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Liban

Affaire Mohammad Nazal : le CSM se solidarise avec le tribunal des imprimés

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a critiqué hier, dans un communiqué, « la campagne médiatique dirigée contre le jugement pris par le tribunal des imprimés à Beyrouth le 24 février dernier ».
Ce jugement, rappelons-le, avait condamné le quotidien al-Akhbar, et son journaliste, Mohammad Nazal, au versement d'indemnités à la juge Randa Yakzan. Le journaliste avait accusé la juge d'avoir relaxé « le fils d'un homme influent », dans une affaire de trafic de drogue, qu'il a rapportée dans un article publié le 30 mai 2013, sous le titre « Des juges et des officiers protègent un réseau de drogues : le fils de l'homme influent échappe à la sanction. »
Quand bien même l'article avait conduit l'Inspection judiciaire à prendre des mesures disciplinaires internes contre la juge en question, le même article a en même temps été condamné par le tribunal des imprimés pour avoir « nommément désigné la juge et émis un jugement contre elle, sous le couvert de la liberté d'expression ».
Cette affaire continue de susciter une vive polémique dans les milieux juridiques et médiatiques, qui défendent un partenariat entre la justice et les médias en faveur de la lutte contre la corruption. Dans une lecture critique du jugement du tribunal des imprimés, l'observatoire juridique al-Moufakkira al-qanouniya (ou agenda légal) rappelle que le code pénal, dans son article 387, exempt toute personne accusée de diffamation dans une affaire touchant à l'intérêt public si cette personne parvient à démontrer la véracité de ses accusations.
Pour sa part, le Conseil national de l'audiovisuel avait appelé le ministre de l'Information Ramzi Jreige à se réunir avec le Conseil supérieur de la magistrature pour définir les fondements des rapports entre les journalistes et les juges. Le président du CNA, Abdel Hadi Mahfouz, pourtant enclin habituellement à défendre une définition restrictive de la liberté d'expression, avait appelé « le CSM et le procureur général à rectifier, en cas d'erreur, le rendement judiciaire (...) que nous soutenons quand il s'agit de lutter contre la corruption ».
C'est dans ce cadre que le communiqué du CSM a été publié hier. « La campagne médiatique contre le pouvoir judiciaire en général et certains jugements en particulier est injustifiée et déroge à la tradition des rapports entre le pouvoir judiciaire et les composantes actives de la société », a précisé le texte. « L'approche d'un sujet lié au fonctionnement judiciaire doit respecter les critères d'objectivité et de transparence, dans le cadre strict des institutions et sur la base du règne de la loi », a-t-il encore ajouté. « La procédure judiciaire prévoit des voies de recours, qui restent la meilleure garantie du droit des citoyens. S'il existe des failles, il est important de les combler, mais à travers les mécanismes légaux existants, loin des atteintes aux dignités personnelles et des propos réactionnaires », a-t-il conclu, valorisant en même temps « la culture de la liberté qui émane de l'esprit et du texte de la Constitution ».

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a critiqué hier, dans un communiqué, « la campagne médiatique dirigée contre le jugement pris par le tribunal des imprimés à Beyrouth le 24 février dernier ».Ce jugement, rappelons-le, avait condamné le quotidien al-Akhbar, et son journaliste, Mohammad Nazal, au versement d'indemnités à la juge Randa Yakzan. Le journaliste...

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