il indique dans un communiqué avoir donné pour consigne à la délégation de « continuer à se montrer ferme sur les conditions nécessaires à la libération » des otages détenus depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza, ainsi que sur les conditions « essentielles » pour garantir la sécurité d'Israël. 

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que l'invasion de Rafah par l'armée se poursuivrait jusqu'à ce que le Hamas soit éliminé ou qu'un échange d'otages ait lieu, selon un rapport du Times of Israel, citant des déclarations faites par M. Gallant alors qu'il rendait visite aux troupes le long de la frontière méridionale avec Gaza.

"Hier, j'ai ordonné à (l'armée) d'entrer dans la zone de Rafah, de s'emparer du point de passage et de mener à bien ses missions. Cette opération se poursuivra jusqu'à ce que nous ayons éliminé le Hamas dans la zone de Rafah et dans toute la bande de Gaza, ou jusqu'à ce que le premier otage revienne", a déclaré M. Gallant.

"Nous sommes prêts à faire des compromis pour (libérer) les otages, mais si cette option n'est pas possible, nous approfondirons l'opération, qui se déroulera dans toute la bande de Gaza, au sud, au centre et au nord", a-t-il ajouté.

Des tanks israéliens se positionnant au poste-frontière de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, côté palestinien, le 7 mai 2024. Armée israélienne /AFP

Des coups de théâtre en rebondissements. Après des mois de pourparlers infructueux, d’incessants allers-retours, d’impasses, de menaces et de faux espoirs, une trêve a paru, pendant quelques heures, pouvoir enfin se concrétiser à Gaza. Lundi soir, le Hamas a fait savoir aux médiateurs qataris et égyptiens réunis à Doha qu’il acceptait la proposition de cessez-le-feu lui ayant été présentée.

Peu après l’annonce du mouvement palestinien, Israël, pris par surprise, a fait savoir que les modifications apportées à son offre étaient « loin de répondre (à ses) principales exigences ».

Dans la foulée, l’armée israélienne a mené dans la nuit des bombardements sur la ville de Rafah sur laquelle planent depuis des mois des menaces d’invasion.

➡️ Plus de détails dans cet éclairage de Laure-Maïssa Farjallah. 

⚡ Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé que la dernière proposition de trêve du Hamas était loin de répondre aux exigences essentielles d'Israël, ajoutant que la pression militaire restait nécessaire pour restituer les otages détenus à Gaza, selon Reuters.

M. Netanyahu a également affirmé que la prise de contrôle du côté palestinien du poste frontière de Rafah, entre l'Égypte et la bande de Gaza, par l'armée israélienne était une « étape très importante vers la destruction des capacités militaires restantes du Hamas ».

Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues, à deux reprises, devant les locaux historiques de la prestigieuse école Sciences Po Paris pour disperser des rassemblements propalestiniens, ont constaté des journalistes de l'AFP.

En début de matinée, des poubelles et du mobilier urbain obstruaient l'entrée du bâtiment situé dans le 7e arrondissement huppé de Paris.

Une vingtaine d'étudiants étaient présents.

Le porte-parole des Brigades al-Qassam, Abou Obeida, a déclaré sur Telegram qu'une otage israélienne de 70 ans était décédée après avoir succombé à des blessures causées par des tirs d'obus israéliens, rapporte l'agence Reuters.

Selon le Jerusalem Post, il s'agit de Judy Weinstein, une citoyenne israélo-américaine et canadienne. Les médias israéliens rapportent toutefois que le village natal de Judith Weinstein, Nir Oz, avait déjà confirmé sa mort en décembre, le 7 octobre.

Judith Weinstein a été « grièvement blessée le 7 octobre » et a reçu « un traitement intensif dans un hôpital de la bande de Gaza », selon les brigades al-Qassam, qui indiquent que la victime avait été « ramenée à son lieu de détention immédiatement après son rétablissement ».

Un autre otage, dont le nom n'a pas été révélé, a également succombé à ses blessures, selon la branche armée du Hamas, citée par Reuters. 

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a mis Israël en garde contre une "offensive majeure" à Rafah, appelant à la réouverture des points de passage avec la bande de Gaza pour acheminer l'aide humanitaire, selon l'AFP. 

Le Caire accueille actuellement des délégations du Qatar, des États-Unis, du Hamas et d'Israël, selon les rapports de la chaîne de télévision publique égyptienne al-Qahera News TV et du Haaretz.

Des Palestiniens observent les destructions depuis la fenêtre d'une maison endommagée par des bombardements israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 mai 2024. Photo AFP

Le ministère libanais des Affaires étrangères a mis en garde mardi contre « toute escalade menée par les forces d'occupation contre la ville de Rafah. 

Les détails ici. 

Le point sur la situation à la frontière libano-israélienne :

- Deux raids israéliens ont visé la zone de Wadi el-Asafir dans le village de Khiam (caza de Marjeyoun) et les abords de Kfarhamam (caza de Hasbaya) où une habitation a été détruite.

- Les frappes israéliennes qui ont visé plus tôt dans l'après-midi le village de Blida (caza de Marjeyoun) ont détruit quatre maisons, selon notre correspondant. Aucune information concernant des blessés n'a filtré jusqu'ici. 

⚡ Une conférence de presse qualifiée « d’importante » sera tenue par le bureau du Hamas au Liban à 20h, a annoncé le groupe dans un communiqué.

Les sujets abordés seront la réponse du Hamas au deal proposé par les médiateurs avec Israël (en Egypte) en vue d’un éventuel cessez-le-feu à Gaza et un échange d’otages et de prisonniers, ainsi que l’agression perpétrée mardi en matinée par l’armée israélienne au niveau du point de passage de Rafah, au sud de la bande de Gaza.

Les points de passage de Rafah et de Kerem Shalom, dont la fermeture par Israël coupe l'acheminement d'aide vers Gaza, doivent être rouverts "immédiatement", a exhorté le secrétaire général de l'ONU, appelant le gouvernement israélien à "arrêter l'escalade".

"La fermeture à la fois des points de passage de Rafah et de Kerem Shalom est particulièrement néfaste pour la situation humanitaire déjà désespérée. Ils doivent être rouverts immédiatement", a déclaré Antonio Guterres à la presse, selon des propos rapportés par l'AFP, insistant d'autre part sur le fait qu'un "assaut généralisé" de Rafah serait "une catastrophe humaine".

Les médias israéliens craignent que sur les 33 otages supposés être libérés dans le cadre d'un éventuel accord de cessez-le-feu avec le Hamas, beaucoup ne seraient pas en vie.

À la mi-février, le porte-parole des Brigades al-Qassam, Abou Obeida, avait parlé de nombreuses pertes parmi les otages israéliens, « alors que d'autres otages vivent dans des conditions extrêmement difficiles ». Au début du mois d'avril, il a été rapporté que le Hamas ne pouvait pas comptabiliser suffisamment d'otages encore en vie pour répondre aux exigences israéliennes par rapport à un éventuel accord de trêve.

La proposition actuelle comprend la libération des femmes, des personnes âgées et de celles qui ont besoin d'un traitement médical, en échange d'un cessez-le-feu et de la libération d'un nombre beaucoup plus important de prisonniers palestiniens, selon deux responsables au courant du processus de médiation, interrogés par le New York Times.

Le point sur la situation à la frontière libano-israélienne :

- Des avions de combat israéliens ont visé les villages de Blida (caza de Marjeyoun) et Maroun el-Ras (caza de Bint Jbeil), ont indiqué des habitants à notre correspondant au Liban-Sud.

- Le Hezbollah a affirmé avoir visé, à 15h15, la caserne de Zebdine dans les fermes contestées de Chebaa. 

Le Forum des familles, principale association israélienne de proches d'otages retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, a appelé les pays dont des ressortissants figurent parmi les otages à soutenir un accord de trêve avec le Hamas.

"C'est le moment d'exercer votre influence sur le gouvernement israélien et toutes les autres parties concernées afin de parvenir à un accord qui ramènera enfin tous nos proches", a déclaré l'association dans un communiqué.

"A l'heure où une opportunité tangible de libération des otages est sur la table, il est primordial que vos gouvernements expriment clairement leur soutien à un tel accord", a-t-elle encore demandé aux ambassadeurs des pays dont des otages sont ressortissants

M. Smotrich a décrit trois « étapes » qu'Israël doit franchir pour assurer la sécurité dans le sud du pays. La première est l'occupation complète de Rafah et la destruction de toutes les infrastructures souterraines. Deuxièmement, prendre le contrôle total du corridor de Philadelphie et du poste frontière de Rafah (entre Gaza et l'Égypte), et troisièmement, poursuivre l'action militaire dans le centre de la bande de Gaza pour détruire les bataillons restants du Hamas.

La déclaration de M. Smotrich ne faisait aucune référence aux otages.

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a qualifié la décision d'envoyer une délégation israélienne au Caire « d'erreur et de chute dans le piège manipulateur que nous tend le Hamas, avec le Qatar et l'Égypte », selon le Haaretz.

« C'est le moment de mettre de plus en plus de pression sur Sinwar et le Hamas jusqu'à ce qu'ils soient détruits (...) Nous ne devons pas céder à la pression internationale ni nous arrêter avant la victoire et la soumission de l'ennemi. C'est notre guerre d'indépendance et nous devons la gagner », a-t-il ajouté.

Outre la frappe au moyen de drones piégés, le Hezbollah a annoncé dans un communiqué qu’« après avoir surveillé et suivi les soldats ennemis dans la position d'al-Raheb (face à Aïta el-Chaab), alors qu'ils se déplaçaient à l'intérieur de l'un des bunkers à 13h15, les combattants ont directement touché le bunker avec des missiles guidés ».

Le parti chiite indique de plus avoir « frappé du matériel d'espionnage sur le site de Sammaqa » dans les collines libanaises contestées de Kfarchouba, à 14h15.

Dans un troisième communiqué, le Hezbollah révèle qu’environ « une heure et demie après l'attaque aérienne par drone contre la caserne de Ramot Naftali, et alors que les soldats ennemis se rassemblaient à l'intérieur de la caserne, les combattants de la résistance islamique les ont pris pour cible avec un missile guidé, faisant des morts et des blessés ».

En outre, la situation au Liban-Sud a été marquée, au cours des dernières heures, par plusieurs tirs d'artillerie israéliens, selon des habitants :

- Deux obus d'artillerie ont visé la périphérie de Chihhine (Tyr).

- Des tirs d'artillerie ont ciblé le environs de Kfarchouba et Chebaa (Hasbaya)

- Des tirs ont été rapportés sur Tayr Harfa et Jibbein (Tyr). 

De son côté, l'armée israélienne a indiqué, selon le Haaretz, que plusieurs drones qui se sont infiltrés dans le nord d'Israël depuis le Liban ont été interceptés avec succès. Un drone est tombé dans la zone de « Nir's Cliff près de Menara ». Aucune victime ni aucun dégât n'ont été signalés.

Des habitants avaient rapporté plus tôt à notre correspondant dans le Sud que des missiles intercepteurs avaient été entendus au-dessus de Aïtaroun et Houla (Marjeyoun). 

Plus tôt dans la journée, l'armée israélienne avait annoncé qu'une attaque lancée la veille par le Hezbollah au moyen de drones avait tué deux de ses soldats. 

Le Hezbollah a lancé dans l'après-midi une « attaque aérienne » au moyen de plusieurs drones piégés lancés vers Israël, selon un communiqué du parti. Cette manœuvre a « ciblé des officiers et soldats » israéliens qui se trouvaient dans la cour de la caserne de Yiftah, dans le nord de l'Etat hébreu, face à la localité libanaise de Blida (Marjeyoun) et fait des victimes, selon le texte. « En même temps, d'autres engins ont ciblé une des plateformes du Dôme de fer » située dans le sud de la caserne de Ramot Naftali, un peu plus au sud de Yiftah.

Une porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Harris, a confirmé que le point de passage de Rafah est fermé depuis hier sans exception : « Pas de personnel entrant ou sortant, pas d'évacuations, rien. Et je crois savoir qu'il en va de même aujourd'hui ».

Face aux portes d'entrée de l'AUB, deux étudiants sortent, keffiyeh sur les épaules. « Cette fois-ci, nous avons mis l'accent sur les revendications », explique un étudiant syrien sous couvert d’anonymat, à notre journaliste sur place, Lyana Alameddine.

« Être là, c'est le minimum que l’on puisse faire ». « Surtout quand on voit ce qu'il se passe à Rafah », renchérit son amie palestinienne, également étudiante.

Les étudiants soutiennent tous deux les demandes. « Le plus important c’est HP », lance l’étudiante. Elle fait ainsi référence à l’insistance des manifestants de l'AUB à réclamer le boycott de Hewlett-Packard notamment, une multinationale américaine « qui fournit des technologies à l'occupation pour cibler le peuple palestinien et commettre des massacres à son encontre », estiment-t-il.

L'Égypte a averti ses homologues israéliens du danger que représentait l'opération terrestre menée depuis ce matin par les troupes israéliennes contre la ville de Rafah pour l'avenir des négociations autour d'un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. La délégation de sécurité égyptienne qui supervise les discussions en cours au Caire a demandé que ces manœuvres militaires « cessent immédiatement », d'après une source diplomatique égyptienne citée par Reuters.

Photo Mohammad Yassine / L'Orient-Le Jour

Devant l'AUB, la mobilisation se poursuit en soutien aux Palestiniens et à Gaza. A côté des dizaines de manifestants, des étudiants passent, indifférents, sur la rue Bliss pour acheter leur déjeuner ou prendre une pause. La plupart des étudiants interrogés par L'Orient-Le Jour ont dit ne pas participer au sit-in en raison des examens en cours. D'autres estiment que la mobilisation "n’aura pas autant d’impact qu’aux États-Unis”. “Notre pays, notre université sont déjà acquis à la cause” palestinienne explique une étudiante en biochimie, sous couvert d’anonymat.

Des ministres de l'UE ont exprimé de vives inquiétudes après les frappes d'Israël sur Rafah, dans le sud de Gaza, le déploiement de chars israéliens dans la ville et la prise de contrôle par Israël de la partie palestinienne du point de passage avec l'Egypte, s'alarmant de l'impact humanitaire.

"Il doit y avoir une ligne rouge (...) la fermeture de la frontière (avec l'Egypte) menace des millions de personnes de famine. Il est très clair que le droit international n'est plus respecté à Gaza" a déclaré la ministre belge de la Coopération au Développement, Caroline Gennez.

Plus d'informations ici. 

Des manifestants regroupés devant l'entrée de l'AUB, mardi à Beyrouth. Photo Mohammad Yassine / OLJ

Une nouvelle mobilisation a été organisée ce matin par plusieurs dizaines d'étudiants devant les portes de l'Université américaine de Beyrouth (AUB) en solidarité avec les Palestiniens et pour demander l'arrêt des massacres à Gaza et au Liban-Sud.

« Nous avons trois revendications : l'arrêt de l'agression israélienne sur le Sud (du Liban), l'arrêt du génocide à Gaza et le boycott de tous les produits des entreprises liées à l'entité sioniste », déclare Razane, une étudiante de LAU, une autre université de la capitale dont les élèves se sont également joints à la mobilisation, à notre journaliste Lyana Alameddine. 

L'ONU s'est vue interdire par Israël l'accès au point de passage de Rafah dans la bande de Gaza, a indiqué un porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires.

"Nous n'avons actuellement aucune présence physique au point de passage de Rafah car le Cogat (organisme israélien chargé de coordonner la politique israélienne dans les territoires palestiniens occupées, NDLR) nous a refusé l'accès à cette zone", qui est le principal point de passage de l'aide humanitaire, a déclaré Jens Laerke, lors d'un point de presse régulier à Genève.

Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont annoncé avoir tiré des roquettes "sur un rassemblement de troupes" israéliennes autour de Kerem Shalom, principal point de passage de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza, fermé depuis de précédents tirs.

Dimanche, des roquettes tirées par les brigades Qassam sur Kerem Shalom ont tué quatre soldats israéliens et en ont blessé une dizaine, conduisant Israël à fermer le passage. 

⚡ L'armée israélienne a annoncé ce matin qu'une attaque au drone piégé lancée la veille par le Hezbollah à Metoula a tué deux soldats réservistes.

La frappe de drone avait été lancée en représailles pour le bombardement israélien d'une zone située dans la région de Jezzine, sur les hauteurs de Rihane. 

"La Chine (...) appelle fermement Israël à tenir compte des nombreuses demandes de la communauté internationale, à cesser d'attaquer Rafah et à faire tout ce qu'il peut pour éviter une crise humanitaire plus grave dans la bande de Gaza", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Lin Jian.

Le ministère de la Santé de Gaza annoncé un nouveau bilan de 34.789 morts dans l'enclave depuis le début de la guerre.

Malgré l'annonce faite hier par le Hamas concernant son accord pour cessez-le-feu, au moins 54 morts supplémentaires ont été recensés lors des dernières 24 heures, selon un communiqué du ministère qui fait également état de 78.204 blessés après sept mois de guerre.

Carte Guilhem Dorandeu / L'Orient-Le Jour

Cette carte montre l'emplacement du point de passage frontalier de Rafah, entre la bande de Gaza et l'Egypte. Ce matin, l'armée israélienne a dit avoir pris le contrôle du côté gazaoui de ce passage. 

La situation est par contre calme jusqu'à présent ce matin au Liban-Sud après une nuit marquée par plusieurs incidents :

- L'aviation israélienne a de nouveau bombardé une zone située entre les hauteurs de Rihane (caza de Jezzine) et l'Iklim el-Touffah, notamment autour des villages de Louaizé, Mlikh (Jezzine), Jarjoua, Nabeh el-Tassé et Aïn Aqmata (Nabatiyé), d'après les informations rapportées par notre correspondant au Liban-Sud Mountasser Abdallah. Hier, la frappe dans cette région avait notamment endommagé une station de distribution d'eau. 

- Le village de Kfar Kila (Marjeyoun) a quant à lui essuyé des tirs de mitrailleuses en provenance de la localité israélienne de Metoula

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a considéré comme « illégale » la frappe israélienne qui avait tué sept secouristes à Hebbariyé, en mars, dans le sud du Liban. L'organisation a également exhorté Washington à suspendre ses ventes d'armes à Israël, affirmant avoir trouvé, sur le lieu de la frappe au Liban-Sud, les restes d'un « kit de guidage produit par la société Boeing basée aux Etats-Unis ». 

HRW a-t-il trouvé des preuves que les secouristes tués appartenaient à la Jamaa Islamiya ? Retrouvez ici tous les détails du communiqué. 

Selon le N.2 de la branche politique du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, la proposition comprend trois phases, chacune d'une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien complet du territoire, le retour des déplacés et un échange d'otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d'un "cessez-le-feu permanent".

Jusqu'à présent, Israël s'est opposé à un retrait complet de ses troupes de Gaza et à un cessez-le-feu permanent, estimant devoir mener au préalable une opération sur Rafah pour "vaincre" le Hamas et s'assurer que le 7 octobre ne se reproduise plus.  

Peu après cette déclaration, le Qatar a annoncé l'envoi dès ce matin d'une délégation au Caire "pour relancer les négociations indirectes entre les deux parties (...) avec l'espoir de parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et permanent" en "échange de prisonniers et d'otages".

Le cabinet de guerre israélien a décidé "à l'unanimité" de poursuivre "l'opération à Rafah afin d'exercer une pression militaire sur le Hamas dans le but de progresser vers la libération des otages et l'atteinte d'autres objectifs de la guerre", ont indiqué les services du Premier ministre.

"Bien que la proposition du Hamas soit loin de répondre aux principales exigences israéliennes, Israël enverra une délégation de haut rang en Égypte dans le but de maximiser les chances de parvenir à un accord à des conditions acceptables pour Israël", ont-ils ajouté.

Ces violences interviennent alors que des pourparlers au Caire n'ont pas débouché sur un accord de trêve hier. Puis, en soirée, le Hamas a dit avoir informé l'Egypte et le Qatar, pays médiateurs avec les Etats-Unis, qu'il avait "approuvé leur proposition pour un accord de cessez-le-feu" avec Israël. Mais cette proposition est "loin des exigences israéliennes", a rétorqué le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Depuis hier soir, l'armée israélienne mène d'intenses bombardements à Rafah. La Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de "nombreux morts" dans la nuit dans cette ville, selon l'AFP. Et l'hôpital koweïtien a dit avoir reçu "11 morts" et des "dizaines de blessés" dans ces frappes, relevant ainsi un premier bilan de cinq morts.

Des témoins et des sources sécuritaires palestiniennes font état de frappes aériennes tard hier soir et ce matin, ainsi que d'intenses tirs d'artillerie à travers la bande de Gaza, et plus particulièrement à Rafah et ses environs.

Commentant cette prise de contrôle du poste de Rafah, le journaliste d'al-Jazeera Hani Mahmoud a estimé que l'armée israélienne a "stratégiquement coupé les accès à la bande de Gaza et l'a isolée de la région", rappelant que le point de passage servait depuis le début de la guerre de "point d'accès majeur pour l'entrée de l'aide humanitaire". 

M. Mahmoud a en outre analysé que la localisation du poste-frontière, au niveau du centre de la ville de Rafah, "indique que nous sommes très proches d'une invasion totale" de cette ville, qui abrite plus d'un million de déplacés. 

🔴 Après avoir appelé à évacuer hier des quartiers de l'est de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, puis bombardé cette zone, l'armée israélienne a pris pendant la nuit le contrôle du "côté palestinien du point de passage de Rafah", selon un communiqué qu'elle a publié dans la matinée. Selon ce texte, cité dans le Haaretz, l'opération militaire menée a "détruit plus de 150 cibles du Hamas" et permis à l'armée de "prendre le contrôle total du côté palestinien du passage, à 3,5 kilomètres de l'Égypte". Les combats ont tué, selon l'armée israélienne "20 membres du Hamas". Des "tunnels" ont également été détruits. Des sources militaires ont indiqué au Haaretz que ces tunnels "ne traversent pas la frontière vers le territoire égyptien". 

Bonjour !

Nous sommes au 214e jour de la guerre dans la bande de Gaza. Il s'agit également du 213e jour depuis l'ouverture d'un front au Liban-Sud entre le Hezbollah et l'armée israélienne.

Retrouvez ici notre couverture en direct du conflit et ses répercussions dans la région.