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Liban - Liban

Le nouveau cabinet cette semaine

Le gouvernement devrait voir le jour vers la fin de la semaine, selon le président Michel Sleiman qui n'a pas cependant exclu un retour vers une équipe neutre au cas où des obstacles empêcheraient la concrétisation de la formule sous étude actuellement.

« Nous aspirons à des initiatives internationales dynamiques, bilatérales ou communes, pour encourager les parties internes et les États influents sur la scène libanaise à maintenir la neutralité du Liban à l’égard des conflits régionaux, en se conformant à la déclaration de Baabda, dans son esprit et sa lettre », a affirmé le président. Photos Dalati et Nohra

C'est avec Adnane Mansour, ministre sortant des Affaires étrangères, à ses côtés, que le président Michel Sleiman a répondu aux questions de la presse au sujet du gouvernement, au terme de l'audience annuelle qu'il accorde au corps diplomatique. Il a ainsi annoncé que le gouvernement Salam devrait voir le jour « vers la fin de la semaine, maintenant que tous les obstacles ont été aplanis ». « Nous sommes en train de mettre la dernière main sur la nouvelle formule ministérielle », a ajouté le chef de l'État, en relevant que « toutes les parties politiques ont fini par accepter le principe de la rotation (au niveau des portefeuilles ministériels) » et en qualifiant de « positif » l'entretien qu'il avait eu le matin avec le ministre sortant de l'Énergie et de l'Eau, Gebran Bassil.


Il a insisté sur le fait qu'il ne permettra pas que le pays reste sans gouvernement à l'expiration de son mandat. « S'il nous sera impossible de mettre en place une nouvelle équipe ministérielle, toutes les options seront alors envisageables, dont la formation d'un gouvernement neutre », a-t-il dit.
Même s'il a fait état d'avancées au niveau des pourparlers en cours, M. Sleiman a indiqué qu'on n'en est pas encore à la phase du choix des ministres, en ajoutant : « Le ministère des Affaires étrangères doit être en harmonie avec (les orientations) du président de la République et proche de lui parce qu'il lui appartient d'exprimer la politique étrangère du Liban. »


Interrogé au sujet du ministère de l'Énergie, il a pris pour témoin M. Adnane Mansour, lui demandant de répéter à la presse ce qu'ils disaient tout à l'heure à ce même sujet. Et c'est donc M. Mansour qui a répondu en citant un proverbe populaire libanais dont la traduction est la suivante : « Bouchez l'ouverture (ta'a) qui laisse passer l'air si vous voulez être tranquille. » Une réponse qui peut être interprétée de plusieurs façons, grâce au jeu de mots qu'elle permet, le terme ouverture étant la traduction libanaise du mot ta'a, qui signifie également énergie.

 

Appel en faveur de la neutralité du Liban
Comme chaque année, le chef de l'État avait reçu à Baabda le corps diplomatique arabe et occidental.
Dans le discours qu'il a prononcé devant la délégation que conduisait le nonce apostolique, Mgr Gabriele Caccia, doyen du corps diplomatique, M. Sleiman a notamment appelé « les États frères et amis à soutenir la stabilité au Liban en encourageant les parties internes et les États influents à préserver la neutralité du Liban, en se conformant à la déclaration de Baabda ».

 

Effets négatifs
Le chef de l'État a entamé son discours en exposant les principales réalisations de son mandat, au niveau économique, diplomatique et politique, en s'arrêtant sur l'importance du dialogue national « qui a permis d'apaiser le discours politique et médiatique, d'organiser les élections législatives et municipales, d'encourager les investisseurs, de favoriser la croissance et de consolider la stabilité politique, sécuritaire et monétaire ». Il a relevé que ce processus avait été « sérieusement ébranlé en 2011, à cause des effets négatifs, à tous les niveaux sur le pays, de la guerre en Syrie », en rappelant l'exacerbation des tensions sectaires, qui se sont traduits par des affrontements à Tripoli, l'implication du Hezbollah dans le conflit armé en Syrie, l'afflux de réfugiés syriens, la reprise des attentats terroristes itinérants, les violations répétées à la frontière libano-syrienne et le bombardement syrien de localités libanaises. « Ces attentats n'échapperont pas à la justice, comme le prouve le démarrage, à La Haye, des travaux du Tribunal spécial pour le Liban qui essaie de faire la lumière (sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri) et de sanctionner les coupables », a-t-il dit, avant d'énumérer tous les blocages politiques dus au conflit en Syrie, en commençant par le report des législatives pour arriver au dossier du gouvernement.


Il s'est arrêté sur la déclaration de Baabda, « adoptée à l'unanimité, dans le but de préserver la neutralité du Liban vis-à-vis des conflits régionaux » ainsi que sur sa conception d'une stratégie nationale de défense qu'il avait présentée à la conférence de dialogue. « Le besoin d'une telle stratégie s'est fait sentir à cause de la poursuite de l'agressivité israélienne, des conséquences de la crise syrienne sur le Liban et de la montée du danger terroriste », a-t-il affirmé, en faisant remarquer que cette conception sera « applicable grâce à l'appui qui sera assuré à l'armée », que ce soit à travers le don saoudien pour l'achat d'équipements français aux forces régulières ou à travers le Groupe international de soutien au Liban, qui s'était formé à New York, le 25 septembre dernier.

 

La déclaration de Baabda
M. Sleiman s'est félicité de l'attachement international à la stabilité et à la sécurité du Liban, en rappelant que la déclaration de Baabda « fait désormais partie des documents officiels de l'ONU ». Il s'est engagé « au cours des mois qui nous séparent de l'élection présidentielle à poursuivre l'application des programmes de réforme, à garantir la concrétisation des recommandations du Groupe international de soutien au Liban ainsi que des résolutions internationales correspondantes », avant d'appeler les États frères et amis à aider le Liban à atteindre ces objectifs.


Le chef de l'État a exposé le cadre au sein duquel cette aide peut se manifester. Il repose sur quatre piliers principaux.


Pour le maintien de la stabilité du pays, il a affirmé « aspirer à des initiatives internationales dynamiques, bilatérales ou communes, pour encourager les parties internes et les États influents sur la scène libanaise à maintenir la neutralité du Liban à l'égard des conflits régionaux, en se conformant à la déclaration de Baabda, dans son esprit et sa lettre. Il a également plaidé pour l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité ».


Pour ce qui est du dossier des réfugiés syriens, M. Sleiman a mis l'accent sur l'importance d'un appui direct aux ministères et aux institutions officielles pour les aider à assumer les charges découlant du flux massif des populations fuyant les hostilités et insisté sur leur répartition aux États qui s'étaient engagés à les accueillir.
Au plan économique, il a notamment invité la communauté internationale à réagir positivement aux efforts de la Banque mondiale pour financer des projets au Liban à travers un fonds spécial.


En ce qui concerne l'armée, il a exprimé le souhait d'une réaction positive « des États qui le peuvent » à l'invitation qui leur sera adressée par l'ONU et l'Italie à la conférence internationale qui sera organisée à Rome, en application aux résolutions du Groupe international de soutien au Liban.


M. Sleiman, qui s'est prononcé en faveur d'un règlement du conflit israélo-palestinien sur base des résolutions internationales, de la conférence de Madrid et de l'initiative arabe de paix, a réaffirmé en conclusion la position du Liban par rapport à la Genève 2.

 

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