Le ministre de la Justice, Achraf Rifi, a annoncé dans un communiqué avoir saisi le parquet après la publication hier d'un article écrit par le journaliste Ibrahim el-Amine dans le quotidien al-Akhbar. Selon le communiqué de M. Rifi, l'article en question « contient de nombreux termes diffamatoires et attentatoires à la personne du président Michel Sleiman et au prestige présidentiel, ainsi que des incitations à la désobéissance civile et des appels à nuire aux institutions militaires et sécuritaires. » Le ministre a par conséquent demandé au parquet de prendre les mesures adéquates et légales contre l'auteur de l'article et le quotidien.
« L'atteinte à la personne du président et au prestige présidentiel ne relève en rien de la liberté de la presse garantie par la Constitution et par la loi, mais porte atteinte à toutes les institutions », a-t-il veillé à préciser, rappelant que l'application de la loi est un passage obligatoire vers l'édification de l'État.
Dans son article intitulé « Le Liban sans président », Ibrahim el-Amine critique Michel Sleiman pour ses prises de position qu'il a jugées biaisées en faveur du 14 Mars. Selon l'éditorialiste, « la présence de M. Sleiman au palais de Baabda est devenue une honte pour tous les Libanais, en l'occurrence les patriotes parmi eux ». « La présence de M. Sleiman au palais de Baabda nuit au prestige de la présidence et porte atteinte à la dignité du peuple libanais », ajoute-t-il. Et de conclure : « Michel Sleiman, s'il vous reste une once d'amour-propre... partez ! »
Vendredi dernier, inaugurant un congrès à l'USEK, M. Sleiman s'en est pris directement aux symboles mêmes de la rhétorique du Hezbollah, notamment le fameux triptyque « armée-peuple-résistance », leur substituant ceux qui, à ses yeux, sont les véritables assises de la souveraineté et de la légalité de l'État libanais.
La réponse est venue dès le lendemain, foudroyante : « Le locataire de Baabda n'est plus en état de distinguer entre l'or et le bois », affirmait un communiqué du parti chiite, le président ayant parlé d'un nouveau triptyque « en or », formé de la « terre », du « peuple » et des « valeurs communes », et ayant fustigé également les « équations en langue de bois ».
commentaires (4)
Il est temps que quelqu'un rappelle au Hezbollah que son existence est contraire a la constitution Libanaise et donc très mal placé pour parler de patriotes puisqu'il s'est mis de lui même hors frontières dans tous les sens du terme!
Pierre Hadjigeorgiou
13 h 49, le 04 mars 2014