Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Les jihadistes renforcent leur présence à Alep au détriment des rebelles

Des obus s'abattent sur le centre de Damas.

Des combattants rebelles syriens, le 12 octobre 2013, à Deir ez-Zor. REUTERS/Khalil Ashawi

Les combattants jihadistes ont renforcé leur présence dans la métropole d'Alep (nord) au détriment des rebelles après trois jours de combats ayant fait près de 50 morts au sein de ces groupes pourtant tous engagés contre le régime syrien.


Depuis jeudi, des combats ont opposé dans la métropole d'Alep l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), affilié à el-Qaëda et formé en majorité de jihadistes étrangers, à un bataillon lié à l'Armée syrienne libre (ASL), la coalition rebelle dite modérée et appuyée par des pays arabes et occidentaux, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Au moins 30 combattants de la brigade Ababil et 14 de l'EIIL ont péri dans les combats et ce bilan pourrait s'alourdir", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales à travers le pays.


Les affrontements ont éclaté à Inzarat, Boustane al-Bacha et Massaken Hanano, des secteurs du nord et de l'est de la métropole qui échappent tous au régime de Bachar el-Assad. L'EIIL, qui observe une forme extrême de l'islam, est parvenue à prendre le contrôle des sièges de la brigade dite "saraya al-Ababil" et a installé ses propres barrages dans les trois secteurs. Le groupe jihadiste renforce ainsi sa présence dans la métropole, divisée depuis l'été 2012 entre quartiers pro-régime, plutôt à l'ouest et quartiers rebelles, à l'est.

 

Bombardements avant inspection
Depuis plusieurs mois, les combats et règlements de compte se sont multipliés entre rebelles et jihadistes, et l'opposition politique a haussé le ton face à l'EIIL, l'accusant d'avoir "volé la révolution" et de renoncer à combattre le régime dans certaines zones pour s'employer à renforcer son emprise sur plusieurs secteurs rebelles.

 

(Pour mémoire: Des rebelles syriens constituent une force islamique)

 

Toujours dans le nord de la Syrie, l'armée menait samedi des bombardements intenses pour tenter de reprendre la ville de Sfiré, essentiellement aux mains de combattants jihadistes et située près d'un site susceptible de recevoir la visite des experts internationaux en charge du démantèlement de l'arsenal chimique.

Dans cette ville théâtre de combats et de bombardements depuis plusieurs jours, l'aviation du régime a de nouveau lancé des "barils explosifs", a rapporté l'OSDH.


Le régime veut reprendre Sfiré car il veut sécuriser le secteur afin de pouvoir "amener les inspecteurs au site", a expliqué M. Abdel Rahmane, en référence aux experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) chargés de superviser le démantèlement de l'arsenal chimique.

 

(Éclairage : Éliminer les armes chimiques ne sera pas le plus difficile)


Les violences dans cette zone mettent en lumière les risques pour cette mission qui a déjà valu à l'OIAC le prix Nobel de la paix mais qui porte sur une vingtaine de sites, dont certains dans des zones disputées.
Selon l'OSDH, un site militaire proche de Sfiré est soupçonné d'abriter des armes chimiques, ainsi que de grandes quantités d'armes et de forces militaires. Les bombardements ont provoqué un exode important des habitants de la ville, qui redoutent que l'armée ne reprenne le contrôle de la zone.

 

 

Un photographe russe enlevé
Dans la capitale, quatre civils, dont une fillette de 8 ans, ont été tués samedi lorsque des obus de mortier se sont abattus sur le centre-ville et sur une banlieue pro-régime de la capitale, selon l'OSDH.
Les insurgés ont à plusieurs reprises attaqué au mortier le centre de la capitale à partir de quartiers périphériques. Mercredi, deux obus se sont abattus sur la Banque centrale de Syrie, et une semaine plus tôt, un tir avait frappé le consulat d'Irak, tuant une femme.

 

Vendredi, l’armée syrienne, soutenue par le Hezbollah, a repris les localités de Husseiniyé et de Dyébiyé proches de Sayyeda Zeynab, un lieu saint chiite près de Damas, renforçant son contrôle dans cette zone.


Depuis le début en mars 2011 d'une révolte devenue guerre civile, les violences ont fait plus de 115.000 morts à travers la Syrie, selon l'OSDH. Et le pays, dont traitaient la quasi-totalité des reportages primés samedi par le jury du 20e Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, devient de plus en plus dangereux pour les journalistes.
Dans le nord de la Syrie, Konstantin Jouravlev, un photographe russe de 32 ans engagé dans un voyage en auto-stop de la Sibérie au Sahara a ainsi été enlevé par un groupe de rebelles en Syrie, selon la diplomatie russe.
Selon Reporters sans frontières (RSF), au moins 32 journalistes étrangers ou syriens sont portés disparus ou ont été enlevés en Syrie.

 

Lire aussi 

Fuyant une Syrie "horrible", il perd sa femme enceinte et son fils dans les eaux maltaises


Raï en colère : Le Machrek est en train d’être vidé de sa civilisation islamo-chrétienne


Élias Moukheiber : « Ça suffit de faire passer Assad pour l’ange gardien des chrétiens »


Reportage

Abou Yassine, le rebelle qui croit au pouvoir des livres

Les combattants jihadistes ont renforcé leur présence dans la métropole d'Alep (nord) au détriment des rebelles après trois jours de combats ayant fait près de 50 morts au sein de ces groupes pourtant tous engagés contre le régime syrien.
Depuis jeudi, des combats ont opposé dans la métropole d'Alep l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), affilié à el-Qaëda et formé en...

commentaires (6)

L'extermination des djihadistes est le seule solution...mais comme c'est bizarre, personne ne semble la vouloir...ces gens là sont pourtant des infra humains...

GEDEON Christian

14 h 56, le 14 octobre 2013

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • L'extermination des djihadistes est le seule solution...mais comme c'est bizarre, personne ne semble la vouloir...ces gens là sont pourtant des infra humains...

    GEDEON Christian

    14 h 56, le 14 octobre 2013

  • À QUAND LES "BLACK WATER" AUSSI ?

    SAKR LOUBNAN

    13 h 38, le 14 octobre 2013

  • OU LA GUERRE DES MERCENAIRES... DES DEUX CÔTÉS !

    SAKR LOUBNAN

    13 h 51, le 13 octobre 2013

  • Depuis quelque temps déjà,on voit fleurir une théorie selon laquelle es islamistes jihadistes seraient en réalité les alliés du régime de Damas et massacreraient les syriens sur ordre du potentat damascène.. qui en profiterait pour se débarsser ainsi de la branche "démocratique" de son opposition..on en tire donc la conclusion que l'AS comme le Qatar seraient donc,eux aussi les alliés de Damas,tout comme la Turquie d'Erdogan,devenu l'homme à voile de son pays...j'en ai des vapeurs...franchement,cette affaire syrienne commence à donner lieu à des explications toutes plus farfelues les unes que les autres!

    GEDEON Christian

    11 h 59, le 13 octobre 2013

  • ET AU PROFIT DE QUI ???

    SAKR LOUBNAN

    10 h 23, le 13 octobre 2013

  • Depuis un bon moment l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) combat les autres groupes rebelles et non les troupes du régime. Celui-ci ne combat jamais l'EIIL. Des Syriens de bonne foi assurent que le super cynique régime a infiltré cette organisation par ses moukhabarat. Ce serait là l'explication de la domination de l'EIIL au nord de la Syrie.

    Halim Abou Chacra

    07 h 01, le 13 octobre 2013

Retour en haut