Deux hommes en mobylette passant devant des bâtiments détruits par une frappe israélienne à Meis el-Jabal, au Liban-Sud, le 5 mai 2024. Photo Hasan FNEICH / AFP
Quatre membres d'une même famille, les parents et leurs deux fils, ont été tués dimanche matin dans une frappe israélienne sur un commerce de Meis el-Jabal, dans le caza de Marjeyoun, dans le sud du Liban, selon le maire de la localité, cité par notre correspondant local Mountasser Abdallah, une source sécuritaire à l'AFP et l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Dans l'après-midi, le Hezbollah a affirmé avoir riposté à plusieurs reprises à cette frappe en ciblant des localités du nord d'Israël.
Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah échange quasi-quotidiennement des tirs avec l'armée israélienne à la frontière libano-israélienne.
Selon le président de la municipalité de Meis el-Jabal, Abdelmoneim Choucair, les quatre civils tués se trouvaient dans une supérette de la localité. Il s'agit d'un père de famille, Fadi Hnayki, son épouse Maya Ammar, et leurs deux enfants, Mohammad, âgé de 21 ans, et Ahmad, de 12 ans. D'autres personnes ont été blessées alors qu'elles se trouvaient dans le village pour inspecter leurs habitations et leurs commerces après 7 mois de guerre. Une source de sécurité libanaise, qui a requis l'anonymat, a confirmé à l'AFP que la frappe avait tué « quatre civils ».
« Protection des enfants et des civils »
« Une famille de quatre personnes a perdu tragiquement, la vie lors d'une frappe aérienne » dans le sud du pays, a indiqué de son côté la mission de l'Unicef au Liban. « Nous appelons de toute urgence à un cessez-le-feu immédiat et à la protection des enfants et des civils. Cette violence doit cesser maintenant », a ajouté sur X l'agence des Nations unies pour l'enfance.
La municipalité de Meis el-Jabal (caza de Marjeyoun) a condamné dans un communiqué la frappe, la qualifiant de « massacre ». « Devant l'opinion publique locale, internationale et arabe, nous assurons que cet ennemi lâche vise les civils parce qu'il n'a pas réussi à atteindre ses objectifs de guerre », a insisté la municipalité.
La riposte du Hezbollah n'a pas tardé, et elle a pris la forme d'une série de frappes, notamment sur une position militaire dite de « Zaoura », au moyen de « dizaines de roquettes Katioucha ». Le parti chiite a ensuite visé plusieurs localités du nord d'Israël, notamment Kiryat Shmona, avec des « roquettes Katioucha et Falaq », Avivim, Shtoula, Kfar Yuval, Kfar Guiladi et Margaliot. L'armée israélienne a indiqué à l'AFP avoir repéré une quarantaine de roquettes tirées depuis le Liban, « dont certaines ont été interceptées ». « Pour l'instant, aucune victime n'a été signalée », a-t-elle indiqué, ajoutant avoir répondu aux « sources des tirs ». Des photos de l'agence Reuters montrent des voitures en feu ou endommagées à Kiryat Shmona, ainsi que des pompiers éteindre des incendies déclarés après les tirs de roquettes du Hezbollah.
Un soldat israélien regardant une voiture brûler à Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, après des tirs de roquettes du Hezbollah, le 5 mai 2024. Photo REUTERS/Ayal Margolin
« Des avions de combat ont frappé des structures militaires et des infrastructures terroristes du Hezbollah » dans plusieurs régions du sud du Liban, a en outre écrit l'armée israélienne dans un communiqué, alors que les sources de notre correspondant ont fait état, tout au long de la journée, de frappes et tirs d'artillerie soutenus sur le Liban-Sud, notamment Dhaïra et Naqoura dans le caza de Tyr, Markaba, Houla (Marjeyoun) et Aïta el-Chaab (Bint Jbeil).
En près de sept mois de violences transfrontalières, au moins 382 personnes parmi lesquelles 290 combattants du Hezbollah, 57 civils, 18 secouristes et 3 journalistes, selon le décompte de L'Orient-Le Jour.
Du côté israélien, onze soldats et neuf civils ont été tués, selon un bilan officiel cité par l'AFP.