Pour une fois, la bonne humeur régnait, personne ne regardait personne ; on s’en fichait si celle-là a encore divorcé et refait ses seins, si l’autre a bien mis ses louboutins et si le fiancé de Randa a changé encore de Rolex. Pour une fois, j’ai vécu dans le Liban où il y avait de l’amour et du respect entre des Libanais de toute religion, conservateurs, libéraux, artistes, cadres, étudiants, artisans.
Ce Liban d’une nuit, c’est ce Liban auquel les jeunes générations aspirent, là où elles s’expriment, elles s’affirment, elles tentent, elles expérimentent, elles trébuchent et puis se relèvent. Dans ce Liban, elles ne connaissent pas la guerre, elles ont accès au savoir, à la liberté d’expression, à une vie abondante et meilleure. Ce Liban où les jeunes votent, s’expriment politiquement, changent les lignes tracées et rêvent d’un Liban meilleur, ne serait-ce qu’une nuit.
Hélas, le Liban de mes rêves n’a duré que deux heures. C’était un projet d’une nuit avec Mashrou’3 Leila qui ont su rassembler à Paris, au théâtre de La Cigale, les Libanais et les libanophiles qui aspirent à un Liban tolérant, moderne et ouvert. C’était juste le Liban des rêves, le projet d’une nuit...