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Nos Lecteurs ont la Parole

Un sous-marin français au Levant

Un sous-marin français au Levant

Une murène sur la partie principale de l’épave. Photo Jimmy Chehab

Le 22 juin 1940, après avoir perdu 130 000 soldats en un mois face à l’Allemagne et vu 10 000 000 de réfugiés jetés sur les routes, la France signe l’armistice. Une période de collaboration entre les deux États va s’ouvrir aussi bien en Europe qu’au Levant. En effet, le Liban et la Syrie placés sous mandat français par la Société des nations vont permettre à l’Allemagne d’acheminer ses avions vers l’Irak qui s’est entre-temps révolté contre les Britanniques.

Le général vichyste Fernand Dentz commande alors 45 000 hommes appartenant aux trois armées et tient les portes du Levant.

La guerre du Levant va commencer.

Le 8 juin 1941, les troupes britanniques appuyées par des contingents indiens, australiens, ainsi que par les Forces françaises libres du général de Gaulle et des unités de la Haganah envahissent la Syrie.

Les ports libanais et syriens sont placés sous blocus, mais le général Dentz résiste avec énergie : ce n’est que sous le poids du nombre qu’il cède du terrain aux Alliés. La marine française dont l’inutilité a toujours coûté une fortune possède plusieurs navires au Liban. En attendant l’apothéose du sabordement de la flotte à Toulon, certaines unités pleines d’initiatives se mettent déjà au service du IIIe Reich. Le Souffleur, sous-marin de 1 441 tonnes, en fait partie. Celui-ci construit en 1927 est armé d’un canon de 100 mm, d’une mitrailleuse à double canon de 13,2 mm et de 10 tubes lance-torpilles. Il a un équipage d’une cinquantaine d’hommes et sa mission consiste à détruire les navires alliés qui tentent de rejoindre le terrain des opérations en Méditerranée orientale.

Le portillon arrondi derrière le kiosque. Photo Jimmy Chehab

Le 25 juin 1941 lors d’une mission, il est torpillé en surface par le sous-marin britannique HMS Parthian au large de Khaldé aux environs de Beyrouth. La quasi-totalité de l’équipage périt, mais deux sous-mariniers parviennent à gagner la côte libanaise à la nage. Il repose aujourd’hui entre 36 m et 42 m de fond et malgré les travaux d’agrandissement de l’aéroport de Beyrouth ainsi que le rejet en mer de plusieurs tonnes de terre, il reste encore bien visible.

En plongée, on peut voir tout à coup se détacher du bleu le kiosque du sous-marin surmonté d’une multitude d’antennes et de tubes. Le sous-marin est coupé en deux et sert d’abri à une faune variée : murènes, raies, sars communs, poissons coffres et balistes.

Tout le long de la coque déchirée par endroits on peut apercevoir une gigantesque torpille encore en place. Une autre est aussi visible à une cinquantaine de mètres derrière la poupe, posée sur le fond de sable. Un portillon arrondi et légèrement ouvert situé derrière le kiosque permet de voir des parois métalliques quadrillées.

Il semble en revanche que la mitrailleuse et le canon ont disparu du pont depuis longtemps. Les deux parties du sous-marin sont séparées d’une quarantaine de mètres et gîtent sur le fond.

Quelques semaines plus tard, le 14 juillet, un armistice est signé entre le général Dentz et les Britanniques qui lui permettent de regagner la France avec 25 000 hommes.


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Le 22 juin 1940, après avoir perdu 130 000 soldats en un mois face à l’Allemagne et vu 10 000 000 de réfugiés jetés sur les routes, la France signe l’armistice. Une période de collaboration entre les deux États va s’ouvrir aussi bien en Europe qu’au Levant. En effet, le Liban et la Syrie placés sous mandat français par la Société des nations vont permettre à...
commentaires (1)

Très intéressant

Eleni Caridopoulou

20 h 02, le 15 mai 2024

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Commentaires (1)

  • Très intéressant

    Eleni Caridopoulou

    20 h 02, le 15 mai 2024

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