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Société - Justice au Liban

Réseau de pédophiles sur TikTok : deux nouveaux suspects arrêtés

Des commissions rogatoires devraient être adressées à des États où résident des suspects.

Les réseaux sociaux parfois dangereux pour les jeunes enfants. Photo AFP

Deux nouveaux suspects - à l'identité non divulguée - ont été arrêtés durant le week-end écoulé, portant jusqu'à présent à huit, le nombre de personnes interpellées par les autorités dans le cadre du dossier d'agressions sexuelles sur mineurs impliquant des influenceurs sur le réseau social TikTok. L’affaire avait éclaté au grand jour mercredi dernier, lorsque les médias locaux en avaient relaté certains détails, suite à la décision des parents de huit jeunes, il y a plus d’un mois, de porter plainte devant le parquet général contre l'un des suspects pour les sévices subis par leurs enfants. Le chef de la brigade de cybercriminalité, Patrick Obeid, avait alors entamé l’enquête auprès des mineurs et de leurs familles.

« Il s'agit d'un lourd dossier de pédophilie », indique une source judiciaire à L’OLJ soulignant que l’enquête est « à ses débuts ». Nombre de détails ayant fuité dans les médias avaient ému l'opinion, qu'il s'agisse de la nature des faits ; des méthodes présumées des suspects pour attirer ou faire pression sur les victimes - menaçant notamment ces dernières de publier les vidéos de leur viol s’ils racontaient ce qu’ils avaient subi  ; ou encore des personnes impliquées : des influenceurs ou des notables en vue - un coiffeur ayant un salon de coiffure à Sabtieh (Metn), un dentiste dont la clinique se situe dans la banlieue sud, un commerçant de prêt-à-porter à Bourj Hammoud, un avocat de Tripoli... - mais aussi trois mineurs, âgés de 16 à 17 ans.

Des investigations « transparentes »

Une autre polémique autour de cette affaire a cependant éclaté pendant le week-end. La  journaliste Mariam Majdoline Laham et l’avocate de l'un des mineurs interrogés par la police, Mariana Berro, ont mené lors du week-end dernier une violente campagne contre la façon dont l'enquête est conduite. Dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, les deux femmes ont affirmé que l’interrogatoire a eu lieu sans que l’avocate ne soit autorisée à y prendre part pour défendre son jeune client. Elle n’aurait obtenu cette permission qu’à partir de dimanche, pour la séance prévue ce soir-là à 22 heures. Me Berro a alors refusé de se présenter, contestant la présence d’une déléguée de l’Union de protection des enfants au Liban (UPEL), chargée par le parquet général d’assister à l’interrogatoire, et qu’elle accuse de culpabiliser son client, plutôt que de le protéger. Or une source proche de l’UPEL affirme que des caméras qui ont enregistré les dépositions du mineur en question montrent que celles-ci n’ont pas été dictées par la déléguée de l’association. Selon cette source, l’UPEL vient de porter plainte contre l’avocate pour « humiliation et diffamation » de la déléguée de l’association.

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Une source judiciaire soutient, dans la même esprit, que  c’est le mineur « lui-même » qui a affirmé avoir commis certains actes. Elle affirme que les investigations de la police judiciaire sont menées de manière « transparente » par des « officiers honnêtes ».  Me Berro a finalement pris part à la séance que les enquêteurs ont tenue lundi matin, affirme une source proche du dossier, précisant qu’elle a satisfait à la condition de ne pas répondre aux questions posées par les enquêteurs à son jeune client « pour ne pas fausser les investigations». On apprend qu’un autre délégué à la protection des mineurs a été chargé de participer à l’interrogatoire aux côtés de sa collègue contestée. Un médecin légiste était également présent, après que l’avocate eut contesté son absence, lors des audiences précédentes.

La police a indiqué que l’enquête se poursuivait pour arrêter les autres membres de la bande de malfaiteurs, estimés à 28 individus. C'est d'ailleurs dans le cadre des recherches qu'un appel à témoins a été diffusé lundi matin visant à retrouver l'un des autres membres présumés de ce gang. Selon la source judiciaire précitée, certains membres présumés du réseau résident à l'étranger. Le parquet d’appel du Mont-Liban, compétent en la matière, adressera donc des commissions rogatoires aux juridictions de ces pays à partir de mardi - en raison du congé officiel de la Pâque orthodoxe - en vue de collecter des éléments de preuve pour les actes qu'ils auraient commis, indique la source. Selon des informations concordantes, les pays sollicités seraient la Turquie et Dubaï. Une autre source évoque également le nom de la Suède.

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